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A Saliou Fall, le gentil lieutenant 🥰

Local MP (Moteurs Principaux)
Vendredi, 11 heures

Demba et Léon étaient en train de nettoyer l'un des moteurs que le second chef mécanicien avait demandé de démonter une heure après l'accostage à Dakar. Il s'est à peine reposé depuis l'aube mais il voulait en finir au plus vite avec les activités de maintenance.

Son téléphone se met soudain à sonner. Quand il voit qui c'est, il ne peut s'empêcher d'ouvrir des yeux surpris. Le réseau venait jusqu'à cette partie de la salle machine alors il a pu recevoir l'appel.

- J'y crois pas ! s'écrit-il à l'autre bout du fil. Toi ? Khana danga dioum ? Tu t'es trompée ou quoi ?

Un rire l'accueille au bout du fil.

- Je sais que je ne suis pas une cousine exemplaire mais là, tu abuses !

Demba laisse un peu en suspense sa tâche et s'assoit sur une marche d'escalier. Le second mécanicien leur avait donné toute la matinée pour accomplir ce travail alors il lui restait encore du temps. Le graisseur les aidait également pour venir à bout de ces moteurs.

- Tu n'as rien à dire, Myriam ! Tu m'as laissé sans nouvelles de toi pendant plus d'une année et maintenant tu me rappelles comme ça ?

Myriam observe un moment de silence. Elle sait que son cousin a raison.

- Je suis désolée.

- C'est tout ce que tu as à dire ?

- Ecoute, Demz, je sais que tu m'en veux à mort mais tu n'ignores pas les conditions dans lesquelles j'étais. Ma rupture avec Hakil a été de trop pour moi. Je n'avais plus aucune envie de parler aux hommes. Tu dois me comprendre s'il te plaît.

Demba ne peut réprimer un rictus amer.

- Tu me compares à ton pd d'ex mari ? Je te rappelle que je suis le fils de la sœur de ton père ! On a passé toute notre enfance ensemble pour que tu me connaisses assez alors ne dit plus jamais que tu arrêtes de me parler.

- Pardonne-moi encore une fois. J'ai eu tort et je le reconnais. Bal ngama ? (Tu me pardonnes ?)

Demba pousse un grand soupir.

- Je te mentirais si je te dis oui. Mais je ne suis plus fâché contre toi, n'empêche.

Myriam émet un vif soulagement.

- Merci.

- Pas de quoi.

Un silence gênant commence à s'installer. Demba finit par se lever et décide de retourner à son travail suspendu.

- Attends . . . Je veux te voir, si tu veux.

Il ne sait quoi dire.

- Je veux qu'on renoue des liens, insiste sa cousine sur un ton désolé. J'ai ruiné notre complicité d'antan et je veux en recoller les morceaux.

Il finit par céder. Après tout, c'est sa cousine. Il ne peut éternellement lui refuser cette rencontre.

- Soit. On se verra à ma prochaine escale à Dakar, le lundi.

- Incha Allah ! (S'il plait à Dieu !) approuve Myriam avec entrain. Je viendrai avec Fatiha. Elle te salue.

Demba sourit.

- Ay vrai déféantes guen cthim ! (Vous n'êtes que des lâcheuses vous deux !) Ok. Salue-la aussi de ma part. Je vous contacterai pour vous donner le lieu de rendez-vous.

Gaal gui (Le navire)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant