Doctor Who - L'amour, un danger pour les autres (Tome 2 L'île)

Chapitre 49 - Un bout de fil

« - Ok, alors quoi maintenant ? Tu vas me faire croire que tu ne veux pas faire ce voyage ?! »

« - Djein... Tu sais bien que je ne veux pas te mêler à ça. Je ne suis pas une voleuse et je n'ai pas envie de me retrouver en prison. Tu sais comment c'est là-bas. »

Le haut de sa veste agrippa la convexité angulaire des roches. Ce qui emmena son torse vers le fond ; la faisant inhaler l'eau ferreuse.

« - On a besoin de l'argent pour voyager et les aider. Et si on se fait prendre, je prendrai toute la responsabilité.»

« - Je ne veux pas te voir prendre des risques inutiles. Il doit y avoir un autre moyen. »

« - Mais on n'a pas le temps de chercher un autre moyen Stabis. C'est la seule chose qui peut les sauver. On doit corriger - »

« - Je sais bien, mais j'ai peur. Je ne veux pas te voir te mettre en danger.»

Obstrué par le graphène ; chaque pore de sa peau n'avait de choix de subir l'anesthésie de ses sens.

« - Stab... Tu es la seule personne à qui je peux faire confiance. Je sais que tu me soutiendras. Ton cœur me le dit. Et de toute façon... Le danger ne me fait pas peur. Tu le sais très bien.»

« - Malheureusement oui. Je le sais... Je veux bien t'aider, mais je ne veux pas qu'on finisse en prison. Dis-moi, te rends-tu vraiment compte de ce qui se passe dans ces camps ? Ce ne sont pas que des prisonniers, mon père... Mon père les- »

« - Oui, je sais. Mais nous n'avons pas beaucoup d'options. Nous devons trouver un moyen de réunir l'argent rapidement. On doit aider ta famille, même si ton père n'est pas- »

Seules ses pensées lui offraient la possibilité d'exister.

Se débattre ; rester le plus longtemps en vie. Pour qui ?

« - Il y a d'autres moyens légaux pour réunir cette somme. Cette planète est de classe 7. C'est une reddition à ce stade. Jamais on arrivera à revendre la cargaison.»

« - Oui, peut-être. Mais nous serons rapides et discrètes. Nous aurons plus d'argent. On a déjà le vaisseau. »

Son corps ne réagissait toujours pas. Combien de fois avait-elle déjà eu la tête sous l'eau ? Combien de temps ?

Un combat mental s'engageait. Bouger les doigts. Bouger ses doigts lui semblait plus important que de reprendre sa respiration.

« - Ta famille n'est pas la seule à souffrir des actes de ton- »

« - C'est vrai, mais il y a aussi des risques. Tu es vraiment prête à les prendre ?»

« - Oui, je suis prête. Je sais que tout ira bien.»

« - D'accord...»

Tout ira bien.

* * *

À la suite de plusieurs premières longueurs infructueuses dues au fardeau qu'était devenu son long manteau gorgé d'eau ; le Docteur n'avait pu se maintenir suffisamment en émersion.

Avant de le laisser couler ; elle avait puisé dans ses poches quelques effets.

Son tournevis sonique et le porte-clés que lui avait offert l'amie de Sonya ; la sœur de Yaz.

Cette dernière, ne parvenant à ménager son souffle ; elles s'étaient prisent la main. D'un commun accord ; le Docteur avait pris soin de détricoter le petit lapin blanc afin de s'unir. 

Ce n'était qu'un bout de fil, mais cela leur avait permis de rester ensemble.

Le Docteur ouvrit les yeux.

Ensemble.

Elle chuchota ce mot. Basculant sur le dos ; elle leva le bras droit et suivit le long chemin que traçaient les entailles sur ses membres. Une ombre la surplombait. Une ombre droite et solide sous sa main.

Chaque coup la berçant contre l'une des parois du TARDIS la ramenait graduellement au monde matériel.

Elle tourna la tête. Elle était toujours liée à elle.

- Non non non NON. Yaz. Écorchant ses genoux au sang ; elle rampa jusqu'à elle.

Yaz... Ses mains tremblaient ; elle ne pouvait la toucher.

Ses lèvres étaient rendues bleues par le froid. Son avant-bras animé par les gestes désespérés du Docteur ; Yaz ne montrait aucun signe de vie.

J'ai besoin d'aide. Aidez-moi. Jenny... Jenny ! Sa vision se ponctua d'étincelles. La noirceur l'encercla. Une poigne salutaire la garda debout.

- Je suis là maman. Je suis là.