California Love

Chapitre 4

Je rédige mon rapport après une longue matinée au tribunal, et un rendez-vous avec un nouveau client en début d'après-midi. Cela fait presque deux semaines que nous avons rencontrés Gabriel et nous n'avons toujours pas de nouvelles. Nous avons fait comme l'assistante sociale nous avait conseillé : préparer sa chambre et ses affaires. Et j'étais heureuse qu'Andrew s'investisse autant à ce moment-là. Il est plus attentionné depuis quelques jours, ce n'était pas facile au travail dernièrement, mais tout va pour le mieux désormais. Ce matin, j'ai même eu le droit au petit-déjeuner au lit avec une rose et un petit cadeau : un joli bracelet en or. Pour aucune occasion, ce qui fait davantage plaisir. J'aurais aimé rester à la maison avec lui pour son jour de repos, mais ce n'était pas possible, j'ai trop de retard dans mes dossiers.

Je descends me prendre un café à la machine. Et dire qu'avant, mon assistante me faisait ça sans que je n'ai à lui demander. Depuis son départ en congé maternité, je croule sous le travail, étant obligée de faire le sien ainsi que le mien, mais je dois faire mes preuves, c'est tout ce que je retiens. J'appuie sur le bouton et regarde ma tasse se remplir. Une voix grave me sort de mes pensées.

— Bonjour.

Je relève la tête vers l'inconnu de la plage, en costard. Ça faisait plusieurs jours que je ne le croisais pas.

— C'est quoi votre prénom ?

Il hausse un sourcil en retenant un rire. C'est sorti tout seul, j'en ai marre de me dire que c'est un inconnu alors qu'on travaille au même endroit.

— J'ignore si je dois vous révéler ce secret d'état.

J'hausse les épaules à son sourire en prenant mon gobelet et me retourne pour partir.

— Grayson.

Je le regarde à nouveau, le détaillant, acquiesçant en réponse avant de retourner dans mon bureau. Je croise mon boss sur le trajet.

— Ellyn, j'ai une bonne nouvelle. Nous allons avoir un assistant juridique.

— Oh super ! Enfin, je croule sous les dossiers à archiver.

— Je n'ai pas fini, vous serez obligée de le partager avec vos deux confrères.

— Comment ça ?

— Il sera là pour vous trois. Il pourra vous assister dans quelques affaires, mais il ne sera pas là uniquement pour l'un d'entre vous.

— Génial...

— C'est mieux que rien, Cooper.

J'acquiesce en souriant, et retourne à mon bureau. Il a raison, je pourrais au moins déléguer un peu de travail. Des fois, je me dis qu'il vaudrait mieux que je trouve un autre cabinet, mais j'ai un contrat que je ne peux pas rompre pour le moment.

Finissant tôt aujourd'hui, je fais un détour par la plage, où je m'assois sur le sable pour profiter du soleil et déguster une glace. Mais aujourd'hui, j'ai envie de voir du monde, tout en étant éloignée. J'aime voir les enfants jouer, les surfeurs, les skatteurs derrière moi. L'automne arrive à grand pas, mais je suis heureuse d'habiter la côte Ouest pour une raison : il fait beau une grande partie de l'année ! Bon je mentirais si je disais que la neige de New-York ne me manquait pas. Ce que l'on a pu passer des beaux hivers là-bas. Je rêve de me marier à Noël. J'ai d'ailleurs rencontrer Andrew au Nouvel-An de mon ancienne boîte. Je regarde l'heure à ma montre, il ne faut pas que je loupe le bus. Je remets mes chaussures une fois sur le goudron et me dépêche de partir, avant de buter contre quelqu'un.

— Désolée !

Un regard bleu me happe. Mon inconnu. Non. Ce n'en est plus un, en réalité.

— Mademoiselle Cooper.