LE RETOUR DU FILS OUBLIÉ [ TERMINÉE ]

Chapitre 8

PDV SCORPIUS :

J'ai décidé de sortir pour prendre l'air et réfléchir calmement sans les ronflements de mon nouvel ami. 

Mais je ne m'attendais pas à me retrouver dans cette situation. Me voilà entre mon père et ma mère. 

On se regarde en silence dans le blanc des yeux ne sachant pas quoi dire. Ma mère, Hermione, semble reprendre ses esprits et sourit doucement avant de dire :

- Je pense que personne ne va réussir à dormir pour l'instant. Profitons-en pour discuter. Qu'en pensez-vous ?

J'attends la réponse de mon père avant de répondre à mon tour. Il acquiesce et je fais de même. On suit donc ma mère jusqu'à une porte qui mène sûrement à son appartement. 

Elle dit le mot de passe et je suis étonné en entendant que celui-ci est "amour perdu". Son inconscient est plutôt puissant pour qu'elle choisisse un mot de passe comme celui-là. 

On entre et elle nous fait asseoir dans son canapé avant de nous servir à boire. Un verre de Whisky pur feu pour eux et une bière au beurre pour moi. 

Le silence revient et je ne sais même pas ce que je fous là. Je n'aurais pas dû accepter. Et j'aurais dû rester au lit. 

Mais en même temps, je ne m'attendais pas à croiser mes parents dans un couloir. 

Ma mère est en pyjama, ce qui prouve qu'elle n'arrivait pas à dormir non plus mais mon père semblait revenir du bureau de la directrice.

- Qu'est-ce que tu faisais dans les couloirs Granger ?

- Je n'arrivais pas à dormir Malefoy. Tu viens de sortir de chez Minerva ?

- Oui.

Un froid glacial vient en force dans la pièce. Ils ne s'aiment vraiment pas. Voir, ils se haïssent. C'est pas l'ambiance que je m'attendais en les retrouvant. 

Je savais qu'ils étaient ennemis mais en seize ans, rien n'a changé. C'est surprenant.

- Scorpius, nous sommes désolés pour tout à l'heure. On était assez surpris.

- Ce n'est rien Miss Granger, je comprends parfaitement.

- Veux-tu que je te raconte ce qu'on a appris après que tu sois parti ?

- Je veux bien s'il vous plaît.

- Tutoies-moi. Et appelles-moi Hermione. Fais pareil avec Malefoy.

- Mais.. Commence mon père.

- Tais-toi Malefoy.

Ils se lancent des regards noirs et une fois leur combat terminé, Hermione prend la parole :

- Je vais commencer par le début. J'ai découvert que j'étais une sorcière à l'âge de mes onze ans quand j'ai reçu la lettre de Poudlard. Comme tu l'as compris, je suis ce qu'on appelle une "née moldue" ou "Sang-De-Bourbe" en temps de guerre et même avant. Elle se stoppe et reprend tranquillement son histoire. Malefoy, ici présent, est un sorcier de naissance, ce qu'on appelle un "sang pur" mais ça aussi tu le sais. Nous avons toujours été ennemis, que ce soit par rapport à nos sangs, nos maisons, nos amis et nos idées. C'est pour cela que ta venue nous a surpris.

J'hoche la tête pour lui faire comprendre de continuer son histoire.

- D'après les informations qu'on a eu et les souvenirs qui me sont revenus après ton départ du bureau, notre histoire aurait commencé en sixième année. Le 4 décembre 1997, j'accouchais de toi grâce à ta grand-mère. Narcissa Malefoy. Deux jours plus tard, je suis apparemment partie en laissant un mot de remerciement pour elle.
Ce jour-là, j'ai croisé Malefoy dans la forêt que je traversais pour te mettre en sécurité.

Elle déglutit en retenant ses pleurs mais elle se reprit rapidement.

- Il était en présence de sa fiancée de l'époque, Astoria Greengrass. J'ai entendu une conversation où ton père disait à cette fille qu'ils se marieraient et qu'ils feraient un enfant sang pur. Je sais, ce n'est absolument pas une excuse pour t'avoir abandonner et je ne cherche pas à en avoir puisque je suis en faute. Mais, entre la guerre, l'oubli de notre relation et ta naissance, je ne savais plus où j'en étais. Certes, j'aimais ton père mais un problème de taille était toujours présent, même la guerre derrière nous.

Au moins, elle est honnête.

- Lequel ?

- Le sang. Comme tu dois le savoir, tu es donc un sang-mêlé. Une première dans la famille Malefoy. Et on va dire que si je t'avais emmené dans cette famille, j'avais peur qu'il te tue puisque tu n'es pas un véritable sang pur. Quand j'ai entendu la discussion entre Malefoy et Greengrass, j'ai eu terriblement peur pour ta vie et mes rêves de famille heureuse se sont vite envolés. J'ai décidé de te confier à mes parents mais de ne pas revenir ensuite. Je ne me souviens pas du moment où je t'ai déposé ni de quand je suis rentrée au camp rejoindre Harry et Ronald.

J'assimile les révélations que je viens d'entendre et j'essaye de faire le tri dans ma tête. Elle a juste voulu me protéger mais ça a été un échec cuisant.

- Hermione, quand je suis revenue en Angleterre pour trouver Drago et toi, je me suis rendu directement à Poudlard. Ensuite, je me suis rendu au manoir Malefoy.

Mes parents sont stupéfaits de ma révélation. J'avais omis ce détail puisque mes grands-parents paternels m'ont dit de ne pas en parler.

- Tu as vu mes parents ?

- Oui Drago. Narcissa m'a déjà expliqué cette histoire mais je ne savais pas pourquoi Hermione m'avait définitivement laissé. Lucius a voulu me prendre de haut et effectivement me tuer mais il n'en a pas eu le temps puisque je l'ai désarmé. Narcissa a vite conclu qui était ma mère puisque je ne l'avais pas précisé. Et elle a su de qui son fils était amoureux quand il était adolescent.

Je souris en voyant l'incrédulité de mes parents. Ils sont complètement stupéfaits et ils ne savent plus quoi dire. 

Je demande une autre bière au beurre à ma mère et elle va me la chercher, toujours en silence. Mon père avale son verre d'une traite avant de se resservir promptement.

- As-tu été heureux avec les Granger ?

Je sursaute à la voix de mon père. Je me tourne vers lui et je lui réponds le plus sincèrement possible.

- Oui même si le fait que je n'avais pas de parents, m'a rendu la vie difficile.

- Comment ça ? Demande ma mère.

- Les moqueries et les brimades des autres enfants. Rien d'anormal en somme. Et parfois, un enfant a besoin de ses parents pour certaines choses de la vie. J'ai eu de la chance d'avoir papi et mamie.

Hermione est à deux doigts de pleurer et je remarque qu'elle essuie une larme à la va vite pour pas que je la vois. Ce qui est une peine perdue. 

- 1126 mots -