Chapitre 7 : Azalea

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Il était clairement soule. Cela était ainsi depuis plusieurs jours. Chaque soir, il s'enivrait puis il passait la nuit assis dans son fauteuil, dans son bureau devant une liste de noms. Le mien y apparaissait. Sa liste de suspects concernant le meurtre de son oncle. Cette affaire l'attristait horriblement. La disparition de Marlon l'avait plus atteint plus qu'il ne le montrait.

Mon nom, inscrit sur ce carnet me meurtrissait. Il me soupçonnait d'être à l'origine d'un meurtre. Il n'avait aucune idée de mes origines.

De mon vivant, cela ne m'aurait absolument pas choqué. Je n'avais pas été une bonne personne. J'étais droguée jusqu'à l'os et extrêmement influençable par mon mac. Il m'aurait fait faire n'importe quoi pour une dose. J'étais devenue une prostituer après l'abandon de mes parents, eux-mêmes drogués, à l'âge de douze ans. Au départ, lorsque je m'étais retrouvé à la rue, j'avais commis quelques larcins pour manger jusqu'à ma rencontre avec monsieur Farwock. Un gentilhomme à la double vie controversé. Il m'avait approché en mille huit cent quatre-vingt-dix-huit. Le nouveau millénaire approchait et les mœurs étaient extrêmement puritaines mais vivaient de sombre personnage telles qu'Andrew Farwock. Cent vingt-trois ans plus tard, les pratiques de ces gens n'avaient pas évolué, malheureusement.

À présent, je n'étais plus cet enfant perdu et manipulable. J'avais payé pour mes fautes en devenant un ange gardien. Je veillais sur mes protégés comme s'il s'agissait de moi. En cela, j'étais devenue la meilleure. Je tentais, en quelque sorte, de réparer ma propre histoire en étant présente, à cent pour cent, pour eux.

Les bras posés sur le bureau, la tête appuyée contre ceux-ci, il était tombé de fatigue ainsi. J'aurais aimé pouvoir agir afin de l'aider à trouver son lit afin qu'il puisse avoir un réel repos mais je ne le pouvais pas. Il m'inquiétait. Sa colère était dérangeante. Il parvenait à avoir des moments d'apaisement mais cela ne se produisait que lorsqu'il était alcoolisé. Cela ne me plaisait pas. J'espérais alors qu'il pourrait trouver le repos, une fois, toute cette affaire terminer. Le coupable en main. Son âme était déjà souillée. Aussi, je n'espérais pas de lui, la rédemption. Il n'agirait pas dans le pardon mais dans le sang. Je trouvais cela regrettable.

Je ne comprenais toujours pas pourquoi il m'avait été confier. Jusqu'à présent, j'avais eu à protéger des personnes à l'âme sage. Il était le premier à en être le contraire. Je devais avouer ne pas savoir qu'en penser. Le lien, entre un ange et son protégé, me contraignait à l'attachement. Je ne pouvais faire autrement qu'aimer Benson malgré ses actions. Cela allait même au-delà de cela, pour lui.

J'aurais aimé des réponses et attendait toujours l'approbation de l'Éternel concernant l'erreur de mes sentiments à l'encontre de Benson car cela entraînait la déviation de mon travail. Je ne pouvais être trop impliqué au risque de ne pas être performante dans mes fonctions. Je devais malgré tout rester neutre mais n'y parvenais pas dans ce cas précis. Il me fallait des réponses, une sanction, n'importe quoi pour savoir où je devais me situer.

La porte du bureau de Benson s'ouvrit brutalement, le réveillant en sursaut. Keler entra, l'air déterminé.

- Travis et Grey sont là, annonça-t-il.

Benson se leva précipitamment et le dépassait pour quitter son appartement et descendre jusqu'au sous-sol, dans la salle de réunion du club. Les deux hommes se tenaient près du bar. Ils ne semblaient pas intacts. Des hématomes colorés leurs visages.

Benson entra, quelques secondes plus tard, et se figea en voyant les marques sur ses hommes.

- Que s'est-il passé ? articula-t-il entre ses dents.

- Les hommes de Foster ne sont pas des tendres, grimaça Travis.

- C'est lui, ragea Benson

- Non, Boss. Ce n'est définitivement pas la mafia qui est cachée derrière tout ça.

- Comment en être aussi sûr ? se calma Benson.

- Foster était vraiment surpris par la mort de Marlon. Il n'était pas au courant. Costa ne nous cherche pas la merde. Il ne s'intéresse pas à nous.

- Ça écarte cette piste-là mais pourquoi ils vous ont tabassé ?

- Foster estime que nous trainions d'un peu trop près. On a décidé d'entrer sur sa propriété pour en savoir davantage.

- C'était une erreur, les réprimanda-t-il.

- Ouais.

- Si un de ses hommes était entré sur la nôtre, il serait mort à l'heure qu'il est.

- On sait.

Benson se passa une main dans les cheveux en souffle d'exaspération.

- Rentrez chez vous et reposez-vous. Bon boulot !

Il les quitta et je le rejoignis au bar. Il attrapa une bière et reprit sa route vers son appartement. Il ignorait ses hommes e les filles qui l'appelaient pour retrouver son bureau, à nouveau. Derrière son bureau, il prit un stylo et barra le nom de Foster mais le mien, également. Cela me soulagea. Je ne comprenais pas ce soudain revirement mais j'en étais ravie.

Je soufflais un bon coup en me laissant tomber sur le fauteuil, face à lui lorsqu'une vive lumière illumina fortement la pièce, m'occultant la présence de Benson. Je pivotais sur mon siège et me retrouver face à Kendari. Vivement étonnée de la trouver là, je me relevais et m'immobilisais.

- Azalea, me salua-t-elle.

- Kendari.

- Une réunion a eu lieu. J'en sors avec l'ordre de te rencontrer.

- Je suppose que ce n'est pas pour me féliciter si cela est si presser.

- Bien au contraire. Il ne supportait plus de te voir en peine.

Soulagée, je fis un pas en avant, l'espoir ravivant mon âme.

- Qu'a-t-il été dit ?

- Il ne souhaite pas te retirer ton protégé. Il ne voit pas tes sentiments pour lui comme une menace à sa sécurité.

- Que cela veut-il dire ?

- Il estime que tu as plus que payé ton tribut pour ta vie sur terre. Tu es libre de vivre à ses côtés, à présent. Tu n'es plus obligé de conserver ton poste pour échapper au purgatoire.

- Mais...

- Tu as un choix à faire. Cela te revient.

Je portais mon regard sur Benson. Mon cœur se serra.

- Il sera confié à quelqu'un d'autre, répondit Kendari à ma question silencieuse.

- Qui ?

- Je ne peux t'en dire plus. Je suis désolée.

Impossible. Je ne le pouvais pas. Cela était inconcevable.

- Je reste, Kendari, pris-je ma décision.

Celle-ci souriait d'une oreille à l'autre.

- Il le savait déjà mais voulait que tu prennes ta décision en toute conscience.

- Je ne peux pas le quitter.

Elle hocha lentement la tête avant de reculer et disparaitre aussi vite qu'elle était apparue, me laissant avec plus de questions que de réponses.

Deviation of the ritualOù les histoires vivent. Découvrez maintenant