Chapitre 20

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Inui aimait les balades tôt le matin. Il souffla, il était loin de sa chambre. Une habitude récurrente, pour fuir ce jeune homme qui habitait dans ses pensées. Ce n'était plus sa sœur, pourtant il désirait lui parler. Marchant dans le crépuscule il retira ses basquettes, les pieds nu dans le sable fin et refroidit par la nuit, il avait vu venir le jour et vu partir la nuit. Lentement, il se mit à bailler. Inupi n'était vraiment pas fatigué. Ses pieds laissaient le sable envahir les espaces entres de ses orteils entre ses doigts de pieds. Puis il ferma les yeux, et regretta aussi vite qu'il fit... il repensait à Koko, à la douceur de ses gestes ; tout comme à la chaleur de chaque caresse sur sa peau. Assis sur le sable frais, et presque humide... le chant des mouettes commençait à l'agacer, alors que le son des vagues qui déferlaient lentement le berçait. Au bout d'un certain temps, à force de contempler le vaste paysage devant lui, il se leva. Le vent berçait ses mèches blondes, alors que la brise de dehors, avait l'odeur marine du sel qui picotait ses narines. Il semblait étouffer, seul sur cette baie à regarder devant lui sans but précis. Penser à ce noiraud... ça ne devait pas être comme cela. De base il s'agissait d'une nuit, mais petit à petit... elles s'étaient reproduites, et ce, souvent. Secouant ses vêtements qui avaient légèrement pris du sable, il laissa l'empreinte de son passage par la trace de ses pieds qui le suivait. Il inspira plus fortement et lentement, fermant les yeux tandis que sa respiration le détendait légèrement. Inupi trouva le courage de sourire, même de façon condescendante... son regard émeraude se figea dans l'espace. L'eau paraissait dormir, elle tapissait l'horizon, alors que la lune quittait le ciel. Ça faisait trois nuits qu'il venait ici. Et qu'il n'avait pas touché ou approché ce noiraud dont il avait envie. L'évitait-il ? Peut-être. Jamais, le courage ne lui avait dit de rejoindre la suite du jeune homme.

Inui semblait étouffer, et c'était ça la pire de sensation possible... les pleurs du silence l'envahissaient. Il remonta son jogging jusqu'à ses mollets... et il avança dans l'eau. Elle était glacée. Et ce n'était pas un cauchemar qui refit surface. Non, loin de là. Il s'agissait de Koko Hajime. Le rappel fut bref, et étrangement, sa cicatrice le brûla brutalement. Une larme déferla sur sa joue...

- « J'ai envie de lui... je veux qu'il sache qui je suis... » souffla-t-il.

Le jour frappait d'une lueur trop chaude et trop lumineuse à son goût. Les bâtiments de la ville semblaient déjà faire de l'ombre, mais le vent, lui était déjà trop chaud. Le jeune homme avait passé la nuit dehors. Certain mangeaient déjà ; envahissant les terrasses pour manger sur le bord de mer les fameuses moules frites de l'été. D'autre optait pour une bière bien fraîche, désirant faire durer un apéritif. Le look de certains le fit légèrement pouffer ; lunette de soleil, chapeau de paille, short et claquette... certains s'étaient plus soucier de leur apparence que d'autres. Il s'amusait à les critiquer par la pensée. Mais tout le monde se ressemblait finalement. Lui-même en faisait partie. Ses cheveux blonds tournesols trouvaient le moyen de flotter dans l'air frais du matin. Près des côtes, les rayons du soleil n'atteignaient que très peu sa peau. Tandis que ses yeux, trop fatigués par le manque de sommeil de la vieille voguaient dans le large. Sa vue s'était perdue vers le vaste horizon d'eau bleue qui se confondait parfaitement avec le ciel.

S'empêcher de faire des choses. D'aimer et de se faire plaisir... il avait renoncé jusqu'à sa rencontre avec ce noiraud rebel et espiègle qui paraissait le charmer. Et pourquoi pensait-il à lui... il ne devait pas. Une erreur d'un soir sûrement... l'aimait-il pour autant ? Seishu n'en savait rien. Ou il se mentait. Se vouer à l'envie avant l'attente. C'était de ça dont il avait l'habitude. Inui regardait devant lui les gens qui marchaient à diverse allure. Pendant que d'autres avaient le pas pressé, certains flânaient tranquillement. Le trottoir de pavé ne semblait jamais n'être autant fréquenter qu'aujourd'hui. Il déambulait dans les rues. Peut-être sans but, mais il marchait. Son esprit divagua progressivement, il ne faisait plus attention aux gens, confondant ainsi sa marche à celle des autres. Seishu avait de temps à autres l'impression de parler à sa sœur, mais parfois ; cette impression lui était vide, et sentait un poids pesant, comme s'il était jugé. Que devait-il réellement faire ? En faire quoi... le noiraud occupé sans cesse ses pensées, mais il ne ressentait pas d'amour pour lui... ce n'était que physique. Alors pourquoi son cœur battait vite, laissant ainsi ses pensées se tourner vers celui-ci.

𝘊𝘢𝘭𝘤𝘶𝘭 𝘋𝘦 𝘊𝘩𝘢𝘯𝘤𝘦 | ᵏᵒᵏᵒⁱⁿᵘⁱ |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant