Le Soleil en provenance du balcon n'avait aucune pitié pour le réveil de la jeune femme, filtrant la pièce d'une lumière intense.
Très vite, Ysalis remarqua qu'elle était dans une chemise blanche dix trois trop grandes, les battements de son cœur s'affolèrent.
— Oh non !
— Oh que si, répliqua une voix profonde.
L'homme aux yeux gris pénétra dans la chambre fraîchement habillée, ne le délaissant pas du regard.
Ysalis se retourna pour attacher les derniers boutons du chemisier.
— Je vois que vous m'avez dévêtu, souligna-t-elle.
— C'était soit ça, soit vous mouriez de chaleur.
— Avez-vous bien dormi
— Oui, cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps, et vous ?
— Pas vraiment, vous ne vous souvenez donc de rien.
— De quoi... Non, ne me dites pas qu'on a couché ensemble.
— Si c'était le cas, vous seriez encore étendu.
Ses joues s'empourprèrent superbement.
— Plus précisément, mademoiselle Michaelson, vous vous êtes masturbé dans mon lit.
Ysalis éclata de rire, très enchanteur à l'oreille d'Andrei.
Hélas ! Il n'y avait pas de quoi se réjouir.
Voyant qu'il continuait de la fixer imperturbable. Le son de sa voix se coupa sous le choc.
— Vous avez dû imaginer des choses monsieur.
— Non, les plantes hallucinogènes ce n'est pas mon truc.
— Alors, Ysalis, d'homme à femmes, est-ce moi qui vous ai fait autant d'effet ou le fait que vous vous êtes retrouvé dans mes draps. ?
Ysalis dirigeait déjà sa main pour lui en coller une, mais encore une fois, il fut plus rapide.
— Vous avez auparavant testé cela, à ma connaissance ce n'était pas une grande réussite.
— Vous savez ce qu'on dit, il ne faut jamais abandonner.
Sur ces mots, elle leva l'autre main qui fut elle aussi emprisonnée.
— C'est moi qui devrais être en colère présentement. Vous étiez dans un autre monde, caressant votre corps qui rendrait fou un homme saint d'esprit.
Andrei la jeta sur le lit sans ménagement, ignorant le cri qui naissait de sa bouche.
Elle chercha à s'enfuir, mais l'homme mit un genou entre ses cuisses et vient se pencher au — dessus de son visage, les doigts crochetant ses joues.
— Ysalis, Ysalis... Que vais-je faire de vous ?
— Je ne crois pas une seule seconde, ce que vous me racontez.
— Vous n'avez toujours pas répondu à ma question.
Andrei s'amusait à mordre sa lèvre inférieure, ce qui fit gémir la jeune femme.
— Je suis désolé, si vous vous...
L'homme s'affairait dans son cou, lui opéra l'oubli de ses mots tellement qu'elle était bercée dans une douce torpeur.
Quand il eut fini de le dévorer, un sourire cajoleur se dessina sur ses lèvres.
— Vous allez m'appartenir quoiqu'il m'en coûte.
— Je ne suis la propriété de personne.
Ysalis s'essaya encore de le frapper, mais il captura sa bouche pour l'en dissuader.
Ce baiser était au-delà de ses espérances, il la torturait comme s'il voulait aspirer tout son être.
Il semblait affamé et cela ne datait pas d'hier, son corps, ce traitre ne se camouflait pas pour montrer son appréciation. Un feu semblable à une lave de volcan faisait rage dans toute sa chair. L'arrêt de ce baiser signifiait la peine absolue pour son faible cœur desséché. Toutefois, ils devaient reprendre leur souffle.Andrei ne pourrait dire ce qui l'excitait le plus, sa petite langue qui hésitait ou le manque total de contrôle dont elle faisait preuve.
Nul besoin de prononcer une parole, leurs regards exprimaient tout ce que leurs bouches ne pouvaient pas en cet instant.
L'homme lui laissa un moment pour se ressaisir, ce qui n'était pas chose aisée puisque la bataille entre sa tête et son cœur adoptait des proportions inégalées.
Une voix dure la ramena à la réalité.
— Je ne regrette rien, moya ovtsa (ma brebis).
La farouche détermination qu'elle perçut dans ses yeux la fit tressaillir,
Donc, il la désirait depuis bien longtemps, mais il se l'interdisait.
— Comment c'était... je...
— Vous avez déjà oublié... Voulez-vous que je vous rafraîchisse la mémoire ?
— C'était mon premier baiser, avoua-t-elle gêner.
Andrei fut sous le choc et resta immobile un instant.
Dieu du ciel ! Andrei esquissa un large sourire tout en se rapprochant, il lui dit :
— Tes lèvres ont été conçues pour être explorées comme un océan cachant un trésor inestimable.
Ysalis rougissait intérieurement folle de joie.
— Je ne pourrai plus travailler pour vous désormais...
— Pourquoi donc ? C'est moi, le patron c'est à moi qu'incombe la décision. D'ailleurs, je ne veux pas de vouvoiement quand nous sommes que tous les deux.
— Je ne pense pas...
— Ce que tu t'imagines, je m'en balance Ysalis. La journée est loin d'être terminée.
Il s'en alla dans son dressing et revint avec sa robe fleurie. Il la lui tendit.
— Habille-toi, nous allons déjeuner et discuter de certaines choses.
Il quitta la pièce avec son assurance habituelle.
Ysalis se changea en vitesse. Elle descendit dans la cuisine et le vit avec un plateau rempli de viennoiseries, un chocolat chaud et un café bien noir.
Elle prit place en salivant sur toutes ces bonnes choses, mais ses questions revinrent la hanter.
— Que vas-tu faire pour Diego, le poursuivre en justice ? demanda-t-elle, en mâchant doucement.
Son regard se rembrunit soudain, l'homme possédé par le désir avait été remplacé par celui que personne ne voulait côtoyer.
— L'équité ? J'ai mes propres méthodes, dorogoy (joli cœur) dit-il l'air énigmatique.
— Vous allez lui faire du mal, murmura -t-elle.
— Mange s'il te plait, je dois passer un coup de fil.
Andrei ne supportait pas de voir ses yeux bleus innocents le survoler avec méfiance. Évidemment qu'il tuerait tous ses démons. Qu'est-ce qu'elle croyait ? Son fruit défendu serait intouchable.
Il appela Christian pour le mettre au parfum sans entrer dans les détails.
Loin d'être un demeuré, celui-ci finira bien par lui exiger des explications.
Il n'en avait que faire, sa vie privée serait sacrée.
Mon cœur hurle de bonheur et mon corps ronronne de tes tendresses. Un baiser guérirait toutes mes plaies, ainsi me voilà avide de toi.
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Le secret de mon patron
RomanceDouce, réservée, laborieuse, Ysalis comporte diverses qualités. La vie étant difficile, cette dernière décide de vivre avec insouciance. La rencontre avec Andrei ne va pas être reposante. Cet homme froid, autoritaire, est synonyme d'impureté.Ysalis...