49. Promesses.

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Propriété des Anderson, Miami, 10h27.

Il est là, devant moi, son énorme sac de football rempli et prêt à craquer à la main. 

En haut des escaliers de marbre de la maison de mon oncle, se trouve mon frère, souriant, la tête dans la nuque de sa petite-amie qui glousse. Cette vision me réjouit autant qu'elle me blesse en plein cœur. Je peux le sentir se fissurer.

Uwala est entre le garde corps et lui, balançant ses long cheveux noirs et frisés en arrière. Elle n'a pas changé, elle est toujours aussi belle. Il n'a presque pas changé, il est toujours fou amoureux d'elle, malheureusement, il l'aime plus que tout.

Plus que sa famille, plus que moi.

Ils ne remarquent même pas notre entrée et je ne la leur fais pas remarquer.

— On se rejoint ici dans 30 minutes ? demandé-je à Dean qui tente de sonder mon expression.

Je ne trahis rien, aucun ressentiment, aucune douleur. Rien.

— Parfait.

Mon oncle dépose un tendre baiser réconfortant sur mon front, alors je souffle du nez. Son geste m'amuse, il pense que je suis au bord du gouffre alors que... c'est le cas. Il me connaît trop bien.

J'ai l'impression qu'une partie de mon monde s'écroule pendant que l'autre se construit. Comme si je l'avais tellement délaissée qu'elle m'avait filée entre les doigts, sans même que je ne puisse la retenir. Les retenir. Max. Karl. Matt.

Je me détourne pour faire face au couple, mon frère a enfin daigné lever les yeux dans notre direction. Il s'éloigne légèrement de Uwala pour m'envoyer son plus beau sourire. Je lui en rends un, moins enthousiaste, mais sincère.

Je monte les marches jusqu'à arriver à leur hauteur. Je ne m'arrête pas, alors il attrape mon avant-bras. Je le regarde, dubitative.

— Matthew... Plus-tard, je suis couverte de sang.

— Tu pourrais au moins saluer Uwala... m'accuse-t-il de son ton méprisant.

— Je peux aussi attendre d'être propre et présentable pour le faire, rétorqué-je en le défiant du regard.

— Oui, mais là tu passes à côté d'elle ! Un simple signe de tête ne t'aurait pas tué !

— Et ça t'aurait peut-être tué de venir m'aider... envoyé-je en haussant un sourcil dédaigneux. 

Son absence de réaction m'arrache un sourire satisfait. Je tourne la tête vers sa petite-amie à qui j'adresse un signe de tête poli.

— Uwala, lancé-je en m'éloignant vers le couloir qui mène à ma chambre. 

Elle est incapable de répondre quoi que ce soit et me regarde faire sans rien dire. Elle qui a toujours beaucoup de répartie et de répondant, cette fois, elle en est dépourvue.

— Il ne pouvait rien t'arriver ! se justifie mon frère dans mon dos. Tu avais ton collier !

Je me tourne brusquement vers lui, les sourcils froncés par l'incompréhension. Sa réplique m'irrite tellement que je pourrais le pousser par-dessus la rambarde de l'escalier.

— Tu te fous de ma gueule Anderson ?

— Hein ? Beh non ! On serait venu tôt ou tard grâce à ça.

Mon visage se durcit un peu plus. Il ne semble pas décidé à s'expliquer, alors je frappe du pied sur le sol.

— Par l'opération du Saint-Esprit ?! Ce n'est pas parce que ce collier appartenait à Mamie qu'il me protège en permanence !

L'avocat Du Diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant