• Chapitre 21 : La vérité éclate •

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Le jeu commence et c'est Anaïs qui pose la première question, qui annonce directement la couleur :

- Je n'ai jamais baisé avec un des participants de ce jeu.

Merde, fait chier. Ethan va se rendre compte qu'Arthur ne boit pas et va comprendre ma petite manigance. Néanmoins, ce n'est pas ce qui me préoccupe le plus. C'est toujours l'histoire de ce verre. Ainsi, cinq d'entre nous, dont Anaïs, Ethan et moi, buvons. Anaïs semble confuse pendant qu'Ethan souris, il m'énerve.

La personne suivante continue en disant :

- Je ne suis jamais tombé amoureux.

Ethan lève doucement son verre, assez hésitant. A-t-il vraiment déjà été amoureux? Je bois aussi un grand coup. Le jeu continue, et plus le temps passe, plus Ethan se comporte bizarrement et Anaïs devient insistante. Ses yeux semblent regarder le vide et se ferment doucement malgré sa lutte, sa tête qui paraît extrêmement lourde n'arrête pas de tomber. Il s'affaiblit, je le vois, et devient de plus en plus pâle. Je regarde son verre quasiment vide.

« Mais oui putain, c'est évident je suis stupide », me dis-je en ayant soudainement tout compris.

Cette sorcière l'a drogué. C'est ça qu'il essayait de me dire la dernière fois mais je ne l'ai pas écouté. Putain. Je m'en veux. Mais je n'ai pas le temps pour culpabiliser, il semble perdre tous ses moyens devant mes yeux et je dois réagir avant qu'Anaïs ne fasse quelque chose de mal.

- Je dois y aller Arthur, et j'ai promis de raccompagner Ethan chez lui. En tout cas c'était très cool, merci pour tout.
- C'était lui pas vrai?
- Pardon?
- Lui la raison pour laquelle tu as bu à la première question?

Je me lève sans répondre, qu'il se mêle de ses oignons, ça ne le regarde pas et j'ai pas le temps pour ça.

- Moi : Ethan! Ethan! Tu n'as pas l'air bien je te raccompagne chez toi.
- Anaïs : Rohhh, mais non, arrête Léa, il va très bien, t'inquiète pas, je prends bien soin de lui.
- Moi : Oh toi ta gueule.

Un grand silence s'installe donc dans notre petit groupe mais je n'en ai rien à faire. J'attrape alors violemment Ethan par la main et sort dehors le plus vite possible. Il peine à marcher. Je passe alors son bras autour de mon cou, passe mon bras autour de sa taille et essaie d'avancer tant bien que mal, même si je vous avouerais que je ne suis pas la personne qui a le plus de force.

- Ethan, est-ce que tu m'entends?
- Mhmmm.
- J'ai besoin que tu m'indiques le chemin vers chez toi.
- Non, s'il-te-plaît Léa...
- Hein?
- Pas chez moi... s'il-te-plaît...
- Bon t'es drogué, tu perds la tête.

Il s'arrête donc net et m'attrape du peu de force qu'il lui reste par le poignet.

- Non, je sais ce que je dis. S'il-te-plaît, malgré le mal que je t'ai fait, j'ai besoin que tu me rendes un dernier service et que tu m'héberge chez toi.
- Pourquoi?
- Parce que ma mère est putain d'alcoolique agressive et si elle me voit dans cet état elle va me péter la gueule et jamais de ma vie je n'accepterais que tu sois dans le périmètre de cette femme en furie, tu m'entends?

Etait-ce là la raison de sa réserve? Était-ce pour cela qu'il ne m'avait jamais accueilli chez lui? Peu importe.

- Je... je suis désolée Ethan, je ne...
- Tu acceptes?
- Oui, bien sûr.

Et je continue alors de le traîner jusque chez moi pendant que règne un lourd silence.

Ma mère était déjà rentrée à la maison.

- Léa qu'est-ce que...?
- J'ai besoin de ton aide maman, je t'en supplie, il a été drogué.

Les larmes me montaient aux yeux face à tout ce que j'avais pu voir et entendre. Je m'en voulais tellement d'avoir agit comme une gamine par vengeance alors qu'on avait abusé de lui. Il avait besoin de moi, et je l'avais moi aussi délaissée et trahie comme toutes les autres femmes de sa vie, alors que lui m'a toujours protégé, sans aucune exception. Ça doit être ça l'amour.

Je lui enlève alors ses chaussures, le mène en direction de ma chambre, l'allonge dans mon lit en veillant à ce qu'il ai une position confortable, puis le recouvre avec ma couverture.

- Maman : Donne lui de l'eau et ouvre un peu la fenêtre. Tu m'appelles s'il se passe quoi que ce soit.
- Oui. Merci maman.

Elle ferme la porte derrière elle en sortant de ma chambre.

Je veille alors sur lui en lutant contre mon envie de dormir, ayant trop peur qu'il se passe quelque chose si je m'endors.

Timide Torride IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant