Suite...
Je courrais dans les couloirs à la recherche d'une tête blonde mais mis à part Chifuyu et Baji je n'avais pu croiser personne. Honnêtement, je suis trop vieux pour ce genre de choses. Finalement je me retrouvais devant la porte de chambre de Mikey. Je donnai trois grands coups dans celle-ci dans l'espoir qu'il soit à l'intérieur. Soudain, sa voix retentit de l'autre côté me donnant l'autorisation de rentrer. J'ouvris la porte qui se referma presque directement après que je sois rentré. Mikey se trouvait allonger sur son lit, dans la,même position que s'il s'était laisser tomber.
"-Je... voulais te parler à propos de la réunion.
-Hum..."
Il ne bougeait pas d'un millimètres, continuant de fixer le plafond de ses yeux onyx devenue terne. Je n'aimais pas le voir comme ça. Ne laissant aucune émotion traverser son visage comme si on venait de vider un livre de ses écritures. Cet état dans lequel il semblait être de plus en plus plongé, le rendant semblable à une coquille vide, me donnait l'impression d'être un simple spectateur face à la combustion d'un arbre. Et je détestais être un spectateurs, si j'étais là c'était pour agir.
Je m'avançais jusqu'au lit et m'assayais à ses côtés.
"-Pourquoi semblais-tu si à cran ?"
Il ne répondi rien. Je crû l'espace d'un instant qu'il ne souhaitait pas répondre mais contre toute attente sa voix traînante résonna contre les murs de la pièce.
"-Et toi ? Pourquoi cherches-tu sans cesse à vouloir donner ton maximum, quitte à te mutiler ?"
Celle-ci s'éteignit aussi simplement qu'elle avait rempli l'espace, ne laissant derrière elle qu'un écho à peine perceptible ainsi que mon souffle se coupant.
Il dit vrai. Pourquoi ? Je ne veux pas que tous nos efforts soient réduits à néant à cause de moi. Voilà d'où vient le problème, j'ai peur que les échecs soient entièrement de ma faute, j'ai peur d'avoir de trop grandes responsabilités et de ne pas savoir agir en conséquence. Au final je n'ai que 16 ans, bientôt 17, et mes épaules sont trop faibles pour supporter ce poids.
Cependant, pourquoi parle t-il de ça ? Ma santé mentale l'inquiéte tant que ça ?"-Je ne veux pas tous gâcher. Voilà tout."
Il se redressa sur ses coudes et je me retournai vers lui. Lui adressant un lègé sourire comme pour tenter de le rassurer.
"-Tu n'as pas à douter. On trouvera des solutions."
Avait-il dit alors que son dos venait de retomber lourdement sur le matelas.
"-Mikey... en fait, je m'inquiète pour toi. Tu ne te rends peut-être pas compte mais, on est là, si jamais tu veux parler. Je te vois bien te perdre dans tes pensées, rejoindre un endroit inconnu. C'est dangereux."
Je me rapprochai de lui et posai ma main sur la sienne.
"-Tu peux te reposer sur moi, je ferais en sorte de nous garder à la surface. Si un jour tu te sens couler... dis le moi. C'est toujours plus drôle de boire la tasse à deux... n'est-ce pas ?"
Un sourire naquit sur ses lèvres, puis nous nous mirent à rire. Nos voix se projetant dans l'air, et se répercutant contre le verre de la fenêtre. Quelque chose d'authentique venait de se passer.
"-Takemichou..."
Venait-il de prononcer calmement, comme une berceuse qu'on chantonnerait à un enfant.
"-Tu fais quoi que se soit je te pète les bras. Une griffure et je te coupe les tendons des pieds. Un ongles arraché et c'est ta main entière qui y passe. Capiche ?"
Je ne saurais décrire précisément la tête que je devais faire à ce moment là mais ça devait être un mélange entre la peur, la surprise, et quelque grammes de reconnaissance. Notre relation s'améliorelait de jours en jours et savoir ça faisait s'agrandir mon sourire de plus en plus.
"-Compris Chef !"
Soudain, je le sentit tirer sur mon bras et je perdis l'équilibre avant de me retrouver sur le matelas en face de lui. Il rigolait comme un enfant, fière de sa blague.
"-Doucement oh !"
Il prit une énième inspiration pour se calmer.
"-Désolé, mais ta tête de gars complètement paumé est hilarante ! On dirait un petit chien à qui on viendrait de reprendre la gamelle de croquettes."
Il souffla puis sans me prévenir (pour changer) prit ma main dans la sienne et tira dessus pour me ramener vers lui.
"-Aller... un câlin.
-Tu ne m'avais pas dit "pas tous les jour"? Il y a de cela à peine une semaine ?
-Oui bah... il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis."
J'enroulais mes bras autour de ses épaules et posais ma tête proche de la sienne. Ça fait toujours du bien d'être proche des gens que l'on aime.
Le silence s'installait doucement autour de nous, nous enveloppant de son léger voile blanc. Comme prisonniers d'un halo de calme. Le soleil disparaissait doucement derrière un nuage plongeant la chambre dans des couleurs plus sombre. C'était doux, apaisant, une ambiance légère où on pouvait fermer les yeux sans avoir peur que tout change.
Loin du bruit incessant de la vie active, en rentrait dans un cocon de sérénité. Mon regard restait piégé sur Mikey, contemplent son visage assoupi. Il semblait si léger, les traits sur sa peau adoucissant son expression. On aurait dit un enfant. L'insouciance de l'enfance refaisant surface.
Son souffle régulier s'abattait dans mes cheveux faisant voltiger quelques mèches. Il s'endormait si facilement, j'étais fasciné de cette capacité. Mais elle cachait quelque chose. Il était épuisé, ses yeux vident témoignant de la réalité, cette enveloppe usée et accablée de responsabilités. J'aimerais tellement l'aider. L'aider à affronter les démons qui le rongent, ceux coincés dans sa tête, qui tapent plus qu'ils ne dorment. Ceux qui forment la mélodie de l'insomnie dont ils semblent si souvent victime. Ils l'implorent de sombrer avec eux, le tirant de plus en plus fort vers le gouffre. Avec ivresse ils s'accrochent à ses pas jusqu'à le faire tomber et pouvoir le tirer loin de la lumière du jour, l'enmenant dans les ténèbres de ses pensées.
Voilà comment je voyais Manjirô. Un enfant plongé trop tôt dans la réalité. Souvent il donne cette impression d'homme fort à qui rien ne fait peur. Pourtant je le sens tellement vulnérable.
Mais malgré ça, je suis irrémédiablement attiré par lui. Une manière plus délicate de dire que je connais de plus en plus ses démons. Peut-être car il me les a montré.Je ressens quelque chose qui vient de lui. Un parfum envoûtant et une sensation d'être protégé peu importe ce qui peut m'arriver. Je ne sais pas comment me le dire, c'est tellement soudain, un peu insensé sur les bords aussi. Je perçois Mikey comme un ami mais parfois j'ai l'impression que c'est plus. J'ai besoin d'être à ses côtés. J'ai besoin de lui, il m'apaise.
Je posai une main dans ses cheveux pour les caresser, c'est tellement agréable. Je fermai mes yeux pour m'endormir mais je sentis une de ses mains se positionner dernière ma tête et la pousser contre son torse. Puis il la glissa dans mon dos et s'arrêta en bas. J'essayais de ne pas réagir et faire comme si je dormais.
"-Merci Takemichou... je te promet de te protéger..."
Suite au prochain chapitre...
J'ai du retard, désolé '^^
Mais comme j'ai rien foutu hier à part dormir j'ai pu écrire !Sinon ça va ?
Cœur sur vous ♡
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Cocktail à l'ammoniaque 〔Takemikey〕
FanfictionEkdikites. Un monde séparé par les guerres et les clans. Un plateau de jeu géant à qui aura le plus grand territoire, qui soumettra les autres. Parmi tous ces clans, un, reste à l'écart : O'Kairós, aussi appelé peuple de la mer et du temps. Takemic...