Black Bikers, Tome 1 : La louve indomptée

Chapitre 21

Point de vue Eliana

Les yeux fermés, je gémis en voyant la lumière passer à travers mes paupières. La douleur qui se répand dans mon crâne me vrille l'estomac et je me retourne pour enfoncer mon visage dans l'oreiller, mais ce mouvement ne me donne qu'envie de vomir.

Alors je me retrouve à courir dans les toilettes pour vider mon estomac.

J'y reste si longtemps que je me rendors dans la cuvette et m'y réveille, étourdie et desséchée. J'arrive à me relever pour aller prendre une douche et ce n'est qu'en arrivant dans la salle de bains que je réalise que je suis habillée simplement d'une culotte et du cuir de Keir.

Je me fixe dans le miroir, sans comprendre comment cette veste est arrivée là. J'ai oublié un bout de la soirée assez long pour ne pas me souvenir de ça et je grommelle en le retirant. J'enlève à la suite mon tee-shirt et mon soutien-gorge avant de pénétrer dans la douche.

Dès que l'eau tombe sur mon visage, je me sens mieux. Ça a le mérite de me requinquer et j'y reste quelques minutes bénéfiques qui me permettent de reprendre encrage dans la réalité.

Je finis par sortir, m'enroule dans une serviette tout en me lavant les dents, mais croise mon reflet dans le miroir et retiens difficilement une grimace. Mon maquillage dégouline le long de mes joues et mes yeux sont injectés de sang.

Après avoir nettoyé ma peau, je retourne tranquillement dans ma chambre. Ce n'est qu'en dépassant la porte que je grogne en faisant demi-tour et récupère le cuir dans la salle de bains pour l'enfiler et me jeter dans mon lit pour me rendormir.

Je me réveille plusieurs heures plus tard, un peu plus reposé et capable de me lever sans tanguer. Je ne me souviens toujours pas d'hier soir, mais je peux commencer à me concentrer sans que ma tête explose alors j'essaie de m'en souvenir en descendant dans la cuisine pour me préparer à manger.

Les cheveux encore humides, je les enroule dans un chignon brouillon tout en attrapant des œufs que je cuis avec du fromage, accompagné de charcuterie. J'ai besoin d'énergie pour me ressaisir et de salé.

Je remplis un plateau avec mon assiette garnie suivie par un verre de jus de fruit et me dirige vers le salon pour me laisser tomber dans le canapé devant la télé.

Je ne sais pas combien de temps je reste ainsi, mais quand j'entends des coups contre la porte, mon plateau est vide et je commence à avoir à nouveau faim, donc j'imagine que ça fait déjà un petit moment. Et je me suis peut-être assoupie parce que lorsque je vois Keir par la fenêtre, je n'ai pas entendu sa moto arriver.

Je me dirige alors vers la porte avec un petit sourire, seulement vêtu de son cuir et ouvre en arquant un sourcil. Quand il me découvre ainsi, il grogne et détourne le regard comme si mon image le brûlait.

— Que puis-je faire pour toi ?

Il siffle et me pousse en arrière pour fermer la porte derrière lui. En me poussant, les pans de la veste s'écartent et lui laissent découvrir mon corps nu en dessous.

— Putain, Eliana, siffle-t-il.

— Bonjour à toi aussi. Alors, que puis-je pour toi ?

Je pivote, sans faire attention à son attention sur mon corps et retourne dans le salon.

— Je viens récupérer mon cuir.

— Ah, bien sûr.

Quand je le retire et lui tends, il grogne à nouveau et secoue la tête.

— Eliana.

Son grondement me fait sourire et je penche la tête en arrière pour le regarder avec amusement. Mais la seconde d'après, il se plaque contre mon dos et j'en oublie comment respirer.