Ysalis préparait un copieux déjeuner pour récompenser Alberta et Arthur pour leur hospitalité.
Des omelettes, des gaufres, du jus d'orange ainsi que des fruits étaient disposés sur la table comme s'il y avait un festin.
La jeune femme alla les réveiller, le sourire aux lèvres.
— Le petit déjeuner est prêt, chantonna-t-elle.
— Merci, ma chouette, tu n'étais pas obligé.
— Cela ne m'a rien couté, vous m'avez recueilli sans la moindre hésitation. C'est le moins que je puisse faire.
Les deux personnes âgées la prirent dans un câlin.
Par la suite, Ysalis décida de se rendre à l'adresse du local. L'homme du nom de Diego avait une allure de profession cependant, ses regards de concupiscence ne trompaient pas.
— Cet endroit comme vous pouvez le constater est bien situé. Il a assez de places pour tous vos matériaux.
— Oui, je vous remercie sincèrement de me faire confiance.
— Jolie comme vous êtes, on ne peut rien vous refuser.
Ses yeux ne la quittèrent pas, ce fut un moment embarrassant. Bien qu'ayant l'habitude de ce genre de comportement, sa colère se forma intérieurement pour encor se dissiper.
Ysalis crispa un sourire. Elle signa les documents et donna un premier dépôt. Ceux-ci pouvaient être déjà installés dans le nouveau lieu.
Elle appela Anastasy pour la tenir informée afin d'aviser les clients. Les cris de son amie explosèrent son ouïe.
Il lui fallait un revenu supplémentaire néanmoins, celle-ci allait se débrouiller.
Instantanément, son téléphone sonna. Sans vérifier, elle répondit.
— Allo...
— Je peux savoir où tu es passé. Maugréa une voix cristalline.
— Véronica, qu'est ce que tu me veux ?
— Ah maintenant, ce n'est plus maman !
— Tu n'as jamais été une mère, mais un véritable tyran, si tu ne souhaitais pas d'enfants tu aurais dû avorter.
— Espèce de sale ingrate. Je...
Ysalis raccrocha avant qu'elle n'aille plus loin dans ses paroles.
Quinze minutes plus tard, les matériaux furent chargés à bord du pick-up d'Arthur.
Avoir un atelier attirait plus de monde et rendait professionnel.
Ysalis retourna chez elle pour le diner, au menu Alberta avait préparé des tagliatelles avec des saucisses italiennes et comme dessert un gâteau aux fruits renversés.
Celle-ci se lécha les babines.
— Alors ma cocotte, tu commences à prendre tes marques, demanda Alberta
— De fil en aiguille, le chemin se conçoit.
— Bientôt, on aura une designer célébrée, s'extasia Arthur.
— Je voudrais me faire un nom, par contre je dois explorer mon côté créatif pour impressionner mes clients.
— Nous considérons tes talents ma chérie. Nous aspirons à tes succès. Si tu as besoin d'un coup de main financier surtout, n'hésite pas.
— Jamais, je n'oserais, vous en faites déjà assez. Répliqua-t-elle, gênée.
— Mais non ! La famille doit être d'une grande source de réconfort moral dans les conditions pénibles.
Ému, le cœur d'Ysalis se gonfla de joie. Ses grands-parents étaient des anges venus pour la protéger et la soutenir.
L'après-midi s'écroula à une vitesse fulgurante. Ysalis se promenait sur des sites d'emploi, mais la rémunération restait médiocre.
Minuit passé, le travail avec le salaire désiré ne se manifestait pas. Continuant de voguer sur le Net, une annonce sur Luxury Estate piqua sa curiosité.
Tiens, on dirait une entreprise d'immobilier.
Elle lisait à haute voix la publication singulière : Recherche, femme de ménage, apportez votre curriculum vitae.
Adresse : 1650 Broadway st Highrise, E-u San Francisco.
Sans plus de détails...
Elle nota le parcours sur un papier afin de s'y rendre dès demain.
D'après le site, ce n'était pas une erreur d'ailleurs, le propriétaire vivait aisément pour s'offrir une ménagère. Cependant, elle espérait que les horaires n'empiètent pas sur celles de sa boutique.
Ysalis finit par s'endormir, mais non pour rêver tranquillement.
— Tu n'es qu'une petite idiote, tu ne réussiras à rien dans la vie.
— Pourquoi me dis-tu toutes ces méchancetés ?
— C'est la vérité, j'ai honte que tu sois ma fille, j'aurais préféré que tu sois un garçon.
— Je te déteste, je n'arrive pas à croire que tu sois ma mère. Une mère ne prononce pas autant de mauvais propos à son enfant.
— Ferme-la, arrête avec tes jérémiades.
Veronica gifla Ysalis.
Elle se réveilla en sursaut et réalisa l'effroi qu'éprouvait son être. Il était quatre heures du matin.
Cela faisait bien longtemps que ses cauchemars n'accaparaient plus son sommeil. Ysalis haïssait Veronica d'avoir sali et rabaissé son estime.
Fissuré de l'intérieur avec des cicatrices invisibles. Qu'avait-elle fait pour que la nature veuille la punir ?
Secouée de sanglots, la jeune femme se dirigea vers la salle de bain où se trouvait ses outils de tourment.
La lame du rasoir trancha sa peau cinq fois d'affilée, regardant le sang couler, appréciant la douleur physique qui lui rappelait ô combien son âme était écorchée.
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Le secret de mon patron
RomanceDouce, réservée, laborieuse, Ysalis comporte diverses qualités. La vie étant difficile, cette dernière décide de vivre avec insouciance. La rencontre avec Andrei ne va pas être reposante. Cet homme froid, autoritaire, est synonyme d'impureté.Ysalis...