27. Tu as tellement grandi.

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Le Karl Max, Miami, 17h38.


— Tu as osé nous cacher que tu avais un petit-ami ?! Pendant tout ce temps ?! s'écrit Karl, à l'intention de son protégé.

Charles et son mec sont assis bras dessus, bras dessous sur la banquette en face de la nôtre. Je suis entourée de mes parents, pendant que nous sirotons un cocktail pour nous raconter les deux dernières semaines. Karl mitraille ma tempe de bisous pendant que Max lui, caresse mes épaules.

— Comme Charles avait un lien avec votre famille, à cause de son frère, je ne voulais pas prendre le risque que vous fassiez une gaffe, se défend Nolan en grattant l'arrière de son crâne.

— Tu as bien fait, Karl peut-être... maladroit, se moque son mari. 

Nous rions tous devant la mine boudeuse de ce dernier. Je pose ma tête contre son buste et inspire profondément son parfum. Ils m'ont tellement manqué.

Quand je suis allée les chercher ce matin, mon cœur s'est comme recollé, dès que je les ai vus, je n'ai pas pu contenir mes larmes. Je les ai serré contre moi, pendant de longues minutes, sans pouvoir prononcer le moindre mot. Leur absence m'a fait plus de mal que ce que je n'aurais pu imaginer.

— Bon, et réexplique moi cette histoire de faux couple, reprend Max.

— Pour faire taire les rumeurs au lycée, Charles et moi-même prétendons être en couple. On fait la même chose auprès de nos familles, c'est plus simple et ça ne les regarde pas. C'est pour ça que tu risques d'entendre ton beau-frère me traiter de... pute girouette. 

— Comment ça ?! me coupe Charles surpris. 

Je le regarde, je ne voulais pas qu'il se sente coupable, alors je ne lui ai pas dit pour la dispute entre mon frère et moi, ou encore les Anderson qui pense que je joue avec lui.

— Longue histoire, esquivé-je. 

Il fronce les sourcils en regardant vers son petit-ami.

— On a tout notre temps. Parle, ordonne-t-il froidement, agacé par mes cachotteries. 

Je souffle bruyamment.

— J'ai passé un peu de temps avec Brad et on s'est un peu rapprochés comme tu le sais. Et... Il se peut qu'il est légèrement... 

J'accompagne mes paroles de gestes. Je pince mon pouce et mon index entre eux pour signifier « minuscule ».

— Provoqué oncle Ed en disant que j'étais SA princesse, dis-je en insistant sur mon avant dernier mot.

— Et ça a énervé tonton, qui a dit que j'étais perdue sur mes sentiments.

— Alaë... Je ne veux pas te causer de problèmes...

— C'est bon, Charles. Ma vie sentimentale ne les concerne pas... 

Je suis sur le point de continuer, mais mon oncle aux cheveux blonds m'interrompt.

— Exactement. On expliquera à Edouard qu'il n'a pas à être si intrusif ! 

J'acquiesce d'un mouvement de tête, tandis que Charles affiche une mine coupable. J'attrape sa main pour le rassurer.

— Tu n'y es pour rien. Je me fous de ce qu'ils peuvent penser, je suis grande et ils sont très mal placés pour me juger.

— Merci, Alaë, lance son petit-ami. 

Je lui souris gentiment.

Les premiers clients du bar entrent et enlacent mes parents. Ils complimentent les couleurs qu'ils ont pris pendant leurs vacances. Charles et moi donnons une petite représentation. Par la même occasion, nous répétons les musiques que nous interpréterons au gala de Bradley. Il n'a jamais si peu interagit avec moi pendant une répétition. Ses yeux sont rivés sur ceux de son petit-ami et ne les lâche pas. Ici, ils peuvent s'assumer pleinement, sans avoir peur du regard des gens. Cette idée me rend tellement heureuse que j'en ai les larmes aux yeux. Je ne comprends pas comment au 21ème siècle, on peut encore empêcher les gens de s'aimer, cette haine qu'on certaines personnes envers les homosexuels me met hors de moi.

L'avocat Du Diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant