Chapitre 6

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Le jour ne va pas tarder à se lever et je termine d'astiquer la maison. La fatigue m'attaque, mais l'horloge du four indique cinq heures du matin, ce qui veut dire que dans deux heures je dois être prête pour aller prendre mon bus. Mina s'est endormie il y a un moment désormais, et ne m'a pas vraiment aidé. Mais la maison brille de mille feux et est prête à accueillir mon petit Gabriel. Je caresse le doudou que je lui ai acheté, en le regardant. J'espère qu'il sera bien ici, avec moi. Je le dépose dans son petit berceau, près de mon lit, et je m'allonge sur le sofa de la chambre, mon réveil réglé pour sonner dans trente minutes.

Ma micro-sieste m'a requinqué et Mina me dépose au travail, donc elle me fait gagner un temps précieux. Je la remercie en sautant hors de la voiture : je n'ai pas une minute à perdre. Dans l'ascenseur, je vérifie mon maquillage et réajuste mon tailleur. La nuit blanche ne se reflète pas encore sur mon visage, ce ne sera peut-être plus le cas d'ici quelques heures. Je me prends un grand café avant de me diriger à mon bureau.

— Bonjour, mademoiselle Cooper.

La voix rauque de Grayson me fait sursauter. Je lui retourne son bonjour avant d'aller m'asseoir à mon bureau. Je haie le patron qui a exigé des bureaux entièrement vitrés, et le mien donne pile sur Grayson. Je me retourne face à la fenêtre : la journée va être longue. Et je dois absolument demander à mon patron quelques jours de repos ainsi que d'être en télé-travail ces prochains jours. Pourvu qu'il accepte encore notre accord d'il y a plusieurs semaines.

Grayson vient toquer à mon bureau, un dossier à la main. Sûrement celui dont nous avons parlé hier, que je n'ai pas eu le temps de travailler, merde. Il arque son sourcil en me regardant.

— Vous allez bien, mademoiselle ?

— Oui tout va bien. Vous avez travaillé sur notre affaire ?

— Bien sûr.

— Asseyez-vous alors, nous n'avons pas beaucoup de temps.

Il s'installe face à moi, en mettant ses lunettes sur le nez. Je guette l'heure pour ne pas être en retard.

***

Il est seize heures, je dois absolument partir pour être à la maison lorsque Gabriel arrivera. L'angoisse commence à monter, j'ai la boule au ventre lorsque je prends l'ascenseur. Et en plus de ça, la fatigue s'installe. Heureusement le trajet en bus se fait rapidement, sans trop d'embouteillages pour une fois. J'ai tout juste le temps de prendre une douche et enfiler une tenue plus cosy. L'angoisse me tord le ventre au fur et à mesure où les minutes passent. Que vais-je lui dire si elle me demande pourquoi Andrew n'est pas là ? J'inventerais un déplacement ou peu importe... Et si elle s'en rend compte à la prochaine visite ? Et si je n'arrive pas à le gérer toute seule ?

La sonnette me fait sursauter. Le visage de Karine apparaît sur le visiophone et je m'empresse d'ouvrir. Quelques secondes plus tard, la voilà à la porte, avec un cosy à bout de bras. Je m'écarte pour la laisser entrer et elle dépose le cosy au sol, et je découvre Gabriel endormi, tout beau dans un ensemble bleu ciel, et je fonds à nouveau.

— Et voilà ta nouvelle maison, Gabriel, dit Karine en se penchant pour le détacher.

Je l'observe le prendre dans ses bras et je ne peux plus contenir mes larmes. Le sourire de Karine irradie tandis qu'elle frotte mon bras.

— Tout va bien Ellyn. Vous allez être une maman parfaite, j'en suis certaine.

Elle me le confie délicatement, et je caresse sa main potelée, en observant son doux visage. Je reprends mes esprits en essuyant mes yeux.

— La visite chez le médecin s'est bien passée ?

— Oui, il a été très courageux pour les vaccins, n'hésitez pas à lui donner une dose de doliprane s'il est grognon, je vous ai tout récupéré à la pharmacie. Il fait trois kilos cinq cent. Je vous ai noté dans son petit carnet de vie ses habitudes et les horaires de ses biberons, ainsi que la quantité. Vous avez dans le sac à langer, ses effets personnels, et dans l'autre les médicaments, le lait, ses biberons et les ordonnances. Vous avez également le carnet de santé, et avec je vous ai noté tous ses rendez-vous. Si vous avez la moindre hésitation, je reste joignable.

California LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant