• Chapitre 24 : Un nouveau départ •

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Nous sommes aujourd'hui le 23 avril. Beaucoup de choses se sont produites ces quatre derniers mois. Malheureusement, comme vous le savez peut-être, porter plainte et recevoir l'aide qu'on espère n'est pas toujours aussi simple que ce qu'on le voudrait. Il n'a pas fallu grand chose pour qu'Anaïs soit renvoyée de notre lycée et se fasse une mauvaise réputation, en revanche l'histoire avec la mère d'Ethan était bien plus compliquée, parce qu'après tout, il ne voulait pas la trahir lui comme elle a pu le faire. Mais c'est avec tous nos efforts, avec l'implication du père d'Ethan évidemment, qu'ils ont pu obtenir une mesure d'éloignement à l'encontre de cette femme qui essaie de se soigner, du moins c'est ce qu'elle prétend.

Vendredi 23 avril, soit le vendredi précédent le début des vacances. J'ai vraiment hâte qu'elles commencent. A la dernière heure, assise à côté d'Ethan comme d'habitude, je vois qu'il arrache le coin de sa feuille de cours, y inscrit un petit mot, et me le transmet.

« J'aimerais t'inviter chez moi après les cours, est-ce que ça te tente? »

Je le regarde avec le plus grand des sourires. Je sais combien ça signifie pour lui. Sa mère le privait inconsciemment de toutes ses libertés. C'est dans ces moments que je me dit que, même si c'est difficile, il est parfois nécessaire de rayer certaines personnes toxiques de nos vies comme j'ai du le faire avec Anaïs. Il est parfois très dur d'ouvrir les yeux sur qui sont réellement ces personnes que l'on croit connaître et qui sont supposer être des « amis », la « famille », mais il le faut. Même si on se sent coupable au début d'une telle décision, on doit parfois penser à notre propre bonheur. Pour la première fois, j'ai l'impression qu'Ethan est pleinement heureux. Il rayonne, et pas que devant moi, mais devant les autres aussi. Il a réussit à se faire pas mal de potes au lycée, je suis contente de le voir ainsi. A vrai dire, je ne sais pas qui a sauvé qui. Il a lui aussi donné un sens à ma petite vie qui semblait vouée à demeurer dans l'ombre des autres. Je me sens enfin importante pour un homme, pas comme mon père. Peut-être bien qu'on est fait l'un pour l'autre et que nos histoires tragiques nous lient. La passion des débuts s'est un peu effacée, on ne baise plus comme des animaux. On a préféré laisser place à une réelle relation de confiance et de conversation.

- J'accepte votre invitation très cher.

Dis-je d'un air volontairement solennel.

Une fois les cours terminés, on a beaucoup papoté, de tout et de rien étant deux petites commères, en avançant vers sa maison. Sans que j'ai vraiment le temps de m'en rendre compte, nous étions déjà arrivés. J'observe donc cette maison qui n'est peut-être pas aussi grandiose que celle des parents d'Amélie, mais qui est sans aucun doute bien plus accueillante. Je pose ma tête sur son épaule en guise de remerciements pour sa confiance. En regardant chaque fenêtre de la maison, quelque chose attire mon attention au niveau de la fenêtre à droite, au premier étage. En effet, une silhouette masculine, extrêmement bien bâtie il faut se le dire, semblait se dessiner derrière les rideaux, et sans vouloir offenser monsieur Bordi, le père d'Ethan, cela ne correspondait pas à sa carrure.

- Qui est-ce?
- Mon frère...
- Tu as un frère?
- Ouais enfin, un demi-frère.

Pendant qu'il me disait cela, le fameux demi-frère ouvrit légèrement les rideaux pour voir ce qui se passait dans la rue. Il était pointé là, torse nu en train de s'habiller.

Je n'imaginais pas à ce moment-là à quel point ce détail allait tout chambouler....

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À suivre...

Timide Torride IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant