Chapitre 2

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Souffler encore et encore. Ruminant mais ne trouvant rien d'intéressant à faire hormis de se taire dans la longue absence soudaine qui devient éternisante et pesante. Comme si retenir son souffle tout en regardant la fenêtre pouvait aider à trouver l'inspiration... ou ne serait-ce que de prendre un peu de motivation dans cette attente de travail qui ne souhaite pas venir.
L'après-midi venait de tomber. On entendait dans les rues des gens parler, crier et se balader dans le boulevard du centre-ville déjà bondé à cette heure-ci. Parfois, pour sortir de cette rêverie, on pouvait écouter le bruit de klaxon pour un refus de priorité ou un coup de frein inattendu. Quelques vendeurs de churros ou de barbe à papa tentaient de donner leurs produits, alors qui lui était dans cette suite, à travailler.
Abandonner devant son ordinateur, des livres et de notes. Ce n'était pas le bruit qui le dérangeait. Non, loin de là. Le tapotement de ses doigts sur son ordinateur faisait légèrement rythmer les quelques secondes qui semblaient encore vivre avec lui.
Le vent de dehors faisait légèrement voler ses rideaux, permettant à la brise de l'après-midi de s'inviter dans la pièce. Oui, il aimait bien ce genre de détail qui faisait frissonner sa nuque. Le soleil tapait sur la baie vitrée de sa chambre, il ferma les yeux seulement deux secondes pour renifler lentement l'air, tandis que son nez coulait à cause d'une petite allergie. Tous ces jours bruyants, il ne cherchait plus à savoir ce qu'ils signifiaient... sûrement trop perdu dans la routine.
C'était donc ça sentir. Son cœur était brisé et peu comblé. Savoir que l'on laisse certaines envies être satisfaites partir d'un coup ?
D'une manière comme une autre, il avait l'impression que tout en lui était fracturé. Ses os, ses membres, toute sa vie semblait être guidée par un cliché expressif un peu bizarre qui ne se remplissait pas. Sauf par le manque.
Le corps, abattu... il se demandait s'il s'était lui-même gâché sa vie. Il n'avait jamais aimé. Ou très peu...
Il n'avait jamais eu quelqu'un qui pouvait être à lui.
Comme si l'amour lui était cet étranger dont on le privait sans raison. Tout ça paraissait être partis avant même qu'une manifestation physique n'existe.
Rien ne venait à lui comme un compte de fée.
Rien.
Ses yeux noirs se dirigèrent vers son écran, espérant que son esprit se change les idées tout seul.
Blessé sans qu'il ne connaisse de réponse valable. Koko souffla.
Oui, en fait on l'avait maudit. Ses mèches noires placées derrières son oreille retombèrent devant ses yeux. Se moquant de lui, il perdait déjà la tête.

On entendait un son légèrement désinvolte. Celui qui paraît calme en apparence, mais qui arrive à se faire très vite troubler par des présences inattendues qui bien qu'elles soient évidentes nous surprend toujours.
Là, ses pensées le perturber.
N'entendant rien d'autre autour de lui. Hajime se doutait qu'un gobelet se posait sur une table en bois, alors que des pas s'approchaient de lui.
À aucun moment il ne releva la tête, occupé à faire autre chose, perdu dans sa mémoire. Le noiraud fermait un de ses livres tout comme les pages qu'il cessa de tourner par le froissement de papier qui habiter ce lieu.
Certains bavardaient à son propos ; il était fourbe. Dans l'audace de se faire remarquer, lui, il avait travaillé, se contentant de peu, il avait tout pour réussir. L'argent était sa vie... tandis que d'autre se contenter du silence et du mépris.
Il aimait les livres, et lire semblait être une passion en dehors de cette fortune qu'il se faisait.
Le mur blanc devant lui était remplit de toute sorte de peinture et d'affiche. Une folie de couleur que lui brutalisait si bien l'esprit que le corps. Quant à ces annotations accrochées devant ses yeux noirs ne lui disaient en rien de sortir prendre l'air.
Avez-vous déjà vu un bureau si bien rangé qu'on croirait que personne n'y travaille ? Le sien était si propre et bien rangé qu'on aurait pu croire que personne ne s'en servait.
Le noiraud soupira, reculant de ce lieu qui le rendait fatigué. Il n'aimait pas les préparatifs à faire, ou organiser quoique ce soit.
Mais, il n'avait pas le choix.
Et il lui fallait de l'argent. Ça, il ne pouvait le nier, il vouait presque son existence à cette chose futile qui s'utilise trop vite, et se consomme encore plus vite qu'une cigarette entre les lèvres.
Koko recula de son bureau, laissant un bruit de chaise étouffer le silence sur ce parquet. Il se redressa tout de même, et en se levant, il tomba sur quelqu'un dans sa cuisine qui finissait un gobelet d'une boisson.

𝘊𝘢𝘭𝘤𝘶𝘭 𝘋𝘦 𝘊𝘩𝘢𝘯𝘤𝘦 | ᵏᵒᵏᵒⁱⁿᵘⁱ |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant