Chapitre 9

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Andrei rentra chez lui après avoir salué ses confrères. Taché de sang, il se dirigea vers la salle de bain tout habillé, le liquide rougeâtre se mariait à l'eau sans résistance.

Le regret ? Il n'en avait aucun au contraire, ce soir, ses actes alimentaient son côté sombre. La noirceur était sa victoire, il ne lui rendrait des comptes qu'à elle seule. Les êtres infâmes pourraient témoigner sur sa capacité à infliger d'immenses douleurs. Le sang ? Un bonus bien trop savoureux. Le cri de ses victimes lui procurait une sensation des plus exquise, l'impression de jouer une symphonie qui n'avait rien avoir avec celle de Beethoven.

Il quitta sa chambre après avoir enfilé un pantalon. Réchauffant son plat de raviolis, Andrei pensait à cette beauté angélique. Il n'avait pas le droit d'entacher cet air innocent. Contrarié et anxieux, ce petit bout de femme l'intriguait au plus haut point. Il n'aimait pas les mystères et celui-ci était bien trop grand pour être ignoré.

Andrei prit son cellulaire et appela Christian qui décrocha presque immédiatement.

— Tu as vu l'heure ?

— Je voulais t'aviser que je vais gérer le business de la villa. Passe le message aux autres.

— Pourquoi, tu es malade ?

— Non, je vais me consacrer à réfléchir sur des décisions me concernant.

-ok. J'irai superviser la compagnie.

Andrei raccrocha, satisfait.

Splendide, ingénu, calme, joli bleu, tu me fais penser à la mer.


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Aujourd'hui, les vacances d'Olga étaient entamées. Ysalis était nerveuse à l'idée de rester seule avec son patron. Ces dernières périodes, ce dernier n'allait plus à son travail, toutefois il ne lâchait jamais son ordinateur ou son téléphone. Il prenait tous ses repas et il faut dire que monsieur avait un appétit d'ogre.

Olga venait lui annoncer son départ, cette femme et son éternel sourire.

A-t-elle toujours été aussi heureuse dans la vie?

Ceux qui rient le plus, c'est souvent eux les plus tristes.

— Ma chérie, j'ai passé peu de temps à tes côtés, mais cela a suffi pour que je réalise que j'aurais aimé que tu sois ma fille. Oh ! belle Ysalis, murmura Olga émotive.

— Ne parlez pas comme si vous partiez pour un temps indéterminé. Ce ne sont que des vacances et je serai là à votre retour si monsieur Boskov ne me congédie pas avant.

— Oh non ! Il n'oserait pas, vous êtes trop importante à ses yeux. Faites-moi confiance. Entre nous, vous serez peut-être la seule à sauver cet homme.

Sur ces mots, Olga s'en alla en faisant un dernier signe de la main.

Le reste de l'après-midi passa à une folle vitesse. La jeune femme ramassa ses effets personnels à la hâte.

— Vous m'avez l'air pressé, tonna une voix caverneuse

Éviter le maître des lieux était sa méthode pour oublier, cela s'avérait être un échec.

— Bon sang ! Vous m'avez fait une de ces frayeurs ! S'alarma-t-elle.

Andrei la scruta de la tête aux pieds, le regard noir.

— Vous ne m'avez pas répondu.

— Je dois aller ouvrir ma boutique et puis mon travail ici est terminé, monsieur, répliqua-t-elle vivement.

Il se rapprocha tel un prédateur guettant sa proie. Elle recula comme une biche apeurée.

— C'est à moi de décider quand vous finissez de travailler.

Ysalis déglutit nerveusement et lui affirma :

— Je sais ce que vous faites, mais ça ne marchera pas, je ne coucherai pas avec vous.

Andrei lui fit un sourire carnassier

— En avez-vous envie, mademoiselle Michaelson ?

— Quoi ! bien sûr que non.

— Oh la petite menteuse.

Ysalis le gifla de toutes ses forces. L'homme ne bougea pas d'un pouce, mais ses yeux luisaient de... désir.

— Que les choses soient bien clair monsieur Boskov, je suis jeune, pas stupide, nos rapports seront strictement professionnels.
— Je vous signale jeune femme, vous êtes la seule à avoir eu des allusions déplacées à mon égard, qui a parlé de coucher hmm ?
— Qu'attendez-vous de moi dans ce cas ? Certainement pas mon amitié.

Andrei la plaqua contre le mur et fit glisser son pouce sur ses lèvres en murmurant de sa voix profonde :

— Votre bravade n'est d'aucune utilité, savez-vous pourquoi ?Parce que je ne serais pas en train de vous caresser en ce moment.

Au moment d'argumenter, l'homme disparut subitement en abandonnant Ysalis dans un tourbillon d'incompréhension et de gêne totales.

Ainsi, il voulait jouer, la tentation était l'ennemi le plus redoutable de l'homme. Quitte à agir le tout pour le tout, elle ne succombera pas la première.

Ysalis prit son sac et s'en alla déterminer avec un plan bien ancré dans ses méninges.

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Enfermé dans son bureau, Andrei se remémorait la scène avec la jeune femme, il était à deux doigts de l'embrasser. Une folie pure, Ysalis ne minaudait pas et elle se méfiait de lui en plus. Andrei ne pouvait que se réjouir.

Ses lèvres grâce à la texture sur son pouce laissaient deviner leur douceur. Elle camouflait le désir qu'elle ressentait d'ailleurs, ses joues rosies la trahissaient.Même s'il était occupé à passer des coups de fil, il l'avait observé du coin de l'œil préparant le bœuf Stroganoff avec soin.

Ysalis respectait les règles d'éthique, mais lui ne fera que les transgresser pour mieux la conduire au bord du précipice. Ensorcelé, c'était son état du moment. Ses reins brulaient d'une passion puissante.

Tôt ou tard, tu seras mienne, personne n'échappe à un Boskov.

Le secret de mon patronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant