61. I 've learned in love and death, we don't decide.

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Carina regardait le ciel, elle n'avait jamais compris pourquoi Maya aimait tant le contempler. Maintenant elle savait pourquoi. Là, il n'y a pas de plus grande échappatoire, peu importe où l'on regarde, la liberté nous porte, les nuages nous apaisent, nous consolent d'une certaine façon

On ne regarde pas le ciel, seulement parce qu'il symbolise des croyances. On regarde le ciel, parce qu'on ne saurait nier que son infini mystère, ses changements aussi infimes que radicaux nous intriguent, nous désarment et nous ramène parfois à des questionnements sur notre propre existence et place dans le monde.

Il nous fait parfois signe, comme un ami qui nous connait depuis longtemps, mais il est le plus souvent silencieux. Il n'attend rien et un jour peut-être cesserons nous d'attendre quelque chose de lui, de le solliciter sans cesse.

Un jour peut-être nous ne le noircirons plus de nos espoirs déchus, de nos incapacités, de nos incertitudes, mais nous le laisserons plus lumineux de nos joies, nos bonheurs et notre insouciance.

C'est une question d'équilibre.

Le ciel a compris, au contraire de nous et depuis toujours que la lumière et l'obscurité, ne sont pas de vastes opposés. Elles n'existent pas sans l'autre. Elles brillent de la même façon, se complètent et se nuancent.

Le ciel c'est tout ce qui nous a échappé depuis la nuit des temps et tout ce qui nous échappe encore.

Voilà tout ce dont Carina avait envie, besoin en ce moment, que son esprit se perde, ne soit retenu par aucun problème, aucun choix impossible, aucune vérité déchirante.

Dans ce Bleu, aucun Amour ne meurt.

— Tesoro...Qu'est-ce que tu fais... ?

Carina contempla Maya sans rien dire.

— Qu'est-ce que je dois faire, à présent... ?

— Je crois que tu le sais...

Yeah...Mais je t'ai tenu dans mes bras, je t'ai dit que ça irait, je t'ai dit à tout à l'heure et tout...Il n'y a pas de tout à l'heure, pas de je t'aime. Et n'y a plus rien de tout ça et c'est impossible. Il ne peut pas, ne plus rien avoir.

— Les « je t'aime » sont certainement trop nian-nian...Carina, chérie...Je sais que c'est ce que tu ressens, mais il n'y a pas rien. Tout ce qu'on vit, tout ce qu'on a vécu c'est là et ça le sera toujours.

— Et si j'ai envie de rester là sur cette plage, de continuer de te parler, de te toucher. Maya j'ai peur de...

— Je sais, mais on peut aussi se défaire de toutes nos inquiétudes, rester là, enlacées, on peut aussi aller se baigner, s'embrasser, juste profiter.

Carina était là, allongée auprès de Maya, sa tête posée sur son épaule, elle passait doucement ses doigts sur le corps de sa compagne.

— Andrea, je l'ai trouvé, murmura Sam depuis son téléphone. Elle est sur le toit de chez Maya, les chiens sont avec elle. Elle est allongée sur le rebord.

— Elle t'a entendu... ?

— Non je ne crois pas. Les chiens oui, mais pas elle. Je ne sais pas y a un truc bizarre.

— Tu crois qu'elle a pris des trucs, qu'est-ce qu'elle fait... ?

— Je n'en sais rien Andrea. Elle parle, je crois qu'elle parle à Maya.

— C'est certainement le choc. L'Equipe arrive.

Sam s'approcha s'assit sur le rebord en mettant son bras du côté du vide, pour faire barrière et éviter tout accident. Sam réalisait que Carina n'était pas vraiment là.

Station 19 :  Ignite The DarkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant