Chapitre 19

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Bonjour,
Je tenais à faire passer un message. Au moment où j'allais abandonner, vos mots m'ont rassuré, faites attention, les paroles peuvent guérir, tout comme ils peuvent blesser. Merci pour vos encouragements.

Bonne lecture **

Ysalis se remettait petit à petit de ses émotions, l'annonce de Lippert frôlait l'ivrognerie. N'aimant pas être au centre de l'attention, devenir mannequin, voir son visage placardé un peu partout ? C'était impensable, Anastasy prenait des clichés d'elle à son insu parce qu'elle refusait de perdurer devant l'appareil photo.

— Tu te sens mieux, demanda Anastasy encore inquiète.

— Oui, ça va aller, j'ai l'impression d'être dans un film.

— Et moi donc ! s'exclama-t-elle tout sourire.

Mike et Lippert revinrent vers elles avec assurance.

– Alors, je te laisse réfléchir à ma proposition, je sais que parfois vivre sous les feux de projecteurs peut être effarant, mais, nous ne ferions rien pour t'humilier au contraire, rester soi-même est la meilleure des solutions, garantit Lippert

S'apprêtant à le remercier, deux voix cristallines vinrent les interrompre. Visiblement frustrées, elles se mirent à faire un scandale au point de prononcer des choses abjectes.

— Non, mais, dites-moi que c'est une blague, c'est limite de la pédophilie ce que tu fais Lippert, Mike ne me dit pas que ce sont ces cheveux roux qui t'excitent autant, déclara la plus grande.

Agacé et furieux, Mike les amena dans son bureau.

Les gens qui étaient présents furent dégoûtés et murmurèrent entre eux, mais très vite Lippert fit en sorte qu'ils retournent à leurs tâches.

— Mesdemoiselles, vous venez de faire la connaissance des folles mal éduquées, Gigi et Irène. Ne faites pas attention, elles auront une sanction des plus rigoureuses.

— Je ne comprends pas... dis Anastasy perdue

— Gigi et Irène devaient présenter leurs collections au défilé, bien entendu ça va se faire, mais pas au premier rang, elles sont indignées, car elles se sont fait voler la vedette. Oui, ce sont de très grandes créatrices, mais leurs dernières conceptions m'ont laissé sur une touche bien dérisoire un peu comme leurs attitudes, déclara Lippert d'un air froid.

D'un regard, les deux jeunes femmes comprirent que la concurrence, non seulement, allait être rude, mais que certaines personnes portaient du poison dans le cœur.

Si le polluant prenait le dessus, cela voudrait signifier que ces personnes feraient des choses inimaginables pour parvenir à leur fin.

Jusqu'où seraient-elles prêtes à aller ?

Ysalis et Anastasy n'allaient pas tarder à le savoir.

Mike et Lippert firent une annonce générale pour le défilé à venir. Certaines des couturières étaient déçues, d'autres ravies. Gigi et Irène se lamentèrent et menacèrent Ysalis du regard. Puis, sans un mot, elles repartirent dans leur quartier respectif, non sans un roulement de hanches.
                                                                    ****

Perdu dans les profondeurs de ses idées, Andrei paraissait lointain même étant dans sa propre maison. La timidité d'Ysalis le rendait fou et abasourdi, sans le savoir si celle-ci possédait le pouvoir de le dompter.

Son téléphone sonna, toutefois il ne décrocha pas. Il savait parfaitement qui l'appelait maintenant depuis deux jours.

Était-il prêt à remonter sur le ring, lui seul connaissait la réponse.

Depuis qu'il l'avait rencontré, il dormait mieux. À croire que c'était son petit miracle. Cette femme s'efforçait de créer sa place dans ce monde et tout ce qu'il désirait c'était de l'enfermer dans sa cage dorée pour la considérer à sa guise.

Christian pénétra dans son bureau l'air enjoué.

— Quelles sont les nouvelles ? demanda-t-il sans vraiment s'y intéresser.

— L'inspecteur Callaghan devient farfelu, figure-toi qu'il n'y a pas de témoins, aucun n'indice autrement dit pas d'enquêtes et pourtant il continue de chercher, attesta Christian un sourire aux lèvres.

— Tant mieux, cela veut dire que je suis doué.

Christian le fixa un instant et murmura :

— Tu l'as dans la peau n'est-ce pas ?

— De quoi parles-tu ? dit Andrei incrédule.

— Te l'avouer à voix haute est une honte pour quelqu'un comme toi enfin, c'est ce que tu penses au contraire, tu l'aimes et il dépeint ton humanité, dit-il sérieusement.

— À la vérité, je ne te suis pas, mon ami.

— Nie-le autant de fois que tu le veux. Tu es terrifié à l'idée qu'elle découvre l'homme et le monstre tout entier. Tu t'en fiches de ce que nous on va dire, mais son avis compte beaucoup pour toi.

— Une balle dans ta tête d'imbécile mettra fin à mon supplice, cingla-t-il, taciturne.

L'intimité c'est ce qu'on ne dit pas, le déni c'est ce qu'on refuse de voir, Karin Lowachee a créé cette citation pour toi. Ce qui te soulagerait c'est qu'elle soit ici dans ta chambre, dans ton lit nu emmêlé dans tes draps. Je sais que tu l'as mise sous surveillance. Bref, j'ai fait mes recherches, Ysalis Michaelson. Vingt-trois ans, une femme magnifique, douce, une mère insensée, un père arriviste, des grands-parents formidables et une meilleure amie géniale qui l'a sauvé lors d'une tentative de viol.

Andrei brisa tout ce qui se trouvait sur son bureau.

Les yeux noirs de haine prêts à tirer des éclairs. Sincèrement à quoi bon ?

Son meilleur ami avait raison sur toute la ligne, la motivation de sa colère : celui-ci dans tout son récit lui avait envoyé une vérité absolue, laquelle ? Le déni.

Christian attacha son menton tout en se levant avec son éternel sourire en coin.

— J'ai fini par trouver ton talon d'Achille.

Il quitta son bureau, laissant Andrei face à ce qu'il refusait de voir.

Ton arrivée imprévisible m'a fait perdre tout contrôle.

Le secret de mon patronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant