Point de vue Eliana
Dès mon réveil, j'ai mal à la tête et je retiens difficilement un grognement. Je crains trop de ressentir à nouveau la douleur de tout à l'heure, mais en avalant ma salive, je comprends que la pression a disparu.
J'ai l'impression d'avoir rêvé ce qu'il s'est passé. Je n'ai mal nulle part.
Quand je me redresse dans le lit, je grimace malgré tout en forçant sur mes bras et ce n'est qu'en baissant le regard sur mes mains que je découvre les bleus sur mes poignets.
Non, je n'ai pas rêvé.
Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là, mais quand je sors de mon lit, je me précipite aux toilettes.
Ce n'est que lorsque je suis sur les toilettes que j'entends la porte de ma chambre s'ouvrir et mon corps s'immobilise. D'autant plus quand j'entends les pas précipités qui s'en accompagnent.
— Elle est où, putain ?
Je reconnais la voix d'Alex et sens mon corps se détendre. Ce n'est que lorsque je tire la chasse que j'entends le silence envahir la pièce d'à côté.
J'ouvre doucement la porte, encore un peu trop faible et découvre ma chambre remplie de cuir. Je grimace, parce que j'ai vu mon reflet et que je suis affreuse, surtout dans cette tenue d'hôpital qui laisse mon cul à l'air.
— Bordel, ne sors pas de ton lit sans nous prévenir, hurle Alex en me voyant.
Je grogne, lui faisant signe pour qu'il se taise alors que la migraine remonte dans mon crâne et s'y installe. Et ce n'est que lorsque je m'avance que je comprends qu'il y a encore plus de monde que je le pensais. La porte de ma chambre ne se ferme même pas et il suffit que j'y lance un regard pour voir une foule de cuir envahir le couloir et me regarder.
Je tâche de rester face à eux pour qu'ils ne voient pas mes fesses avant de rejoindre le lit et m'y allonger le plus tranquillement possible. Personne ne parle, comme si la moindre phrase pouvait me briser et ce n'est qu'une fois dans le lit que je me racle la gorge, bois une gorgée du verre que Yann vient de me remplir et relève la tête vers Alex.
— La prochaine fois que j'ai envie de pisser, je t'envoie un message.
Ma voix est rocailleuse, mais elle ne me fait plus aussi mal que ça, ce qui m'apaise. Je craignais plus d'avoir mal que le reste.
— Lia, soupire Alex.
Quand il s'avance, je croise son regard et y découvre quelque chose que je n'ai pas l'habitude de voir. Il pleure. Et mon cœur se fissure alors qu'il s'avance et se laisse tomber pour attraper mes mains et y déposer des baisers.
La pièce se vide aussitôt, me laissant seule avec mon cousin qui pleure doucement contre moi et je n'arrive bientôt plus à retenir mon émotion. Je me sens épuisée, effrayée, courbaturée et un milliard de choses, mais voir mon cousin souffrir est ce qu'il y a de pire.
— Alex, je vais bien, murmuré-je.
Il secoue la tête et se raccroche à mes mains. J'entends ses sanglots déchirer la pièce et je finis par glisser mes doigts dans ses cheveux pour relever sa tête vers moi.
— S'il te plaît, regarde-moi. Je vais bien. Alex, tout va bien.
Il plante son regard dans le mien et finit par se redresser pour m'attirer dans ses bras. Quelque chose se fissure à nouveau dans ma poitrine et il s'y insère comme pour apaiser toutes les souffrances de mon âme. Et je le laisse me tenir contre lui, longtemps. De longues minutes.
Je ne veux pas qu'il me lâche, parce que la tête enfoncée contre lui, je retrouve l'odeur de mon enfance, de ma famille, de mon chez-moi. Et je m'y raccroche.
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Black Bikers, Tome 1 : La louve indomptée
Storie d'amoreÀ Whitesboro, les Black Bikers font la loi. Eliana est connue à Whitesboro comme la libraire de la ville. Elle n'a jamais voulu ou cherché à interférer avec les bikers, mais quand son cousin en fait partie, elle est bien obligée de se rendre à l'év...