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Kany

J'avais éteint mon téléphone depuis ce matin car j'étais sûre que Saliou chercherait à me contacter pour me demander si j'étais toujours à la maison avant d'aller là-bas ( même si je l'en avais dissuadé ) ou pour me harceler pour le coup bas que je lui ai fait, s'il se rend compte que je lui ai posé un lapin et que je suis à plusieurs kilomètres de là où il me croyait être.

Il ne sait pas à qui il a affaire. Cette fois-ci, s'il ne se décourage pas de me traquer, c'est qu'il doit être d'une sacrée trempe !

J'avais décidé de le tromper ainsi pour avoir le dernier mot, lui montrer que j'en avais marre, plus que marre de devoir supporter ses avances pour me reconquérir à tout prix. Je ne veux plus le revoir de sitôt. Je ne risque pas d'ailleurs car comme monsieur Fall me l'a annoncé, mon stage est pour une durée d'au moins six mois.

Je suis à la fois excitée et stressée par ce qui m'attend là-bas. Je vais, pour la première fois, découvrir en pratique la vie à bord.

J'appréhende cependant l'attitude du Capitaine, du second- Capitaine ou bien même des Lieutenants, car la marine marchande est un domaine qui demande de la rigueur.

Amadou est au volant et moi au siège passager tandis que papa et monsieur Amath Fall discutent aux sièges arrières.
Mes écouteurs aux oreilles, j'admire tantôt le paysage de savane parsemé de grands baobabs majestueux, tantôt je suis légèrement endormie.

On a pris la route depuis 14 heures, juste après la prière de Dohr et il est 16 heures moins, nous sommes maintenant à l'entrée de Thiès.
Comme j'avais dit à mon ex de se présenter chez moi aux abords de 16 heures, je décide d'attendre encore trente minutes avant de rallumer mon téléphone et d'appeler Kadia.
Je n'ai informé que Coumba de mon plan diabolique, aussitôt que Saliou avait quitté la maison le samedi. Il se croyait plus malin mais au final c'est lui le véritable imbécile.

Le moment venu, je contacte Kadia. Elle décroche après quelques sonneries.

- Sister !

Elle semblait en colère vu le ton qu'elle a pris.

- Je suppose que c'est Saliou qui t'as mise dans cet état.

- Pourquoi diable l'as-tu invité chez nous alors que tu es à plusieurs milles de là ?!

- Il fallait qu'il vienne et se rende compte que je m'en fous de lui, dis-je en baissant la voix, me rappelant que Amadou pouvait m'entendre.

A l'autre bout du fil, Kadia fulminait.
Elle me relate leur entrevue en insistant sur le fait qu'il était très remonté contre moi.

- Ne t'inquiète pas, de toutes les manières, il passera bien à autre chose d'ici là. Je vais m'assurer qu'il ne puisse jamais me joindre.

- Alors fais-le ! Bonne chance pour ton stage et rappelle-moi quand tu arrives !

- Promis ! Allez bye ! Salue Djali de ma part.

Je raccroche en souriant, le cœur léger.
Bandit dakoy nourol ! ( un voyou doit être fûté ! ). Saliou jouait avec le feu, maintenant il s'est brûlé les mains et c'est bien fait pour lui.

                                      ....

Il est 18 heures moins quand on arrive enfin au port. Après avoir passé l'inspection à l'entrée, nous rejoignons le môle 2 où était accosté un grand navire blanc avec le drapeau du Sénégal à son flanc.

 Après avoir passé l'inspection à l'entrée, nous rejoignons le môle 2 où était accosté un grand navire blanc avec le drapeau du Sénégal à son flanc

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Gaal gui (Le navire)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant