Ysalis se réveilla non sans douleur. Les souvenirs l'assaillaient les uns après les autres.
Elle voulut communiquer, mais sa voix ne fonctionna pas. Ses yeux refusèrent de coopérer tandis que la peur s'insinuait peu à peu dans son corps.
Son épaule immobilisée gisait dans l'irritation, mais son mental demeurait le plus affecté.
Allait-elle s'en remettre ? Elle écoutait des gens s'affairer autour d'elle.
Une autre tentative pour faire entendre son cri, hélas, un nouvel échec.
Des larmes sillonnaient ses joues, abondamment et délicatement elle sentit quelqu'un les éponger.
Un doux murmure s'empara de son ouïe.
— Tout va bien beauté, tu es en sécurité.
Petit à petit, elle se calma et ressentit une piqûre dans son bras gauche.
Le sommeil l'emporta instantanément.
Certains pourraient penser que c'était le mieux, mais pour la jeune femme c'était une torture infernale.
— Tu n'es pas digne d'être ma fille, cria une voix aiguë
— Jamais tu n'arriveras à quelque chose dans ce quotidien, tu es destiné à faire le trottoir.
— Je vais faire de ta vie un véritable enfer.
Cachée dans le placard, l'adolescente sanglotait et priait pour arrêter les médisances de cette femme.
— Pardonne-moi maman, si je n'ai pas su être la fille dont tu rêvais.
— Ferme-la, petite idiote, moins que rien.
Cette femme la gifla et ses yeux montraient du dégoût.
Quand l'adolescente se regarda dans le miroir, elle refléta ce que les yeux de cette inhumaine avaient exprimé.
Alors elle se chuchota : elle a raison, je ne vaux rien.
Ysalis hurla de tous ses tripes à tel point que le personnel de l'hôpital accourût, décontenancé et inquiet.
Elle répétait sans cesse.
— Sortez-moi d'ici, je vous en prie.
Anastasy à côté de la porte se boucha les oreilles avec ses deux mains, le cœur en miette ne sachant pas comment aider sa sœur de toujours.
Plusieurs infirmiers essayaient de la maintenir pour lui administrer un calmant, seulement Ysalis était possédée.
Andrei entra dans la chambre et ordonna aux soignants de ne plus la toucher.
Il s'approcha d'elle et se mit à faire des cercles dans le milieu de sa main.
Dans l'incompréhension la plus totale, elle s'apaisa.
Une infirmière voulut faire la piqûre , mais le regard noir de l'homme l'en dissuada.
La vie nous a déjà appris que derrière chaque sourire, il y'a une douleur insoutenable.
Que cachait donc l'innocente jeune femme ?
Andrei connaissait les conséquences d'un tel incident, mais ces cris dissimulaient bien quelque chose. Mais quoi ?
La fraîcheur resplendissait de tout son être chez cette jeune femme, un avenir des plus brillant l'attendait.
Que pouvait-elle réclamer de plus ?
Dans le cas d'Ysalis, elle quémanderait la paix d'esprit.
C'était invraisemblable de penser que tout ce mal être venait d'une seule et unique personne qui n'avait qu'un objectif : la détruire.
Elle s'était sentie humiliée et décimée comme un champ de blé d'Inde après le passage d'un tracteur.
Ce qu'on ne peut exprimer finit par nous étioler de la pire des manières.
~Un mois plus tard,
Ysalis œuvrait pour oublier, ses cauchemars refusaient de disparaître alors comme un boxeur sur le ring, elle affrontait sa réalité. Un psychologue, un policier rien ni personne ne pourrait l'aider. Le trou restait trop profond et personne n'avait envie de tomber dans cette noirceur interminable. D'ailleurs, la lueur de pitié incarnée dans leur regard la dérangeait plus qu'autre chose.
En définitive, la force pour en vouloir à qui que ce soit s'était évaporée. Après une longue discussion avec Andrei, la triste réalité était qu'il l'avait attaquée pour faire réagir l'homme d'affaires.
Cependant, elle pressentait qu'Andrei ne lui avait pas tout dévoilé.
Il pouvait bien se murer dans le silence, Ysalis saura tôt ou tard ce qu'il cache.
Cet homme porte une arme à la ceinture, puis tranche la gorge d'un être humain sans sourciller. Le comble dans tout ça, sa meilleure amie l'avait conseillé de garder ses distances avec lui.
Qui était-il réellement ?
Que cachait-il ?
Andrei avait menti en disant que Balboa avait succombé à la blessure au couteau maintenant, elle en était persuadée.
Ysalis fit semblant de replacer une mèche inexistante derrière son oreille.
Cela faisait exactement trente jours que l'homme qui hantait ses pensées ne l'avait pas contacté.
Culpabilisait-il ?
Dans tous les cas, si Anastasy et Andrei n'avaient pas été là, elle serait morte.
Le deuxième défilé était pour ce soir, elle vivait dans l'enthousiasme. Lippert et Mike étaient plus que comblés, ses créations opéraient parmi les meilleurs.
Gigi avait incendié son bureau, espérant anéantir ses efforts démesurés pour l'aboutissement du défilé.
La police l'avait arrêté pour meurtre avec préméditation, elle avait écopé de six ans ferme.
Cependant, sa caution s'élevait à 4,5 milliards de dollars, si celle-ci venait à être payée, elle sera relâchée.
Qui serait assez fou pour la remettre en liberté ?
L'heure du défilé approchait à grands pas, le brouhaha augmentait sa nervosité à son plus haut degré. Le thème du défilé se définissait par Masculine Vintage Glamour,
Les combinaisons de chemises et de cravates, les vestes oversize et les blazers à épaules larges sont constitués de paillettes, de volants denses et de tissus fluides pour une touche plus féminine.
Le premier défilé avait eu lieu dans une salle louée par l'agence. Mais pour celui-là, un endroit bien spécifique avait été choisi pour le mettre plus en valeur. En effet, des œuvres picturales admirables se retrouvaient sur les hautes murailles de Rodéo Drive et chaque peinture racontait une histoire exceptionnelle.
Chaque personne ayant répondu présent à l'événement se verra projeter dans un monde culturel, fashion et pittoresque. C'était le moyen le plus efficace pour faire connaitre l'artiste et organiser une levée de fonds.
Ysalis avait opté pour une longue robe noire fendue en velours à bretelles et décolleté plongeant. Ses cheveux roux tombaient en cascade sur son dos. Élégante et lumineuse, Ysalis excitait le regard de tous les hommes sans exception.
Pourtant, celui de la jeune femme accrocha ses yeux gris et tout son être se paralysa.
La beauté est dans les yeux de celui qui regarde. ~~~~~~~~Oscar Wilde.
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Le secret de mon patron
RomanceDouce, réservée, laborieuse, Ysalis comporte diverses qualités. La vie étant difficile, cette dernière décide de vivre avec insouciance. La rencontre avec Andrei ne va pas être reposante. Cet homme froid, autoritaire, est synonyme d'impureté.Ysalis...