Bien que son cœur comportait des sauts périlleux en le voyant. Ysalis fit mine de se diriger vers des collègues.
Elle prit une coupe de champagne et le porta à ses lèvres.Anastasy la rejoignit contrariée.
— Il a le culot de se pointer ici, après t'avoir mis en danger, cracha-t-elle les poings serrés.
— Ça suffit ! ce n'est pas de sa faute, et puis cesse de t'immiscer comme ça dans ma vie, je suis capable de gérer.
Ysalis tourna les talons sans lui laisser le temps de répliquer.
Anastasy choquée prit un verre pour décompresser.
Ysalis se trouva un siège dans la rangée des créateurs et s'assit. Une odeur familière lui fit pivoter la tête.
L'homme s'était assis en la fixant avec une intensité brûlante. Ysalis détourna le regard en essayant de masquer ses joues rouges.— Vous n'avez pas le droit d'être dans cette rangée...
— Dès que je suis là, j'ai tous les privilèges.
— Respect des règles, cela ne vous dit rien, dit-elle irritée.
Andrei l'ignora.
Avant que les lumières ne s'éteignent pour faire place aux pentures fluorescentes, Andrei lui murmura :
— Cette robe renferme le plus beau des péchés.
Ysalis se concentra sur le défilé, mais détint tout de même un sourire en coin.
Andrei souhaitait tuer tous les hommes dans ce fichu défilé. Nier sa perfection serait un mensonge.
Ses fantasmes revenaient d'un seul coup rien qu'en la regardant. Son désir pulsait si fort qu'il dut contracter sa mâchoire.
Il pensait que les choses changeraient surtout après son enlèvement. Par ailleurs, il voulait s'impliquer comme jamais.Rien que de l'imaginer dans les bras d'un autre lui donna envie de décharger son arme.
C'était le moment de jauger ses créations, les gens ne tardèrent pas à réagir.
Réellement, son talent ne résidait pas seulement dans la cuisine.
Elle valorisait cet art.
Il voudrait bien lui montrer dans quoi il régissait son art à lui. Pour cela, il fallait qu'elle reste mains et pieds liés.Les applaudissements ne cessèrent pas. C'était impressionnant.
Le compteur affichait déjà vingt millions de dollars. Ce peintre et Ysalis avaient confectionné un travail extraordinaire. D'autre part, l'artiste préférait garder l'anonymat.
Deux heures plus tard, l'euphorie n'était toujours pas retombée et commodément, les mets exquis mijotés avec soin leur permettaient de tenir.
Andrei alla s'adresser à la jeune femme, mais celle-ci s'était évaporée.
Ce qu'il vit lui fit serrer les dents.Cette femme allait le rendre dément. Avant même de se lever, une blonde s'assit, ce n'était nul autre qu'Anastasy.
— Que fais-tu ici ?
— Lâche-moi la grappe.
— Pas tant que tu ne laisses pas meilleure amie tranquille.
— Ysalis est une grande fille, à elle de décider.
— Imbécile, tu ne penses pas que tu as fait assez de dégâts comme ça.
D'un mouvement vif, Andrei agrippa fortement le bras d'Anastasy et son regard ne traduisait rien de bon.
Anastasy fit tout pour ne pas pleurer.
— Tes insultes ne m'atteint pas le moins du monde, mets-toi en travers de mon chemin et je te supprime de la surface de la planète.
Il le libéra brusquement et lui jeta un mouchoir à la figure.
Ni vu ni connu, il partit à la recherche de sa brebis.
Il comprenait l'attitude d'Anastasy sauf qu'il n'était pas l'ennemi au contraire, l'envie d'offrir cette félicité à Ysalis demeurait sa priorité.
Andrei scruta la foule et la vit discuter avec le responsable de l'événement.Il s'approcha subtilement et son interlocuteur écarquilla les yeux et dégagea en vitesse.
— Décidément, tu fais peur à tout le monde.
— Toi tu n'as aucune raison d'être craintive. Tu m'es trop importante.
Il leva sa main et caressa sa joue, elle ferma les yeux, savourant son toucher.
— Il me semble qu'on avait un rendez-vous, j'aimerais qu'on remette ça.
Ils se contemplèrent longuement et la jeune femme éternua soudainement.
Un sourire s'incurva au bord de ses lèvres.
— Dois-je prendre cela pour un oui ?
— Tu penses le mériter. À quoi ça rimerait ? Qu'est-ce que tu veux de moi ?
Andrei se rembrunit, mais fit un minimum d'effort pour contenir sa colère.
— Comment te dire que tu es la splendeur qui m'éclaire dans ce tourbillon de noirceur ?
Elle posa sa main sur son cœur et rougissait adorablement.
— Tu es en train de me faire croire que je te plais.
— Ysalis, bon sang. Prends-moi la main et laisse-moi te montrer ce que tu n'as jamais vu, dit-il, la voix sérieuse.
La jeune femme s'était promis de découvrir ses secrets quitte à valser avec le démon.
Elle s'échappait à chaque fois qu'il s'approchait. Pourtant leurs cœurs battaient à l'unisson et leur désir s'enflammait au même instant.Que risque-t-elle ? Un cœur brisé ? Tomber de haut ? Des séquelles ?
Au bout du compte, il fallait être paré à toute éventualité étant donné qu'elle ne savait pas ce qui l'attendait.— Explorer l'inconnu avec vous me parait dangereux, mais excitant alors, j'accepte.
Andrei savoura sa victoire bien évidemment impassible.
Dégustant leur champagne, une voix cristalline lui grilla les tympans.
— Voyez-vous ça, le milliardaire et la pute.
L'inconnu n'angoisse que si l'on prend conscience de son existence.~Alain Leblay~
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Le secret de mon patron
RomanceDouce, réservée, laborieuse, Ysalis comporte diverses qualités. La vie étant difficile, cette dernière décide de vivre avec insouciance. La rencontre avec Andrei ne va pas être reposante. Cet homme froid, autoritaire, est synonyme d'impureté.Ysalis...