Station 19 : Ignite The Dark

8.1. When no matter what you do, it's never good enough.

Novembre débutait, Maya arriva en courant sur le Boulevard et passa plusieurs maisons avant d'arriver à celle qu'elle connaissait depuis un moment maintenant. Elle traversa la longue allée et tambourina à la porte.

— Carina ouvre, je sais que tu es là...Carina ! tambourina-t-elle  encore. Ok je vais entrer.

Maya ouvrit la porte avec sa clé, monta les escaliers et son regard se posa directement sur l'italienne assise sur le tabouret haut près de l'ilot central.

— Qu'est-ce qu'il se passe, je suis passée à l'hôpital, on m'a dit que tu n'y étais pas et pourquoi tu es à Magnolia et non à ton appartement... ?

— Est-ce que ton père est toujours dans les parages... ?

— Carina, ça va se terminer...

— Pourquoi... ?

— Je ne sais pas c'est toi qui me l'as dit. Tu m'as dit de ne pas m'inquiéter que tout irait bien.

— Peut être que tu devrais cesser de m'écouter, de temps en temps.

—  Il se passe quoi là... ? demanda-t-elle en fronçant les sourcils sans comprendre.

— Rien tu me vois juste ravie de chambouler à nouveau ma vie, re-déménager et regarder par-dessus mon épaule ou je ne sais quoi d'autre, parce que ton père à décider de faire sa loi et a un gros problème de gestion de la colère !

Maya prit une inspiration et s'installa calmement en face de l'italienne.

« Quoi ?! Pourquoi tu me regardes comme ça ?! »

Elle lui prit délicatement la main posée sur la table et parla doucement.

— Carina tu as toutes les raisons d'en vouloir à mon père pour cette situation. Tu peux même m'en vouloir si tu veux, parce que tu m'aimes et que je t'ai entrainé là-dedans. Je sais que mes problèmes sont les tiens, au sens propre comme au figuré, surtout en ce moment, mais l'inverse est vrai aussi.

— Ok...

L'italienne ne semblait visiblement pas prête à parler.

— D'accord, je vois qu'il ne me reste qu'à te regarder et attendre, donc non je ne compte pas arrêter de t'écouter. J'attends de savoir quel est le vrai problème ici, parce que je suis presque sûre qu'il ne s'agit pas de Lane en réalité. Tu es en colère et tu es aussi inquiète je me trompe... ?

— Tu fais quoi là...Tu m'analyses... ? C'est toi qui me parles de ce que je ressens alors que tu es incapable de reconnaitre tes propres émotions...

Peut-être que Carina attendait que sa petite amie réagisse par la colère, pourtant Maya ne fit rien. Elle sourit légèrement et continua sur un ton calme.

— Ok, ça c'est plutôt un coup bas, à la vue de tous mes progrès mais tu sais quoi, ce n'est pas important. Est-ce que je peux me permettre de te demander si ta colère est dirigée vers la bonne personne... ?

Carina soupira et resta silencieuse. Son téléphone vibra et elle le regarda sans bouger. Maya lâcha la main de l'obstétricienne et pris le téléphone. Carina resta immobile.

— Andrea....

— Il ne s'est pas présenté à sa séance psy et euh il s'est volatilisé. Ça fait...

— De quoi tu as besoin... ? s'empressa-t-elle de demander.

— Je ne sais pas...Je ne sais pas ce que je suis en train de faire ! dit-elle en se levant pour déambuler dans la cuisine.