- CHAPITRE 17 -

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FLASHBACK

VENDREDI 13 JANVIER 2019

Il est environ 15h30 et je viens de quitter le restaurant familial avec mes parents. Alvaro est à l'école et Ezio devait passer la journée avec Andréa. Quand nous sortons du restaurant, le voiturier, Mike s'approche de nous avant de nous ouvrir les portières à ma mère et moi, tandis qu'un autre ouvre celle de mon père.

Nous prenons rapidement la route pour rentrer à la maison, en passant par les petites routes moins fréquentés de Monaco. Je suis en train de parler de la future saison de F1 avec mon père, quand ma mère nous interrompt encore.

- S'il vous plait, arrêtez de parler Formule 1, 5 minutes au moins ! La saison a pas encore commencé que vous n'arrêtez pas !

Mon père rigole avant de prendre la main de ma mère pour lui embrasser ses doigts. Je ne peux m'empêcher de sourire devant cette scène. Même si mes parents sont mariés depuis de nombreuses années, ils sont encore fous amoureux. Et intérieurement, j'espère sincèrement vivre la même relation qu'eux plus tard.

Mes parents parlent entre eux, quand ma mère se tourne vers moi, sourire aux lèvres.

- Ton grand père vient de m'envoyer un message, il vient sur Monaco la semaine prochaine et il aimerait qu'on mange tous ensemble au restaurant ce serai bon pour toi ?

- Vous fixez une date et tu me tiens au courant, je devais partir quelques jours avec les filles, mais je pourrai m'arranger...

- D'accord ! Je vais envoyer un message aux garçons pour savoir si c'est bon pour eux aussi, on ne sait jamais avec eux !

Je rigole avec elle, avant de regarder mon téléphone qui vient de sonner. Un message de Pierre, mon meilleur ami et pilote de Formule 1. Pour répondre à la photo qu'il vient de m'envoyer, je lève mon téléphone pour prendre le paysage en photo, quand je vois à travers mon écran un camion foncé sur nous.

- PAPA FAIT ATTENION !

Il essaye de donner un coup de volant pour l'éviter mais l'impact est inévitable. J'entends ma mère pousser un cri, avant que notre voiture fasse des tonneaux, nos corps ballotés de tous les côtés, puis c'est le trou noir.


Je ne sais pas combien de temps c'est écoulé quand j'ouvre les yeux. J'ai mal de partout, et une odeur affreuse me brûle les narines. Je ne sais plus où je suis, mais j'entends quelqu'un gémir. Ma mère. J'essaye de parler, mais un gout de sang dans la bouche me donne envie de vomir. J'essaye de bouger pour voir comment vont mes parents quand une douleur a l'épaule m'arrête. Je tourne la tête et vois du sang couler de mon épaule gauche. Merde.
J'essaye de bouger les jambes, mais j'ai tellement mal que des larmes coulent le long de mes joues.

Mes parents ne bougent pas. Je ne sais pas si ils respirent encore. Et puis cette odeur mon dieu. Ça devient de plus en plus difficile de respirer. J'étouffe. Puis je comprends. De la fumée commence à remplir l'habitacle.

Je suis encore en train de me demander comment me sortir de là, quand j'entends une voix au loin.

- Eh oh ! Vous allez bien ? Vous m'entendez ?

Je ne sais pas quoi faire pour attirer son attention, lui montrer que je l'entends. Puis au bout de quelques secondes, je vois un visage se pencher par la fenêtre brisée de la voiture. Il voit tout de suite que je le regarde, et il me fait un petit sourire.

- Ne vous inquiétez pas mademoiselle, je m'appelle Paul, je suis un ancien pompier, je vais vous sortir de la d'accord ? Les secours sont en route, ils ne vont plus tarder...

J'essaye d'hocher la tête tant bien que mal, et il me refait un sourire. J'aimerai qu'il me dise comment vont mes parents, mais je suis incapable de parler. Je sens du sang couler le long de mon visage et un mal de tête horrible m'oblige à fermer les yeux.

- Non non non mademoiselle, ne fermez surtout pas les yeux, restez avec moi d'accord ?

J'essaye de garder les yeux ouverts mais ça devient de plus en plus difficile. Après plusieurs coups pour faire tomber les derniers morceaux de verre, Paul se penche par la fenêtre et détache ma ceinture de sécurité.

-Est ce que vous arrivez à bouger ?

Par je ne sais quel moyen ou force, j'arrive à secouer la tête, négativement.

- D'accord ! Ne vous en faite pas, je vais vous faire sortir par la fenêtre ok ? Ça va être douloureux, mais je n'ai pas le choix , nous n'avons pas beaucoup de temps !

Comment ça ? Je ne suis pas sûr de comprendre tout ce qu'il me dit.

Toujours à travers la fenêtre brisée, il passe ses bras sous mes aisselles et me tire de la voiture. Il n'y arrive pas du premier coup, me repositionne plusieurs fois avant de réussir à me bouger.

Et je m'en veux. Il risque sa vie pour essayer de sauver la mienne. Il ferai mieux de partir. De laisser les secours tenter quelque chose. Il doit sûrement avoir une famille qui l'attend quelque part. Je voudrai lui dire de me laisser mais je n'y arrive pas.

Parce qu'au moment où j'ouvre la bouche, c'est pour pousser un cri de douleur. Maintenant qu'il me manipule pour me tirer de la voiture, la douleur est insoutenable. Je ne vais pas y arriver. Je veux lui dire de me laisser là, mais avec un cri, mon sauveur arrive à me tirer sur les derniers centimètres qu'il restait. Je sens son corps maintenant contre le mien, me tirant loin de la voiture.

Il est plié en deux, reprenant son souffle. Je voudrai le remercier, mais aucun son ne sort de ma bouche. Après quelques secondes, il se redresse et retourne vers la voiture quand il est stoppé net. Un bruit bizarre s'échappe de la voiture.

Je suis toujours allongée a même le sol, quand un deuxième bruit se fait entendre. Mon sauver commence à reculer de quelques pas, quand tout à coup, une grosse explosion.

La voiture vient de prendre feu. Et mes parents sont toujours à l'intérieur. Il est trop tard. On ne peut plus rien faire. J'entends au loin les sirènes, mais c'est trop tard.

La douleur s'intensifie, et Paul revient vers moi, pour s'éloigner des flammes. C'est fini. J'ai tout perdu.

Mes paupières sont de plus en plus lourdes, et je souhaite vraiment en finir. Au moment où je ferme les yeux, un hurlement, déchire l'air. Mes parents. Mes parents sont en train de mourir dans cette voiture. Ça en est trop pour moi. Je ferme les yeux. C'est trop à supporter, je n'y arrive pas.

Je sens une main se poser sur mon épaule, quand une deuxième hurlement nous parvient. Ce sera le dernier, avant le trou noir.

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Bonjour à tous ! Deuxième petit chapitre de la journée, mais je préférai les couper en deux !

Ce n'est pas le chapitre le plus amusant, mais il est nécessaire ! J'espère quand même qu'il vous aura plus !

A très vite pour la suite !

Manon :)

- Forgive Me -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant