Épilogue.

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Commissariat de Miami, le soir même.


Dean.


— Vous n'avez pas le droit de la garder ici ! Elle est mineure ! aboyé-je sur le policier chargé de l'accueil. 

C'est à peine s'il redresse son visage de l'écran de son ordinateur. Des types énervés, il en voit à longueur de journées, ce qu'il ne sait pas, c'est que je ne suis pas juste un type énervé. Je suis un papa qui veut ramener sa fille à la maison et qui tuera le pays entier s'il n'y parvient pas.

— Je suis désolé monsieur Anderson. Je ne peux rien faire pour vous, mademoiselle Keaton a refusé de prendre un avocat. La seule chose que je peux faire, étant donné que vous êtes... qui vous êtes, c'est vous obtenir une courte visite.

— Je prends.

J'avance déjà vers le couloir où se trouve ma petite, en réfléchissant à une autre idée. Comme l'affaire a été médiatisée, je ne peux pas utiliser ma carte "secret d'état", ça ne veut pas dire que je ne peux pas mettre un coup de pression au procureur. Je retourne vers le bureau d'accueil et passe devant une petite vieille venue payer une contravention. J'ignore le hoquet d'indignation qu'elle émet pour ordonner au réceptionniste :

— Dites au procureur de ramener son cul ici, j'ai à lui parler.

— Monsieur Anderson... souffle-t-il avec beaucoup d'empathie dans la voix. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. Aucun juge ou procureur n'est encore sur l'affaire étant donné qu'il n'y a aucune plainte de déposée...

— DONC VOUS N'AVEZ PAS LE DROIT DE LA GARDER ICI ! hurlé-je en cognant mon poing fermé sur la planche de bois qui nous sépare. 

Je frappe si fort que le stylo posé dessus saute et s'écrase sur le clavier de l'agent. Je crois que la vieille derrière fait un infarctus étant donné qu'elle suffoque bruyamment. L'homme qui me fait face inspire profondément, attrape le stylo pour le ranger dans son pot et ose enfin me regarder dans les yeux.

— Si, nous avons le droit. Il y a des témoins et la victime déposera sa plainte dès son réveil à l'hôpital. Dès que ça sera fait, vous serez le premier au courant du montant de la caution.

Je le fusille du regard quelques instants avant de retourner vers le bout du couloir. Le flic sort de derrière sa vitre et me suit pour ouvrir à Alaë.

Elle est gentiment assise sur une chaise dans une salle d'interrogatoire. Mon cœur se serre, qu'est-ce que ma princesse fout ici ?! Je suis le pire des pères, je suis un putain d'incapable. À quoi sert tout le pouvoir que j'ai entre les mains, si je ne peux pas protéger mes enfants avec ? Matthew me déteste et Alaë se retrouve derrière les barreaux sans que je ne puisse l'en sortir.

Elle redresse sa tête dans ma direction en entendant la clé tourner dans la serrure et me sourit sagement. Je ne parviens pas à lui rendre son geste et entre sans trahir la moindre émotion. Le policier fait de même pour m'installer une chaise pliante en face de celle d'Alaë. Je ne m'assois pas de suite, à la place, j'attends d'être seul avec elle. Il se détourne pour nous laisser tranquille, mais s'interrompt pour dire :

— Vous avez 4 minutes. 

C'en est trop pour moi. Je le bouscule brusquement et écrase son dos contre le mur à côté de la porte. Alaë glousse pendant qu'il râle entre ses dents sans trop se débattre. Il ne peut plus, j'ai déjà immobilisé ses bras de part et d'autre de sa tête.

L'avocat Du Diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant