Chroniques amoureuses au Ministère [Dramione]

Chapitre 6 - Olivier Davies

Deux semaines s'étaient écoulées depuis l'arrivée de Malefoy au ministère, sans qu'aucun incident notable n'ait lieu. Les journées s'écoulaient paisiblement, Hermione faisant son possible pour intégrer Malefoy à l'équipe. Elle le conviait aux réunions, l'impliquait sur de nombreux sujets qui ne le concernait par forcément, mais au moins, ils n'avaient pas à parler d'autre chose que de travail. Même s'il avait fait un bel effort pour améliorer son comportement, il restait très discret, ne parlant pas beaucoup à Hermione ou au reste du groupe, et cela commençait à se ressentir dans l'ambiance générale. Un soir, Calvin était venu trouver Hermione dans son bureau après le départ de Malefoy. 

- Non pas que ça me dérange, lui avait-il dit alors qu'elle terminait de trier des parchemins sur son bureau. Mais il faut quand même avouer qu'il n'est vraiment pas causant. 

- Ecoute, avait répondu Hermione d'un ton ferme. Je ne suis ni sa mère, ni sa femme ou quelqu'un d'autre qui partagerait sa vie et aurait quelque chose à lui dire sur le sujet. Je suis simplement sa collègue qui fait ce qu'elle peut pour l'intégrer. S'il ne veut pas parler, je ne vais pas le forcer. Ce n'est donc pas à moi qu'il faut dire ça, mais à lui. 

- Disons qu'il est nettement plus aisé de parler avec toi, et plus agréable aussi. On ne risque pas de s'entendre répondre un "mmmh" bougon, ou pire : de ne pas avoir de réponse du tout. 

Hermione sourit. 

- ça peut paraître bizarre, reprit-elle. Mais je commence à l'apprécier. 

Devant l'expression dubitative de Calvin, elle continua. 

- Et bien oui. Il est discret mais travaille bien, est efficace et cerise sur le gateau, ne vient pas me déranger quand je suis concentrée, contrairement à d'autres. Et même si tu n'y crois pas, ça lui arrive d'avoir un peu d'humour. 

Calvin la regarda d'un air tendre qu'elle n'apprécia pas du tout. 

- Ne me regarde pas comme ça. Je sais pertinemment à quoi tu pense et la réponse est non. Tu le sais en plus ! 

- Je sais surtout que ça te ferait beaucoup de bien de penser à autre chose, répondit-il avec une douceur dans la voix. Peut-être serait-ce l'occasion de te sortir Ron de la tête non ? Pour t'apaiser l'esprit. 

- Je n'ai pas besoin de m'apaiser l'esprit ! Et encore moins avec Malefoy. Quelle idée !! 

Elle secoua la tête pour chasser cette pensée saugrenue qui avait germé en l'espace d'une seconde dans son esprit. 

- Je te l'ai dit, repris Calvin visiblement à l'aise, lui. Il n'est vraiment pas mal. Tu ne le trouves pas à ton goût ? 

Hermione ne répondit pas. Elle n'avait jamais pensé à regarder Malefoy de cette façon. Pour elle, il était toujours l'étudiant désespéré de ne pas savoir dans quel camp se placer. En aucun cas elle ne voyait un lui un hypothétique objet de désir. 

- Bon, repris Calvin en voyant l'air vague d'Hermione. Je vais y aller. Je t'attends ? 

- Non ça ira merci, répondit-elle en contemplant les piles de parchemins encore à classer qui s'amoncelaient sur son bureau. J'en ai encore pour un moment. 

- Ok ! A lundi alors. 

Calvin sorti du bureau en refermant la porte derrière lui, laissant Hermione seule en ce vendredi soir, à trier des dossiers. Une heure plus tard, elle s'avachi enfin sur sa chaise et observa le travail accompli. 

- Allez ! dit-elle à haute voix. Fini le tri. C'est l'heure du week-end. 

D'un geste fluide, elle attrapa sa baguette tout en enfilant sa cape, puis sortit de son bureau qu'elle verrouilla d'un petit coup de baguette. Elle entendit le verrou s'enclancher alors qu'elle se dirigeait vers les ascenseurs. Lorsqu'elle arriva dans l'atrium, celui ci était totalement vide. Tous les sorciers et sorcières du ministère avaient déjà quitté leurs postes à cette heure tardive et visiblement, elle était de nouveau la dernière à partir en week-end. Mais la perspective de se retrouver une nouvelle fois seule dans son petit appartement ne la réjouissait guère. Elle hésita quelques instants entre se rendre au Chaudron Baveur pour y boire une bonne bierraubeure, ou aller voir Ginny et Harry à qui elle n'avait pas rendu visite depuis des lustres. Finalement, elle décida d'aller chez ses amis. Elle se dirigea d'un pas décidé vers une des cheminées de transport mais au moment où elle tendit la jambe pour mettre un pied dans l'âtre, elle entendit des pas précipités derrière elle. Elle n'eu pas le temps de se retourner qu'elle sentit l'impact d'un sortilège lui frapper le dos. Elle voulu se retenir de tomber mais elle ne pu faire un geste. Elle était totalement figée.