47. Comme un poisson hors de l'eau.

2.5K 118 49
                                    

University of Miami Hospital, 7h34.

Je fais les cents pas devant la porte qui nous sépare Adan et moi. Les médecins l'ont emmené au bloc depuis près d'une heure maintenant. Son genou, comme je le pensais, était en plus mauvais état qu'il ne le laissait paraître. Je me déteste. Je l'ai blessé. 

Dean et Bradley enchaînent les coups de fils. Gérald est surchargé de travail, il faut dire qu'il a une maison jonchée de cadavres à nettoyer. Mon frère n'a toujours pas donné signe de vie. Je suis passée après le sexe. Dean lui a dit, mais il a préféré tirer son coup plutôt que de venir me sauver.

Je chasse ses mauvaises pensées de ma tête. Tout ce qui compte, c'est l'état de santé de mon avocat. L'un des médecins à sous-entendu qu'il ne pourrait peut-être plus marcher sur sa jambe. Je ne me le pardonnerai jamais si ça arrive.

Ma tête tourne, je chancelle de quelques pas et manque de m'écrouler à même le sol. Des bras étrangement familiers, mais pas assez fort pour me soulever m'attrapent et m'installent sur les chaises de la salle d'attente.

 — Non, ne me porte pas, je vais te faire mal... soufflé-je en essayant de me défaire de sa prise. 

Je ne sais même pas qui est là, dans mon dos. Je baisse les yeux vers les tatouages qui recouvrent la peau de mon accompagnateur et mon visage s'illumine. 

— ... mini-Yard.

— Comment tu vas ? s'inquiète Charles. 

J'éclate en sanglot contre son ventre, ses bras m'entourent immédiatement d'un geste réconfortant.

— J... je su... suis dés... désolée... bredouillé-je. 

Il s'assoit à côté de moi et relève mon visage bouffi par les larmes.

— Ça va aller Alaë... me rassure-t-il en caressant mon dos. 

Je suis couverte de sang depuis que j'ai serré Dean contre moi, mais mon ami ne semble pas s'en inquiéter. Je reprends bruyamment ma respiration pour pouvoir répondre sans bégayer, lorsqu'il me demande :

— Qu'est-ce qui s'est passé ? 

— J'étais en voiture a... a... avec Lewis, en... enfin Carlos.

Mon ami fronce les sourcils, il n'a aucune idée de qui est l'homme dont je lui parle. Il ne m'interrompt pas pour m'interroger, mais je précise tout de même.

— C'est u... un garçon qu... que j'ai rencontré au Joy's e... et il m'a donné s... son numéro et... et... j'avais be... besoin de quel... quelqu'un a... alors j'y suis allée. Ton frè... frère m'a suivi e... et Lew... Carlos est dev... devenu bizarre. Et...

Charles m'interrompt, il ne comprend pas un traître mot de ce que je lui dis, alors il caresse mes cheveux en me berçant tendrement.

— Mon frère remarchera Alaë, j'en suis sûr. 

Je sanglote contre lui, je n'en suis pas si sûre, même si c'est tout ce que je veux, son genou est vraiment en piteux état à cause de moi. 

— Charles ?

— Oui ? 

— Il ne m'a pas violé...

— Ala...

— Non, l'interromps-je doucement. Laisse-moi t'expliquer s'il te plaît.

Je ne le regarde pas, je fixe plutôt la machine à café. Il s'interrompt pour me laisser continuer. J'inspire profondément, ce que je m'apprête à lui dire est à double tranchant. Soit je perds mon meilleur-ami, et après avoir perdu mon frère, je ne suis pas sûre de m'en remettre. Soit il est compréhensif. Charles comprendra. C'est pour ça que je l'aime. 

L'avocat Du Diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant