Point de vue Eliana
Je tape une fois sur le bracelet pour répondre à Niles.
Il ne rentre pas ce soir et j'ai la soirée rien que pour moi, depuis que Cassie est partie. Je voulais qu'elle reste dormir, mais elle doit aller travailler et même s'il ne lui reste que quelques jours, elle ne veut pas en louper.
Alors je me retrouve seule chez moi. Même si j'ai fermé à clef, que Niles m'a appelé et que je lui ai envoyé un signal, je n'ai pas été vraiment seule chez moi depuis longtemps alors je ne reste pas dans le salon, ni dans la cuisine, ni dans aucune pièce où je n'ai pas un visuel sur l'entrée.
Je me retrouve donc dans mon lit assez tôt. J'allume la télévision pour regarder un film et tente de me calmer. C'est sûrement la bouteille de vin bu avec Cassie qui réussit à me détendre.
Je finis par penser à Cassie, au fait qu'elle va bientôt partir et que je n'ai jamais été très loin d'elle depuis mes études. On ne s'est jamais quittées depuis et l'idée qu'elle parte me donne envie de pleurer.
Mais d'un autre côté, je suis si heureuse et fière d'elle. Je ne l'ai jamais vu comme une personne assistée ou faible, mais au contraire, elle m'a à nouveau prouvé aujourd'hui à quel point elle était forte. Elle est incroyable.
C'est à vingt-six ans qu'elle se décide à reprendre ses études, sa vie en main. Elle m'inspire et me donne envie de faire pareil. Peut-être que je pourrais reprendre mes études, moi aussi ? Peut-être que je pourrais vraiment devenir chirurgienne ?
J'ai déjà fait quatre ans d'études, ce qui fait que j'ai mon doctorat en médecine, mais je sais surtout que pour continuer dans ce milieu et pouvoir exercer, il faut que je fasse encore plusieurs années d'études. Je pourrais demander à la docteure Gray de rejoindre l'hôpital de Whitesboro pour débuter mes années d'internat avec elle et peut-être que...
J'ai sûrement trop bu, il faut que j'arrête de réfléchir.
Je secoue la tête, l'enfonce dans l'oreiller et tente de m'endormir. Je me tourne et me retourne, mais les idées se mélangent dans mon crâne. Alors je finis par augmenter le son de la télé pour noyer mes pensées.
Ce n'est qu'à cause d'un bruit sourd que je me réveille. Clignant des cils, je regarde autour de moi et ne vois rien à part la télévision qui m'éblouit et m'agresse les yeux. Je pousse un grognement et attrape la télécommande pour l'éteindre et me rallonger.
Mais quelque chose semble avoir changé. Il fait plus frais, le silence autour de moi est dérangé par des bruits venants de l'extérieur et une sensation étrange me comprime la poitrine.
Alors, lentement, je tourne la tête et regarde autour de moi. Je ne vois rien du tout. Il fait tellement sombre qu'il n'y a pas l'air d'avoir de lune visible cette nuit.
Pourtant, j'entends le vent passer à travers ma fenêtre alors je comprends que j'ai dû oublier de la fermer. Le courant d'air fait pénétrer l'humidité de l'extérieur que je tente de repousser autant que possible toute la journée, alors je me lève pour la fermer.
Ce n'est que lorsque je reviens vers mon lit que je sens quelque chose de différent. Il y a quelque chose. Il y a une masse noire juste sous mon lit et je viens d'y voir un mouvement.
Mon corps s'immobilise alors que je sens mon souffle s'accélérer. Je ne sais pas ce que je suis censée faire et mon cerveau semble se tordre dans tous les sens, m'empêchant de réfléchir. J'ai envie de hurler, de crier, de pleurer, mais je ne fais que rester immobile sans réussir à faire la moindre de ces choses.
Je sens mon traumatisme se mêler à la panique actuelle. Quelque chose de brûlant se déverse dans ma poitrine. Mais peut-être que j'ai mal vu ?
Oui, bien sûr, c'est simplement ça. J'ai mal vu. Il n'y a personne sous mon lit, personne qui vient d'entrer par ma fenêtre, personne pour m'enlever, me séquestrer, me blesser, me violer, me... Personne.
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Black Bikers, Tome 1 : La louve indomptée
RomantikÀ Whitesboro, les Black Bikers font la loi. Eliana est connue à Whitesboro comme la libraire de la ville. Elle n'a jamais voulu ou cherché à interférer avec les bikers, mais quand son cousin en fait partie, elle est bien obligée de se rendre à l'év...