48. Papa est là.

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Position inconnue.


Mon cerveau tambourine dans ma boîte crânienne. Je n'ose même pas ouvrir les yeux, je ne veux pas que la lumière du jour agresse ma rétine. J'entends les bips incessants d'un cardiogramme malgré qu'ils soient lointains. Mes paupières frémissent, elles veulent s'ouvrir, mais l'éclairage va avoir raison de moi. J'ai trop mal à la tête pour le supporter.

L'odeur qui atteint mes narines m'est agréablement familière. J'ose approcher mon nez de la provenance de ce doux parfum. Je me cogne contre quelque chose de puissant. Je pose ma main sur l'objet en question et fronce les sourcils. Ce n'est pas un objet, c'est de la peau, douce et dure. Je la caresse tendrement sans regarder à qui elle appartient.

Je connais cette odeur. Habituellement, elle est mélangée à celle du scotch. Aujourd'hui, elle est authentique, sans artifice ni alcool. Envoûtante. J'incline la tête en avant afin de la poser contre le muscle, que je pense être un pectoral.

Je sens une main caresser ma côte, elle est chaude, mais porte quelque chose de froid, quelque chose qui m'arrache une décharge électrique tellement elle est glaciale. Sa chevalière. Je descends mes doigts le long de son avant-bras et les enlace aux siens. Il ne m'arrête pas, au contraire, il referme son poing comme pour les sceller. Je ne veux pas sortir de ce rêve, je ne veux pas ouvrir les yeux. La réalité ne doit pas nous rattraper, je dois être en train d'imaginer tout ça à cause de la chute, je me suis sûrement cognée. Pourtant... Tout ça semble si... réel.

J'entends son cœur battre au rythme du mien. C'est apaisant. Une seconde main entoure mon crâne et caresse mes cheveux sur toute leur longueur. J'inspire profondément son parfum naturel, tandis qu'il dépose un baiser sur le haut de mon crâne. Je gratte doucement l'arrière du sien avec mes ongles, avant d'enfin oser ouvrir les paupières. La lumière m'agresse et je cligne plusieurs fois pour m'y accoutumer.

Adan est là, devant moi, en train de me fixer, à la fois inquiet et émerveillé. Je suis allongée sur mon flanc, dans son lit d'hôpital, blottie contre lui. J'ai pris soin de m'installer du côté opposé de sa blessure. Je lui souris et frotte mon nez refroidi contre le sien.

— Il faut croire qu'il avait tort... murmuré-je contre sa peau. 

Adan n'intervient pas et attend patiemment que j'éclaircisse, ce que je ne tarde pas à faire. 

— Même les monstres font des rêves, monsieur Yard. Et celui-ci, je ne veux jamais m'en réveiller.

Un sourire satisfait se dessine sur ses lèvres. J'approche les miennes et les pose contre. Elles sont si douces et pulpeuses que je ne parviens pas à m'en détacher tout de suite. Il souffle du nez et sans se reculer, il articule :

— Tu ne rêves pas ma douce. Tu as simplement pris un coup sur la tête.

— J'aimerais bien te croire Adan, soufflé-je en profitant de mes derniers instants de sommeil. Malheureusement, dans ma réalité, ça n'a jamais été aussi simple entre nous... 

Son sourire s'étire un peu plus, tandis que je frotte la pointe de mon visage à la sienne.

— Et si ça le devenait ? propose-t-il d'une voix grave et sexy.

Je ferme les paupières pour imaginer, ma bouche atteint presque mes oreilles tellement je souris.

— Tu veux dire... et si on fuyait le pays pour se cacher de ma famille, remplie d'hommes capables de te tuer pour la simple et unique raison que tu m'as laissé tomber amoureuse de toi ? ricané-je en laissant lourdement tomber ma tête sur son coussin. 

L'avocat Du Diable.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant