Chapitre 15 - Le rendez-vous manqué

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Hermione se réveilla avec difficulté le lundi matin. Le week-end chargé en émotion lui avait laissé la tête en vrac, même si la visite de Ron de la veille lui avait redonné de l'espoir sur l'avenir de leur relation, la laissant rêver à un retour prochain dans leur maison du nord de l'Angleterre. Mais ceci impliquait forcément une confrontation avec Draco. Elle allait en effet devoir lui annoncer que leurs aventures du week-end avec certes été un plaisir pour elle, mais qu'il resterait éphémère. En temps normal, elle n'aurait pas eu de difficultés à annoncer cette nouvelle à un hypothétique amant d'un soir, mais le sourire que lui avait lancé Draco en bas de la fenêtre de sa chambre avant de transplanner lui laissait penser qu'il attendrait certainement plus qu'un simple soir avec elle. Comme pour chasser ces pensées néfastes, elle secoua la tête et tenta de se ressaisir. 

Ron avait raison, c'était un ancien mangemort qui avait passé sa scolarité à la maltraiter et à l'insulter. Elle ne pouvait décemment pas tirer un trait sur six ans d'insultes envers elles, ni sur toutes les actions de Draco qui avaient mené, entre autres, à la mort de Dumbledore. Non, c'était Ron qui avait raison, il fallait qu'elle mette un terme à cette aventure, d'autant plus que seulement deux jours auparavant, Draco et elle se prenaient la tête au ministère. Il n'y avait rien entre eux si ce n'était qu'une petite attirance physique sans importance. Alors qu'au contraire, Ron et elle partageaient des années d'amour, construit sur la base d'une profonde amitié. Il était tout pour elle, il lui avait sauvé la vie plusieurs fois, l'avait aidée à surmonter le chagrin après la guerre, et lui avait apporté ce qu'elle recherchait le plus : un foyer où il faisait bon vivre. 

Comment avait-elle pu vouloir échapper à tout cela ? Elle du se rendre à l'évidence, sa situation n'avait absolument pas évolué depuis des semaines, elle regrettait toujours. En voyant l'heure sur le cadrant de sa montre, elle jura à voix haute. Elle allait être en retard. En un éclair, elle prit sa douche, s'habilla, embrassa Pattenrond sur le dessus de la tête et fonça hors de son appartement pour transplanner en direction du ministère. Arrivée dans l'Atrium, elle s'engagea dans un ascenseur bondé pour monter directement à son bureau. Sentant son coeur battre à tout rompre dans sa poitrine, elle espérait au fond d'elle-même que Draco ne serait pas encore arrivé, ce qui lui éviterait d'avoir à le confronter tout de suite. Une fois l'ascenseur stoppé à son étage, elle en sortit tête baissée, parcouru le couloir sans lever la tête, et poussa un soupir de soulagement en arrivant devant la porte close de son bureau. Draco n'était pas encore arrivé. Elle poussa donc sans ménagement la porte pour entrer et se figea net en le voyant assis à son bureau. 

- Salut, dit il en tournant la tête vers elle. 

- Salut, répondit-elle en baissant la tête. 

Elle fonça sans un mot de plus à son bureau et s'installa sans le regarder. Elle sentait cependant ses yeux perçants posés sur elle, et ne put l'ignorer beaucoup plus longtemps une fois ses affaires installées. 

- Tu vas bien ? demanda-t-il alors qu'elle posait enfin ses yeux sur lui après de longues minutes à l'éviter. 

- Ecoute... commença-t-elle timidement. 

- Je t'écoute. 

- Ce qu'il s'est passé ce week-end, lâcha-t-elle précipitamment, c'était bien, mais c'était la dernière fois. 

- OK... répondit-il simplement. Tu m'expliques ? 

- Draco, ce qu'il s'est passé ce week-end était une erreur, répondit Hermione d'un coup, comme pour faire passer plus rapidement la pilule. Nous n'avons rien en commun toi et moi. Nous ne partageons rien, à part un bureau. Tu m'as insultée et humiliée pendant six ans, tu as participé à la mort de bon nombre de mes amis pendant la guerre. Je ne sais pas ce que tu cherchais en me séduisant mais tu ne pourras pas jouer plus longtemps avec moi. J'aime Ron et c'est lui que je veux. 

Chroniques amoureuses au Ministère [Dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant