CHAPITRE 12 : CORPS A CORPS

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Elise

Un couloir. Un long couloir. Au bout, un ascenseur gris contrastant avec ce couloir blanc. On m'a dit de le prendre et de me rendre au moins un. J'avance à petit pas. L'infirmière m'a abandonné. Je dois faire ce chemin toute seule. Personne ne m'a rien dit. Rien. J'arrive aux portes de l'ascenseur et j'entre. Les portes se referment. Je suis toute seule. J'appuie sur le bouton et la machine descend. Les portes s'ouvrent. Encore un autre couloir blanc et long. La seule différence : la température. Un froid ambiant règne dans ce couloir morbide. Les portes sont plus grandes.

-Elise Pilleau ?

Un infirmier, je suppose, m'interpelle et me demande de le suivre. Dans sa voix résonne un air compatissant. J'entre dans la même pièce que lui. Il fait froid. De la lumière blanche m'aveugle et des tables en inox avec deux draps blancs sont au milieu de cette salle.

Deux draps blancs qui recouvrent des corps. Pourquoi m'ont-ils fait venir ? Pourquoi dois-je reconnaître des corps ?

-Vos parents ont eu un accident de voiture hier dans la nuit, m'explique l'infirmier. Vu que vous êtes leur fille, il faut que vous reconnaissiez les corps pour savoir si c'est bien eux.

-Pardon ? Je ne comprends pas.

Mes parents devaient rentrer aujourd'hui de leur week-end à la montagne. Pas hier. Pourquoi personne ne m'a prévenu avant ? Pourquoi les flics n'ont pas débarqués chez moi pour me prévenir ?

-Je vais découvrir les visages pour que vous puissiez me confirmer.

J'ai les yeux rivés sur ces deux cadavres côte à côte, recouverts d'un drap blanc. L'infirmier saisit le tissu du premier cadavre. Je ne vois rien. Je n'ai pas envie de voir ça. Putain je n'ai que 17 ans. Je n'ai pas lâge de faire ça.

-Non, j'hurle. Ne relevez pas le...

-Non, je crie à travers ma chambre.

Je n'ai pas pu arrêter ce cauchemar qui me hante. C'est d'abord lui puis les autres vont arriver les prochaines nuits. Ils vont me hanter jusqu'à la fin de mes jours. Je me débarrasse de toutes les épaisseurs qui sont sur moi. J'ai chaud, je transpire et ma gorge est asséchée. Mes larmes inondent mes joues.

La chambre est plongée dans le noir. Il n'y a que la lune pour éclairer le parquet de cette chambre. Je me lève pour aller boire mais je trébuche et je m'écrase dans un bruit sourd. Je relève mes yeux, des sacs sont posés à côtés de mon lit. Ils n'étaient pas là quand je suis revenue de l'entraînement épuisant. J'essaye de me relever pour allumer la lumière. Deux sacs sont posés aux pieds de mon lit. Un noir et un rouge. Les miens. Je m'y précipite et les ouvre. Des habits sont à l'intérieur, des affaires de toilettes aussi qui me sont beaucoup trop familier. Les miens. Comment se fait-il que mes affaires soient ici ? Qui me les a ramené ? C'est lui. Il dû rentrer chez moi par effraction. Et Amanda, il l'a tué ?

PAM.

Le bruit de la détonation me fait sursauter et ma peur redouble. Pourquoi ça doit m'arriver à moi ?

PAM.

Une autre. Mais le bruit parvient de l'extérieur. Je me rapproche de ma fenêtre pour observer la nuit. La lumière de la Lune retrace parfaitement la silhouette des arbres.

PAM.

Encore une. Mon cur s'emballe. Je me colle au plus près de la vitre pour essayer de distinguer le moindre signe de vie. Je reste collé la joue à la vitre pour observer. Un homme est de dos. Un bras tendu. Une arme dans ses mains.

Rends moi ma liberté Où les histoires vivent. Découvrez maintenant