Chapitre 11 - Pense et pointe

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En arrivant sur les lieux, Jenny trouva qu'elle s'était plutôt bien débrouillée. Dans le bus, elle n'avait pas osé s'asseoir. De peur d'engager une conversation sur quelconque sujet de société. Stabis lui avait appris les mœurs de sa planète ; ce n'était pas pour autant qu'elle se sentait toujours à l'aise.


Lorsqu'elle avait quitté Messaline, elle était très jeune et naïve. À vouloir découvrir l'univers avec une innocence déconcertante. Comme un enfant, elle s'ouvrit au monde. Et comme un adulte, elle se heurta à sa réalité. Que celle-ci soit dure, compliquée ou inattendue. Elle ne s'y était toujours pas faite et appréhendait les évènements.

Mais ne pas s'y faire ne revenait-il pas à choisir la bonne option ? L'option d'être doué de sentiments ; de pleurer, de rire, de s'émerveiller, de frissonner.



Jenny cessa de philosopher lorsqu'elle se rendit compte qu'elle avait parcouru l'entièreté de l'allée. Hésitante, elle pivota sur elle-même.

- Dernier hangar à gauche... À cette heure tardive, sa seule source de lumière provenait du ciel. Une multitude de lueurs rouge et bleu scintillaient en alternance le long du chambranle de la porte laissée entrouverte. Ce dispositif n'appartenait vraisemblablement pas à la technologie terrienne. Il contrastait beaucoup trop avec toutes ces constructions décaties.


Les instructions de sa mère étaient claires ; pense et pointe. Elle l'avait utilisé dans le bus ; ça avait fonctionné. Sur l'île, elle avait vu le Docteur s'en servir. En plus d'ouvrir les portes, cet outil semblait être capable de lui fournir des informations. Mais comment ? Elle l'avait vu à plusieurs reprises le lever à hauteur des yeux. Elle le fit rouler dans sa main. Aucun écran n'était visible. Peut-être n'était-ce qu'une manie... Comment recevait-elle l'information ?




Elle tenta le coup et le dirigea vers les lumières le long de la porte.

- Qu'est-ce que c'est ? Déconcertée, elle manqua de lâcher le sonique. L'information arriva directement dans son cerveau. Pas comme une voix ou une image, mais bien une sensation ; un pincement au cœur, une onde.


Une arme ? Elle pointa à nouveau l'instrument. Désactive-toi. Les lumières s'éteignirent.

Une voix résonna à l'intérieur du bâtiment. Avant de passer la porte, elle attrapa le premier capteur et tira d'un coup sec vers le bas. Ils étaient au nombre de six ; relier l'un à l'autre par un câble. Elle l'enroula autour de son poignet et pénétra dans le hangar. Il y régnait une obscurité totale. Elle avança à pas feutrés en appelant doucement Yaz. Elle avança un peu plus et trébucha dans des planches qu'elle rattrapa avant que celles-ci ne touchent le sol. Elle posa lentement les chutes de bois sur le sol poussiéreux.





En levant la tête, elle perçut des lumières semblables à de petites flammes vacillantes. En approchant, elle constata que ces flammes avaient la forme d'hexagones. Ces motifs s'étalaient un peu partout sur la surface du vieux meuble. Stupéfaite que celui-ci ne prenne pas feu, elle toucha l'une des structures. Pensant se brûler à son contact, elle fut étonnée que celle-ci ne dégageât aucune chaleur. Soudainement accompagnées de tremblements, des fissures verticales apparurent. Elles s'étirèrent et prirent la forme d'hexagones. Elle posa une main sur la poignée, la surface chaude vibra. Ce meuble paraissait vivant. Il semblait souffrir.

Une plainte résonna à travers le bois. Était-il possible qu'il y ait quelqu'un dans cette armoire ? Elle enclencha la poignée.

Doctor Who - L'amour, un danger pour les autres (Tome 2 L'île)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant