Chapitre 22

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Aujourd'hui c'était le réveillon. J'allais acheter un tas de choses à grignoter pour que [T/P], Scarlett et moi passions la veille de Noël ensemble. J'aurais préféré pouvoir l'inviter dans un lieu autre que l'hôpital mais on y était pour rien. J'avais encore beaucoup de mal à me remettre des révélations de la veille. Et comme si cela ne suffisait pas, une grandes parties des médias spéculaient sur [T/P] et notre relation suite à mon craquage d'hier soir. J'aurais du me contenir. [T/P] n'avais sûrement pas envie que toute cette histoire s'ébruite.

J'arrivais enfin à l'hôpital. J'apercevais Scarlett dans le hall en train de récupérer deux cafés. Cette femme avait un excellent sens du timing. Elle me vit et me fit signe de rejoindre [T/P]. Elle serait là dans quelques minutes d'après ce que j'avais réussi à lire sur ses lèvres. Elle aurait pu mieux articuler tout de même.

J'arrivais devant la chambre et vit un médecin en train de discuter avec la jeune fille. Je tendis l'oreille pour écouter.

Il ne faut pas que vous perdiez espoir, vous n'avez que 17 ans, vous avez toutes vos chances de vous en sortir. Nous ne pouvons rien prévoir tant que la première chimio n'aura pas été faite. Jusqu'ici on peut rester optimiste, d'accord [T/P] ?

Oui bien sûr, je suis increvable de toute façon ! Disait-elle, un magnifique sourire sur son visage creusé par la fatigue.

Je décidai d'entrer dans la pièce au même moment. Lorsque [T/P] me vit, elle me sourit. Je lui répondis avec le même geste. Le médecin me salua puis sortit de la pièce. Je déposais mes achats pour ce soir contre le mur en face du lit de [T/P] et m'asseyais aux côtés de ma bien-aimée.

Reposée ? Lui demandai-je.

Un peu oui, mais j'ai pas mal de douleur dans le dos et le ventre alors c'était une nuit compliquée. Mais ne parlons pas de moi, comment tu vas ?

Depuis que je suis à tes côtés tout va mieux.

Sérieusement Flo, tu vas bien en général, disons quand je ne suis pas là ?

C'était compliqué de mon côté aussi, ça fait mal d'entendre ce genre de nouvelle.

Je suis désolée, c'est ma faute.

Comment ça ta faute ? Tu n'y es pour rien !

Elle baissa la tête, elle se sentait coupable pour une chose insensée. Jamais cela ne pouvait être de sa faute. Elle avait fait de son mieux. Certes elle aurait peut être dû se reposer un peu plus mais est-ce que ça aurait réellement changé quelque chose ?

Scarlett finit par nous rejoindre, elle me tendit le café qu'elle venait de récupérer. Nous passions le reste de la matinée à discuter toutes les trois de souvenirs et d'anecdotes en tous genres.
[T/P] ne cessait de garder le sourire malgré quelques grimaces de douleur qui faisait quelques fois leur apparition. Elle riait, blaguait, jouait, nous taquinait, bref elle était la même, si on fermait les yeux on pourrait oublier où l'on se trouvait. La voir comme ça nous donnait plein de courage pour réussir à la soutenir. Et surtout plein d'espoir. Elle avait raison, à l'observer elle semblait vraiment increvable.

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[T/P] avait finit par tomber de fatigue. Je la tenais dans mes bras. Je lui servais légèrement d'oreiller, elle semblait être apaisée, c'était son échappatoire. Les médecins étaient passés pour nous prévenir qu'en début de soirée se passera la première chimiothérapie de [T/P]. J'espérais que ça se passe bien. J'angoissais légèrement vis à vis des changements physiques qu'elle allait subir. Est-ce que ça n'allait pas lui miner le moral ? Il faut à tout prix qu'elle reste moralement stable pour pouvoir se battre. C'était déjà assez compliqué à cause de ses expériences passées alors la moindre chose compliquée pourrait devenir une épreuve insurmontable pour elle, je le savais et le comprenais.

Scarlett et moi discutions pour passer le temps. Nous évitions par tous les moyens les sujet concernant la santé de [T/P]. Nous imaginions des futures sorties toutes les trois comme si de rien n'était. On s'efforçait de continuer à croire en sa guérison.

Il allait bientôt être midi, je commençais donc à réveiller [T/P] gentiment. J'embrassais son front pour la sortir de son sommeil. Cela ne fonctionnait pas vraiment alors j'accompagnais mes baisers de quelques chuchotements. Après quelques secondes, la jeune fille ouvrait enfin les yeux. Elle me sourit en me voyant. Je l'aidais à se redresser pour qu'elle soit assise en tailleur.

Quelques minutes plus tard, le repas arriva. [T/P] ne réussit pas à prendre ne serrait-ce qu'une seule bouchée. Je la réconfortais pour éviter que cela lui mine le moral. Scarlett et moi mangions une salade qu'elle avait prit soin de nous préparer. On passa ensuite le reste de l'après-midi à regarder la télévision. [T/P] pu donc prendre connaissance de mon craquage devant les journalistes. Elle me réconforta incroyablement bien. Je ne me sentais plus du tout coupable d'avoir eu un moment de faiblesse.
Elle et moi étions collées l'une contre l'autre sur son lit d'hôpital. Je ne voulais pas me séparer d'elle pourtant je savais que l'heure de la chimiothérapie approchait. Je profitais donc de chaque secondes de ce câlin. Je fermais les yeux et me reposa un peu. [T/P] passa un bras par dessus mon épaule pour que je sois mieux installée. Elle continuait de se préoccuper de moi, ça me touchait et m'énervait en même temps.

Trente minutes plus tard, [T/P] me sortit de mon petit roupillon. Elle devait aller faire sa chimiothérapie. Les infirmières qui allait l'y amener me proposèrent de l'accompagner tout du long de la séance. Je ne pouvais pas refuser. On se devait d'être là pour elle, en plus je ne voulais pas être séparée d'elle.

Une fois installée, elle avait juste à laisser la chose se faire. Ça allait durer entre deux à trois heures. On nous annonçait ensuite que la prochaine serait dans 5 jours. D'après les médecins, c'était extrêmement rare que les séances soient si rapprochées entre elles mais nous devions absolument tenter de réduire au plus vite la tumeur. Ils nous prévinrent donc que les effets secondaires seront puissants. Ça ne semblait pas inquiéter [T/P], du moins elle le cachait à la perfection avec un sourire confiant.

Le chimiothérapie n'allait pas tarder à se terminer. [T/P] trainait sur son portable tandis que je donnais, par messages, des instructions à Scarlett pour faire plaisir à celle que j'aime pour ce soir. J'espérais que ce que nous préparions aller lui plaire. Nous comptions décorer légèrement sa chambre et Scarlett avait déposé son cadeau sur son lit.

Une fois la séance terminée, je ramenais [T/P] après négociation avec les infirmières. Elles avaient également accepté de décaler leur temps de soin à demain matin pour nous laisser réveillonner ensemble. Nous entrions dans la chambre et je pouvais observer la stupéfaction dans les yeux de [T/P] lorsqu'elle vit sa chambre.
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