Chapitre 3

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Lorsqu'il est tard, et que l'on sort, on se demande avec qui, comment et pourquoi. L'après-midi s'achevait à son rythme, le monde dans les rues était amoindri par quelques passages de véhicules et piétons. Il était clair que l'heure de pointe avait fait son ravage. Le soleil brillait encore, le ciel bleu laissait quelques nuages s'inviter pour une ronde en silence, et ses yeux verts regardaient cette pièce qu'il n'avait pas vu tant que ça. C'est peut-être ça qu'il trouvait effrayant.
Tout semblait étrange à ses anciennes habitudes. Inui Seishu souriait lentement devant son livre qu'il lisait, et relisait tout le temps ; une sorte de fausse comédie tragique qui laissait place au destin antique. Pourtant le temps s'écoulait vite dans ce sablier imaginaire, rien ne paraissait à la fois aussi long et rapide.

À quoi prête-t-on attention quand l'imaginaire se fige devant nous, et que tout semble ailleurs ? On fait attention à cette représentation de mascarade qui emplit l'espoir et berce les cauchemars. Car oui, on ne sait pas pourquoi, mais elle se présente, elle est là, elle vit et demeure en nous telle une chanson niaise qui brûle dans les cœurs. Le bruit assourdissant d'un cadran, tout comme le robinet qui goutte dans la cuisine, brise cette chaîne de silence, et apporte se parasite étranger. Le blondinet souffla, baissant la tête sur cette feuille de papier plus qu'usée. Puis, ses yeux émeraude se levèrent avec tendresse nouvelle. Son regard se porta sur l'horloge alors que l'encens brûlait lentement. Tandis que cette odeur lente ambrée, crireuse et épicée s'invitait dans la pièce pour chasser les mauvais esprits. Mais les siens surtout. Seishu s'endormait dans un rêve, sa tête tournait lentement, et son sourire d'être de retour ne s'effaçait en rien pour autant. Cette combustion de son esprit, était aussi physique. Comme le cendre qui fume en même temps que ses pensées les plus folles. Son cerveau se reposait.

Il aimait bien cette odeur légère qui permettait à son envie s'envoler en même temps que tout le reste. Tel un Phoenix, il pouvait peut-être renaître. Il avait laissé sa porte ouverte, il avait une vue sur le mur opaque du couloir alors que le parquet en pin se laissait envahir par les derniers rayons du soleil de cette douce après-midi. Certes, il aurait voulu la passer dans un parc à se balader, déambuler pour profiter un peu de ce vent frais... mais non, il était resté dans son appartement trop chère, loué sur un coup de tête. Le blondinet pensait laissant même ses chakras s'envolait dans l'air emplit de pollen qui lui chatouillait le nez. Sa porte était ouverte sur le couloir, le vent frais passé en quelques courant d'air occasionnel, alors que lui attendait sur son bureau, son stylo entre ses doigts qui le faisaient tourner et ce carnet remplit de notes, de gribouillis qu'il mettait en forme avec du mal. Son ordinateur laisser cette petite barre venir et partir, il n'y avait rien. La page était blanche, c'était une première. Pour une fois, il ne pouvait rien dire. Il se sentait enfin calmer de tout. Il souffla, le temps ne lui était pas long. Bien qu'étrange, il pouvait se dire que cela pouvait être normal. Non, il lui était un peu trop rapide pour une fois. Le blond n'en n'avait pas l'habitude... est-ce ça se plaire... il se mit encore à soupirer, se taisant à l'entente de voix inconnues qui avançait dans le couloir.

- « Tu ne trouves pas que ça sent l'opium ? » fit une voix un peu, excitée et légèrement calme. Sans aucune doute cette personne marchait vite, ses pas était rapide, et sa respiration assez forte. Seishu ne se demanda pas trop de quoi il parlait, juste qu'il les entendait.

- « T'es en manque toi ? » souffla une autre voix, plus posée, calme et apaisée à la fois, qui paraissait même fatiguée.

- « Justement, parce que je suis sobre, je peux te dire que quelqu'un à de l'opium. » avoua l'autre qui avait arrêté de marcher, puisque les bruits de pas s'étaient arrêtés.

- « Putain t'abuses... tu peux pas être normal deux secondes ? »

- « Je suis normal ! » dit l'autre en gloussant de surprise. Inui pouvait imaginer cet inconnu faire de gros yeux stupéfaits, et c'est ça qui le fit lentement rire. Il regretta amèrement, lorsque les pas se dirigèrent vers sa chambre. En l'espace de deux secondes, deux silhouettes se dressaient devant lui. L'un avait des cheveux blancs assez beaux coiffés en une queue de cheval, tandis qu'une mèche retombait sur son visage. Ce ne fut pas les cicatrices en forme de losanges qui le perturba, non... c'était cet étrange sourire malsain qui semblait effrayant et fou. L'autre paraissait plus calme, enfin... il était plus âgé et plus grand. Ses yeux scintillaient d'une lueur malaisante, alors que se coupe courte et gélifiée le rendait comparable à un banquier.

𝘊𝘢𝘭𝘤𝘶𝘭 𝘋𝘦 𝘊𝘩𝘢𝘯𝘤𝘦 | ᵏᵒᵏᵒⁱⁿᵘⁱ |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant