Doctor Who - L'amour, un danger pour les autres (Tome 2 L'île)

Chapitre 36 - La Vénérable et ancienne loi de Gallifrey

Depuis l'épisode des chaussettes englouties ; l'eau avait imprégné le bas de son pantalon replié bien au-dessus de ses genoux. Elle recula. Non verrouillée ; le Docteur ne réfléchit pas longtemps. Elle poussa la vieille porte grinçante. 

Une déferlante d'eau salée vint malencontreusement se jeter contre un tabouret qu'elle venait tout juste de se prendre dans le tibia. Faisant dégringoler la pile de livres qui s'y trouvait. 

- Maudit tabouret... Elle se massa la jambe en grimaçant. Que...  l'un des livres l'intrigua plus que les autres. Enfin... c'était plutôt ce qui s'y passait autour qui l'interpelait. Elle fléchit le genoux. Au plus proche des pages ; un crépitement accompagnait le grésillement de l'image. L'image de l'eau l'entourant.  

 Qu'est-ce que c'est que ça... Le Docteur sorti le tournevis sonique.  Quoi ?! Aucun résultat ? C'est de l'eau ; tu peux bien identifier de l'eau. Une covalence entre deux atomes d'hydrogène et un atome d'oxygène.  C'est pas compliqué... Elle dirigea à nouveau l'outil récalcitrant vers l'étrange phénomène. Ses yeux s'attardèrent sur l'écriture cunéiforme. 

Attends un peu Docteur... Un beug aquatique et du charabia gallifreyen. J'ai déjà eu à faire à ces deux là. Enfin pas en même temps... 

En effet ; le Docteur avait déjà rencontré ce genre de livre. Un livre dangereux dont elle avait eu comme délégation de le restituer aux Seigneurs du Temps. Chose qu'elle n'avait évidemment pas faite. "La Vénérable et ancienne loi de Gallifrey" reposait toujours quelque part dans son TARDIS. Elle scanna l'ouvrage. C'est bien ce que je pensais... aucune structure atomique recensée. Et toujours aussi illisible. Même ce TARDIS ne prendrait pas la peine de te traduire.

Le langage antique des Seigneurs du Temps... Au temps passé, il avait été dit que cette langue avaient eu le pouvoir de soulever des empires. était-ce vrai ? 

Si remarquable soit-il ; elle le ramassa avec la plus grande prudence. Elle savait de quoi il était capable. Inaltérable, capable d'absorber de multiples énergies et radiations mais aussi capable d'en émettre. Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu ne peux être qu'une copie... Il y avait eu des copies. Elle le présumait ; toutes illégales. 

Les pas lourds du Cyberman résonnaient derrière la porte. Il passa son chemin. Qui avait besoin de détenir un tel ouvrage ? En plus d'être l'un des artéfacts de Rassilon ; l'original figurait autrefois dans les archives du Panopticon. Ce prestige la laissait perplexe. Pouvait-il détenir des informations sur son passé ? 

Tu ne dois pas rester ici et encore moins là où un fou furieux peut avoir main mise sur toi. 

Et ces interférences...

Du bout de son pied ; le Docteur dessina des ronds dans l'eau.

***

Elle glissa le livre sous son bras avant de scanner les flaques qui s'étaient formées autour d'elle.

- Toujours pas de résultat... Bon. Si je ne peux pas compter sur toi sur ce coup-là, tant pis...

Elle avait confiance en son tournevis sonique. La plupart du temps...

Ce n'était pas comme s'il indiquait un état d'erreur. Il révélait plutôt un état stable ; immuable même. Le livre n'interférait-il pas avec le sonique ? Non, ça ne collait pas... Et de toute façon, elle avait déjà remarqué bien trop d'incohérence depuis son réveil.

En présence des deux Cybermen ; elle avait vite constaté que l'eau n'altérait en rien leurs circuits. Certes... C'étaient des Cybermen... À la pointe de la technologie ; ils pouvaient s'auto-appliquer des mises à jour pour tout ; à tout moment. Mais étant en veille depuis un bon bout de temps ; n'aurait-il pas dut sortir de cet état pour se mettre à jour ? L'avait-il fait durant son sommeil ? Ça n'était pas logique...

Non... Non, non, non... Ça ne va pas recommencer ! Son corps se crispa progressivement de douleur ; la faisant lâcher le livre. Elle eut la sensation qu'un géant lui oppressait les tempes à chaque fois que les flashs se dévidaient l'un après l'autre dans sa tête. La laissant démunie ; spectatrice de son propre épuisement.

[...] Entrez ! Le TARDIS n'aime pas cet endroit. Je ne peux pas m'attarder ! [...] Vous avez peur de certaines découvertes ? [...] On ne se débarrasse pas de nous comme ça [...] vous devez découvrir cette date ! [...] Retrouvez les vies qui vous manquent [...] la compression dimensionnelle devrait expulser toute forme de vie quantique.

Comme la première fois, elle reconnut sa propre voix, mais ne se rappelait pas avoir prononcé ces mots.

Et cette autre voix ; cette seule autre voix.

Masculine. Inconnue. Un timbre assuré et sanglant.