Chapitre 32 : Leah

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Que m'avait-il pris de faire confiance à cet homme ? Je me targuais, pourtant, d'être une personne responsable et réfléchis. Il avait fallu une seconde pour qu'il me tourne la tête, à la manière d'une adolescente, et que je le laisse m'embrigader dans une histoire sordide. Il n'avait pas hésité à de me descendre devant tout le monde. J'avais pu voir, dans les yeux de ses amis, la joie se transformer en colère. Une colère qui m'était destinée. Cela m'avait fait sentir si petite et insignifiante. Un boulet à leur cheville dont il fallait se débarrasser. Je ne pensais pas un jour me sentir aussi diminuer, aussi petite, aussi effrayer. J'avais eu l'espoir d'une soirée placer sous les meilleurs auspices. Cela aurait dû se passer ainsi. Nous aurions dû nous amuser, profiter du moment et, je me doutais, voir les réactions de ses hommes envers moi. Ils étaient sa famille et je savais qu'il me fallait passer ce test mais il avait tout foutu en l'air, de lui-même, avec le concours de son plus fidèle ami. Je regrettais toute cette soirée. J'aurais dû écouter Brad lorsqu'il m'avait fait part de ses craintes mais mon cœur s'était trop vite emballé pour ce biker à l'esprit vainqueur. Il m'avait voulu, il m'avait eu... un court instant.

Après la colère, vinrent la honte et la tristesse. Bizarrement, j'avais fondé de l'espoir en l'homme. J'avais levé toute barrières afin de voir ce que cela aurait pu donner. La vie était faite d'erreur dans le but d'apprendre de celle-ci. Malheureusement pour moi, mes sentiments ne pouvaient disparaître d'un coup de baguette magique. Cela faisait mal. Je ne pouvais pas affirmer ressentir de l'amour pour Benson mais mon attachement au biker était réel... bien trop réel.

Il avait affirmé qu'il ne me laisserait pas m'enfuir aussi facilement et je le croyais. J'étais sa proie et le resterais jusqu'à ce qu'il se désintéresse de moi complètement. Cela devait être un jeu pour lui. Il refusait de lâcher prise car ce n'était pas lui qui avait décidé de mon éloignement. Son ego surdimensionné ne pouvait le supporter. Aussi, je savais qu'il réapparaîtrait à un moment ou un autre. Je le redoutais mais je m'étais mise dans cette position seule. Je devais en assumer les conséquences. J'étais dans le viseur d'un pervers narcissique. Je ne parvenais pas à le voir autrement.

« Tu es à moi et je ne te laisserais pas m'échapper ! »

En une phrase, il avait scellé mon sort. Je m'étais mise dans un bourbier sans nom. Pourtant, je ne pouvais pas penser, complètement, que cela avait été une erreur. Benson avait su se faire une place en moi. Il m'avait manipulé, sans que j'y vois quoi que ce soit, pour que mon être réclame sa présence. Après ce qui s'était passé, je pouvais croire qu'il avait été, ne serait-ce, qu'une seconde, sincère envers moi. Il n'avait eu de cesse de chercher ma confiance pour mieux me rabaisser, me juger et m'humilier. Cela ressemblait plus à un jeu enfantin de cour de récréation qu'à la réaction d'un homme, ce qui m'indiquait que j'avais fait le bon choix en fuyant cette fête improvisée. Il avait obtenu ce qu'il voulait. Je n'avais plus qu'à partir sans me retourner afin de me remettre de mes blessures. Malheureusement, il ne l'entendait pas ainsi. Il n'en avait pas fini avec moi. Lorsqu'il m'avait rattrapé, j'aurais pu jurer qu'il était sincèrement désolé de ce qui venait de se passer mais je ne pouvais plus lui faire confiance, ou faire confiance en mes compétences d'observations le concernant car ils étaient biaisés par mon ressenti. Aussi, je ne m'étais pas laissé démonter une deuxième fois et l'avais rejeté avec véhémence. Malgré ma colère, qui avait tout du réel, il m'avait été difficile de maintenir le cap face à lui. J'avais, au moins, la fierté de ce moment. J'avais repoussé ce qu'il me faisait ressentir pour me concentrer sur les images de ce qui venait de se passer. Il ne méritait pas mon pardon.

- Que s'est-il passé ? demanda doucement Brad, à mes côtés.

Je l'avais appelé au secours pour qu'il vienne me chercher en pleine nuit. Lorsqu'il était arrivé, Benson était toujours dans les parages, me laissant du champ, jusqu'à ce que mon meilleur ami arrive, jouant faussement au protecteur.

Deviation of the ritualOù les histoires vivent. Découvrez maintenant