Doctor Who - L'amour, un danger pour les autres (Tome 2 L'île)

Chapitre 5 - Cette antiquité n'avait aucunement sa place ici

Accoudée au balcon, le Docteur s'en voulait d'avoir parlé à Yaz de la sorte. Jenny lui avait laissé le temps de se calmer. Elle vint seulement à sa rencontre lorsque le Docteur aperçu Yaz traverser la cour de l'immeuble.

- Je n'aurais pas dû lui parler comme ça...

- Elle s'inquiète pour toi.

- Elle ne devrait pas.

- On s'inquiète toujours pour les gens qu'on aime. Le Docteur posa la tête sur la rambarde. La peinture écaillée lui irrita le front. Elle soupira.

- Parle-lui.

* * *

Sur la route, Yaz ne put s'empêcher de se rappeler la simplicité qu'était de conduire une voiture. Depuis le départ de Ryan et Graham, elles n'avaient cessé de voyager. Le Docteur lui avait même appris à piloter le TARDIS et à l'assister lorsque c'était nécessaire. Elle adorait apprendre, mais détestait quand le Docteur se mettait en colère.

De plus, dès que l'on touchait trop à sa vie privée, celle-ci se fermait comme une huître. Ces temps-ci, elle avait comme lubie de retrouver un homme en rapport avec un chien. Elle ne voulait pas en dire plus et refusait catégoriquement d'inclure Yaz dans l'histoire. Ce qui évidemment forçait cette dernière à lui poser encore plus de questions.

Elle savait très bien que le Docteur n'avait rien contre elle, que c'était juste pour sa sécurité. Yaz était une femme forte, certes... Elle était prête à braver tous les dangers pour être auprès du Docteur. Mais être si souvent tenue à l'écart pesait parfois sur le moral.

Contraignant parfois le Docteur à plier sous sa volonté, Yaz se voulait par moments très têtue. Mais de temps à autre, ce comportement avait ces avantages. Lorsque Yaz la sortait de sa zone de confort, le Docteur s'ouvrait plus facilement à elle. Même si à chaque fois, c'était la même chose ; celle-ci avait horreur qu'on lui dise quoi faire.

C'est ce qui était arrivé aujourd'hui.

Yaz sentait la faim la tirailler. Il commençait à être tard et les phares des camions l'aveuglaient. Selon son GPS, les hangars où l'équipe s'était volatilisée dans l'espace ; marquant le début de sa vie ; se trouvaient à 200 mètres après le carrefour. Il ne restait plus qu'à retrouver le bon bâtiment. Elle espérait sincèrement que tout le matériel qu'ils avaient laissé, ainsi que la technologie Stenza soient encore là. Le Docteur lui avait rapidement parlé de UNIT et Torchwood. Elle savait déjà qu'ils n'exerçaient plus, mais avec tous ces voyages temporels, elle avait quelques difficultés pour se repérer dans le temps. Avaient-ils eu seulement le temps de venir fouiner avant de plier bagage ? Si pas, la police de Sheffield avait dû s'en charger.

Elle arriva sur les lieux lorsque le soleil disparu derrière les toits ondulés.

Heureusement, la lampe de son téléphone était assez puissante pour éclairer la moitié de la pièce encombrée. Des silhouettes trompeuses se dessinaient parmi les larges plastiques décolorés par la lumière et le temps. Tout était à sa place, seul manquait le désordre laissé à leur dernière visite. Les craintes de Yaz étaient fondées ; tout avait été embarqué. Il ne restait que des armoires vidées de leur contenu. Un autre changement titilla l'œil de Yaz. Dans un coin, une grosse armoire du 19e siècle en mauvais état essayait de trouver sa place dans toute cette ménagerie métallique. Intriguée, elle s'approcha.

Autant cette antiquité n'avait aucunement sa place ici, autant elle n'était pas là la dernière fois.

Des planches étaient appuyées sur un des côtés visibles du meuble. Une lueur faiblissait dessous. Elle enleva les bouts de bois et s'accroupie face aux couleurs rougeoyantes inscrites dans de petites fentes en nid d'abeille. Cela se répétait sur toute la paroi. Au moment où elle toucha l'une d'elles, l'armoire se mit à trembler et un jeune homme en émergea ; atterrissant sur les fesses. De ses grands yeux, il dévisagea Yaz.

D'un coup de pied, il ferma les portes.