Toute la semaine, Zayn et moi ne nous étions pas lâchés. Il avait emmené la toile peinte pour moi dans ma chambre et l'avait accrochée sur l'un des murs. Elle était la deuxième à rejoindre cette collection. S'il venait à y en avoir d'autres, je les exposerai dans le studio de danse que j'occupais fréquemment. Je m'y rendais deux à trois fois par semaines lorsque j'avais la possibilité de partir plus tôt de chez Céleste. Ensuite, j'allais voir Thaïs pour l'aider à fermer sa librairie et aller boire un café ou manger un morceau avant de rentrer à la maison.
— Si t'avais vu la tête de mes parents quand vous avez quittés le restaurant le soir dernier, rit-elle en buvant une gorgée de son verre.
Après coup, je n'étais pas si fière de moi, contrairement à ce que l'on pouvait penser. Le comportement que j'avais eu lors de ce dîner, ce n'était pas moi. Jamais je n'osais utiliser ce ton pour parler à qui que ce soit, encore moins des adultes. Mais le fait que l'on s'attaque à Zayn m'avait apparemment fait monter sur mes grands chevaux sans que je ne puisse contrôler mon débit de paroles. Plus tard, j'avais eu envie de m'excuser auprès d'eux, mais ils avaient tout de même mérité ce que j'avais réussis à dire. Et m'excuser aurait été une faiblesse à rajouter sur la liste que la mère de Zayn avait déjà érigée à mon nom.
La prochaine fois, si jamais il y avait une prochaine fois, je me ferai si discrète que Patricia oubliera même mon existence et ne trouvera rien à me reprocher. Ou alors, peut-être que mon silence sera la source de sa critique.
— Tu n'as pas à t'en vouloir, me rassura Thaïs en attrapant ma main par-dessus la table. J'aime mes parents, plus que tout. Mais parfois, ils ont besoin de se souvenir qu'ils ne sont pas les rois du monde. Ni de San Francisco d'ailleurs. Ils ont beau être reconnus et appréciés, cette ville n'est pas la leur.
J'étais soulagée de voir que, même leur fille trouvait qu'ils se prenaient pour des personnes qu'ils n'étaient pas. Leur détermination dans le travail les avait menés jusqu'ici, et c'était tout à leur honneur. Mais ce n'était pas pour autant qu'ils avaient l'autorisation de critiquer ceux qui ne partageaient pas leur rang social. Des personnes comme moi.
— Ils doivent me détester encore plus qu'avant, avouai-je en grimaçant.
— Mais Zayn t'aime encore plus. Et c'est le principal, non ?
Face au sourire réconfortant de celle qui m'avait envoyé son poing dans la figure deux jours après mon arrivée, j'hochai la tête pour acquiescer ses paroles. Elle était devenue une amie. Ma seule amie. J'aimais ces moments que nous partagions toutes les deux. Et j'avais de plus en plus besoin d'être à ses côtés. Elle m'encourageait bien plus que tout le monde, croyait en moi autant que mon propre frère.
Les encouragements de Niall m'aidaient quotidiennement. Mais s'apercevoir qu'il n'était pas le seul à penser que j'étais capable d'accomplir toutes ces choses me motivait davantage. Déjà acharnée au travail, je donnais encore plus de moi-même dans les tâches qui m'étaient destinées. D'autant plus depuis que Solène avait décidé de venir s'immiscer dans ma vie. Parce que la sienne devait être ennuyeuse à mourir, alors elle venait gâcher celle des autres par son attitude de garce et ses réflexions de riche prétentieuse. Et aujourd'hui, j'avais réussi à l'ignorer lorsqu'elle était venue discuter de ma vie privée. De Liam et de Zayn. Comme si elle les connaissait alors qu'elle avait juste été à deux doigts de s'envoyer en l'air avec l'un des enfants Malik avant que ce dernier ne réalise qu'elle n'en valait pas la peine.
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Falling Star
RomanceSan Francisco était la ville de ses rêves. Liam était l'homme parfait, ou presque. Ressentant sans cesse le besoin d'aider les autres, Davina ouvrit la mauvaise porte. Elle entra dans une pièce sombre, celle où Zayn s'est enfermé depuis des an...