35. Vous êtes embauché.

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Collocation Yones, Miami, 13h35.

— A... 

Je parviens à peine à ouvrir les yeux, ma tête me fait un mal de chien et j'ai envie de vomir. Une lumière vive traverse mes iris et m'oblige à cligner des paupières pour les protéger de cette agression.

— Ala..., c'... K...y, tu... so...ns ? 

Je fronce les sourcils, incapable de décrypter un traître mot de ce que la personne essaye de me dire.

Un petit rond en métal froid se déplace un peu partout sur ma poitrine, en dessous du jogging qu'on m'a enfilé pendant que je dormais. Ce contact désagréable réussit à me réveiller correctement. Je recule au fond du lit dans lequel je suis installée. La médecin de Bradley est en train de m'ausculter au stéthoscope.

— Alaë, c'est Kathy, tu te souviens ? répète-t-elle. 

J'acquiesce d'un mouvement de tête endormi, alors elle sourit. Elle semble soulagée de me voir de nouveau en pleine possession de tous mes moyens.

Je suis dans la chambre désordonnée de Bradley. Ce n'est pas dans ses habitudes. Il est plutôt soigneux et la pièce est toujours tirée à quatre épingles quand j'y viens. Je suis surprise d'avoir été changée, je porte des vêtements qui m'appartiennent. Toujours seule avec Kathy, j'entends des hommes se disputer derrière la porte.

Je m'excuse auprès de cette dernière, avant de la laisser plantée là non sans mal, afin de me diriger vers le salon. Mon cerveau cogne tellement dans ma boite crânienne que je l'attrape entre mes paumes pour le soulager.

— Tu devrais te reposer encore un peu... me conseille-t-elle après avoir remarqué mon geste. 

Je l'ignore pour descendre les escaliers qui mènent à ma famille. Je suis paralysée par l'absurdité de la scène. Max tient méchamment mon frère par le col de sa chemise, pendant que son mari fait les cent pas, les yeux rivés sur le sol. Ils sont presque tous là, je pense qu'ils ne s'attendaient pas à ce que je fasse un malaise le jour de mes 18 ans. Chloé est recroquevillée dans un coin, la tête baissée, tandis qu'Adan s'entête à la protéger des assauts de mon oncle Dean.

— Putain... Je suis encore en plein trip ?!

Le silence tombe dans la pièce et tous les regards se braquent sur moi. Max libère ses mains en lançant Matt dans le canapé, puis il accourt vers moi.

— Qu'est-ce que tu faisais à mon frère ?

— TON FRÈRE ?! 

 Mon visage se crispe à cause de mes maux de tête, il poursuit moins fort en le remarquant.

— Ton « frère » t'a mis en danger hier soir ! Il t'a fait passer la soirée avec des attardés mentaux ! 

Je croise mes bras sur ma poitrine, contrariée.

— Karl, l'interpelé-je. Prépare les crêpes. 

Il se mord les lèvres pour contenir son hilarité. Presque tout le monde ici sait qu'il cuisine ce plat à chaque disputes entre nous.

— Je viens de passer la meilleure soirée de ma vie, Max ! Et c'est grâce à mon frère !

— Tu aurais pu mourir ! Ou te faire agresser ! Ou... 

Je secoue la tête, excédée par ses propos.

— Tu vois ! C'est ça ton problème ! Tu vois toujours le négatif ! Tu ne veux pas juste te dire que je me suis enfin amusée et qu'il ne m'est rien arrivée ?! 

— Tu te rends compte de ce que tu dis ?! C'est ça t'amuser pour toi ?! C'est te mettre en danger avec des gens que tu ne connais même pas ?! 

Max accompagne ses mots de grands mouvements de bras incohérents.

L'avocat Du Diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant