Chapitre 45 : Benson

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Le calme semblait revenir, petit à petit, en elle. La retrouver ainsi dans le noir, visiblement, en souffrance m'avait mis un coup. Lorsqu'elle avait fui le QG, j'en avais été énervé car elle ne m'avait pas du tout informé sur ce qui se passait mais je ne m'étais pas rendu, tout de suite, chez elle. J'avais décidé de la laisser redescendre et m'étais occupé de certaines affaires qui m'attendaient pour le club. Je le regrettais, à présent. Elle aurait eu besoin de moi, pendant que je tentais de gérer les nerfs que m'avait mis sa fuite. Il fallait dire que, pour le moment, je n'assurais pas vraiment avec ma régulière et cela me gonflait prodigieusement. Je n'avais jamais eu à gérer ce genre de problème et tout cela restait, encore, un mystère pour moi. Cependant, je me fis la promesse d'être, à l'avenir, un meilleur homme pour elle. Il fallait que j'apprenne à m'oublier afin de penser à elle, en premier lieu. Ce n'était pas quelque chose de naturel pour moi mais la volonté y était. Je me devais de prendre soin d'elle.

Elle semblait, enfin, prête à me révéler ce qui n'allait pas mais avant toute chose, je tenais à m'assurer qu'elle allait vraiment mieux. Hanté par sa silhouette se découpant dans l'obscurité de sa chambre, je ne pouvais supporter de laisser quoi que ce soit au hasard. Je ne voulais pas qu'elle puisse feinter la reprise de ses émotions alors qu'elle subissait encore ses tourments, intérieurement.

Elle leva les yeux sur moi, après ma question sur son état, les traits plus sereins.

- Ta présence m'aide. Ne t'en fait pas mais il faut vraiment qu'on parle tous les deux. J'ai besoin de te poser des questions.

Elle voulait me questionner ? À quel propos ? Je craignais que cela concerne mes anciennes conquêtes. Était-ce cela qui l'avait tant perturbé ? Avait-elle entendu, dans les pensées d'une des meufs à biker, des choses déplaisantes ? Si cela était le cas, j'étais prêt à virer chaque fille que j'avais touchée.

- Vas-y, la lançais-je de mauvaise grâce, n'ayant aucune envie de discuter d'autres meufs avec elle.

- Tu as de très bons souvenirs d'Azalea, n'est-ce pas ?

Je levais un sourcil, surpris par la tournure de la conversation. Je ne m'étais pas attendu à ce sujet-ci. Je la pris par la taille et la soulevais afin de l'asseoir face à moi, sur mes cuisses, si bien qu'elle me chevauchait, ses cuisses entourant mes hanches.

- Tu devrais le savoir, répondis-je.

Elle hocha la tête, les sourcils froncées. Était-ce mes souvenirs de cet étrange personnage qui l'avait tant ébranlé ?

- Tu passais beaucoup de temps avec elle, à l'époque. Tu avais beaucoup de mal à t'en séparer lorsque tu étais enfant.

Pourquoi faire l'apologie de cette époque ? Elle semblait si concentrée que je me doutais qu'elle cherchait dans mon esprit les souvenirs qui affluaient à l'évocation de cette mystérieuse femme.

- Beaucoup de gosses ont des amis imaginaires, fis-je valoir.

Elle secoua la tête, cette fois, signant qu'elle n'était pas d'accord avec ce que je venais d'affirmer.

- Je t'ai déjà dit qu'elle n'était pas imaginaire, Benson, murmura-t-elle, les yeux dans le vague.

- Ou veux-tu en venir, poupée ? Tu me perds, là.

- Tu l'aimais...

- C'est ça qui t'a fait péter un câble ?

- Non... te rappelles-tu les bons sentiments qui te reliait à elle ?

- Tu veux vraiment parler d'elle ?

- Oui.

- Pourquoi ?

Deviation of the ritualOù les histoires vivent. Découvrez maintenant