4. Annonce.

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Propriété des Anderson, Miami, 23h00.


Toutes les tensions se sont apaisées. Tout le monde semble s'amuser et les jeux d'alcool s'enchaînent, les shots à cause des défaites aussi. Je me lève d'un coup du fauteuil. Mauvaise idée. J'ai bu assise, mais maintenant que je suis debout, les sensations sont décuplées et ma tête me tourne.

Je m'éloigne du cercle des joueurs et titube vers les danseurs de la soirée. Mon frère est assis parmi eux, les yeux rivés sur les courbes régulières de sa copine, qui se déhanche dans une robe de luxe. Madame "je suis fille d'un chirurgien esthétique" n'a pas vraiment de mal à être bien foutue. C'est simple, rien chez elle n'est naturel. Je m'assois près du canapé où se trouve Matt. 

La musique se termine et soudain, le titre phare du Eagles Band démarre. Un choix signé Anderson ! Merde.  Il se lève et s'approche de moi, l'expression pleine d'ambition. Je lui fais non de la tête. J'ai beaucoup trop bu pour ça.

— Lâche prise Alaë, ce n'est que nous ce soir.

Yard prend place sur un fauteuil non loin de nous. Tu ne  touches pas aux grosses ? Je vais t'en dégoûter, pour être sûre que tu ne toucheras jamais à l'une des nôtre ! Je me lève avec entrain. Ne loupe pas une miette du spectacle, Connard. Veronica s'avance pour changer de musique.

— Ne change pas s'il te plaît, c'est notre chanson, lui dis-je gentiment.

— Elle est claquée votre chanson ! Comme ta tête sans chirurgie.

— Bébé... lance Matt irrité.

Elle lève les yeux au ciel tout en s'installant sans la moindre grâce sur le divan. Elle ne m'aime pas, je le sais, elle me le répète souvent par message privée, et pour ainsi dire, c'est réciproque. Quand elle verra notre proximité sur cette musique, elle aura une vraie bonne raison de me haïr.

Mon frère pose ses mains sur mes hanches, tandis que nos regards éméchés se trouvent. Grâce à l'alcool, je ne pense pas une seule seconde aux regards des gens, devant mes mouvements de danse pathétiques. Et puis, je ne me suis jamais faite juger par un Anderson.

Toujours sans lâcher les yeux de l'autre, sa jambe glisse entre les miennes, et, au rythme de la musique, nous entreprenons un collé-serré intime. Je le connais depuis trop longtemps pour douter de ses intentions. Je le connais depuis tellement longtemps que je sais parfaitement qu'il fait ça pour provoquer Véronica, qui ne lui prête pas attention. Elle est trop occupée à glousser devant les cousins Anderson, qui se sont approchés de la piste de danse pour nous observer. Je me tourne pour suivre le mouvement de bassin de Matthew. Les musiques défilent, nos danses ridicules aussi.

Toujours dos à mon partenaire, j'adopte une attitude aussi provocante que possible, mouvements de cheveux dramatique par-ci, déhanchés par-là. Je suis tellement bourrée que la honte ne m'atteint pas. 

Je m'autorise un regard insolent à Yard, ses yeux remplis d'une étrange lueur, montent et descendent sur moi, sans jamais atteindre mon visage. Objectif dégoût : Atteint. Il ne laisse paraître aucune émotion, il est simplement assis, une jambe croisé en angle droit sur l'autre. Son pouce fait tourner sa chevalière autour de son annulaire, tandis que son autre main tient son verre de scotch qu'il fait légèrement tourbillonner. Un connard terriblement attirant...

Un cri aigüe me sort de mes pensées. 

Je n'ai pas écouté le moindre mot de ce qu'il s'est passé. Quand je reviens à moi, tout ce que je comprends, c'est que Véronica fait une crise parce que personne ne lui prête attention. Son mec danse avec moi, nos cousins nous regardent et Yard...

L'avocat Du Diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant