Doctor Who - L'amour, un danger pour les autres (Tome 2 L'île)

Chapitre 15 - Passe-moi ce sonique !

Le Maître commençait à montrer des signes de réveil. Yaz termina rapidement de lui enrouler le mécanisme d'onde à impulsion autour du cou. Les mains liées dans le dos, il serait incapable de s'en délivrer.

Sous les yeux étonnés de Jenny, Yaz alla chercher la chaise et la plaça face au Maitre.

- Qu'est-ce que tu fais ?

- Oui Yaz, qu'est-ce que vous faites... Le Maitre venait d'ouvrir les yeux. Il releva lentement la tête.

- Passe-moi le sonique.

- Yaz...

- Passe-moi ce sonique ! Jenny obéis face à sa détermination. Yaz pointa l'intéressé. Il se démenait pour se redresser, en vain. Vous... Si vous vous avisez de bouger ou de tenter quoi que ce soit, j'active votre arme !

- Quelle arme ?!

- Celle que vous avez autour du cou. Hautement, voir exagérément intéressé. Il se tortilla pour entrapercevoir ce qui l'étranglait.

- Et que fait donc cette arme ? Humm... RAAAAAH ... j'ai besoin de mes mains, j'aime parler avec mes mains !

- Vous ne bougerez pas de là tant que...

- Je n'ai pas d'arme et vous non plus. Humf... Il se débattit légèrement et parvint à s'assoir. Il adopta un air faussement indifférent jusqu'à ce que Yaz lui flanque le sonique sous le nez. Il mesura alors ses mouvements.

- Yaz arrête ! Jenny attrapa le sonique et l'éloigna de Yaz qui tentait de le reprendre. Le Maitre les observait avec amusement.

- Rends-moi ça !

- Tu n'es pas toi-même, calme-toi !

- Tu ne me connais pas ! Jenny saisit ses bras et plongea son regard dans le sien. Elle lui parla posément.

- Non, je ne te connais pas, mais je connais le Docteur. Et je sais que tu l'admires et qu'elle ne tolérerait pas ça ! Yaz peina à soutenir son regard.

- Il ne fait que te provoquer, comme il l'a fait avec moi. Ne t'abaisse pas à lui.

- Je fais ça pour notre sécurité Jenny, il est dangereux.

- Ce n'est pas en te comportant comme lui que tu régleras le problème. Regarde. Tu as même pris sa place ! Yaz suivit le prolongement de son bras. Elle constata qu'elle s'était levée. Elle ne s'en était même pas rendu compte. Elle approcha de la chaise vide ; silencieuse.

De manière répétée, le Maître frappa dans ses mains. Dieu seul savait comment il avait réussi à les ramener face à lui. Toujours attaché et assis en tailleur, il posa son menton entre ses paumes.

- Mesdames, mesdames... J'aime être le centre d'attention, mais enfin, calmez-vous ! Vous n'aurez plus assez de compliments à mon égard si vous continuez comme ça. Qu'est-ce que je disais... Ah oui ! Sa mine goguenarde se transforma en une expression condescendante. Je voulais simplement vous rappeler que je n'avais pas d'arme...

- Non, puisqu'elle s'est retournée contre vous !

- Non. Son sourire perturbait Yaz. Non, non, non, non, non, ... Non. Il hochait la tête à chaque parole. Il n'y a aucune arme ici ma chère. Il leva les yeux. Ce maudit tas de ferraille me les a toutes prises. Et ce que j'ai autour du cou n'est rien d'autre qu'un circuit de maintenance gravitationnelle que j'ai bidouillé.

- Pourquoi je vous croirais ?

- Nous avons tout deux besoin de quelque chose, n'est-ce pas ? Je mentirai, vous seriez déjà morte. Enfin... Peut-être pas. J'ai besoin du Docteur.

- Vous avez sacrifié votre dignité pour en arriver là ?

- Il faut parfois revoir ses priorités...

- Depuis quand êtes-vous sur Terre ? Il redressa la tête dans sa direction. J'ai vu les journaux. Il lui sourit, mais resta muet. Excédée, Yaz rejoignit les quelques piles négligemment abandonnées dans un coin. Elle en attrapa une poignée et les jeta à sa figure. Ce TARDIS les traduit, mais ils viennent tous de pays différents, n'est-ce pas ?!

- Yaz, voyons... Le Docteur ne vous a-t-elle pas appris les bonnes manières ?

- Vous allez me répondre oui ?! Elle fit machinalement un geste dans sa direction. Oubliant qu'elle ne tenait plus le tournevis. Elle soupira d'exaspération. 

Le Docteur vous aurait plutôt envoyé une encyclopédie !

- Yaz, du calme...

- J'ai besoin de savoir ses plans, Jenny !!!

- Mes plans ? Mais il fallait le dire tout de suite ! Jenny ramassa les revues.

- Vous êtes coincé ici. Ce n'était pas une question, le Maître le savait très bien.

- Développez, ma jeune enfant.

- Cette machine sert à voyager, ces publications reprennent toutes des événements abracadabrants. Un Américain avalé par une baleine, une nuée d'oiseaux s'écrase sur une maison en Australie, des cigognes bleues font leur nid sur un toit allemand, ... Elle baissa la gazette qu'elle tenait à la main. Ce TARDIS n'a pas bougé depuis un moment, je me trompe ? Vous cherchez le Docteur là où il se passe des choses. Mais quel événement choisir ? Le Maître voyait clair dans son jeu. Franche et maligne, elle gardait son sang-froid.

- Je ne te suis plus Jenny.

- S'il n'a pas osé voyager, c'est parce que cette machine ne lui offre qu'un usage limité.

- Ah ! Ah ah ! Ah ah ah ah ! Appuyé contre la console, prenant une position plus confortable, il mit ses mains derrière la nuque. Tu es sacrément douée. Si le Docteur est vraiment ta mère, tu as la même façon de raisonner qu'elle. Il ne dit plus rien pendant un instant.

Il ne me reste qu'un seul voyage, il me faut bien le choisir.

- Je vais le choisir pour vous !