Les Arnaqueuses

Chapitre 14

On se regardait longuement, autour de nous les élèves s'étaient tus, ils nous fixaient en silence.
Lucie ne bougeait pas, je commençais à paniquer.
Mon agresseur savait que j'avais une relation avec elle, est ce que les autres aussi ? Je ne voulais pas qu'ils soient au courant...
Je reculais lentement, mon cœur battait à tout rompre, je passais entre les élèves, parmi eux je croisais plusieurs tête familières, entre autre Kelly, mon ex. Elle me regarda longuement, d'un regard bien trop insistant à mon goût. Je me retournais ensuite et partais en courant. C'était trop pour moi. Je n'arrivais pas à supporter le regard des autres posé sur ma peau, les voix que j'entendais dans ma tête quand ils me fixaient, qui me disaient que j'étais une merde et que jamais ils ne m'accepteraient comme je suis. Mais plus que tout, je ne supportais pas le silence de Lucie. Les larmes me montèrent aux yeux pendant que je courais.
-Natacha !
J'entendais des pas derrière moi mais ils s'arrêtèrent précipitamment.
Je regardais le sol et bientôt, tombais à la renverse.
J'essuyais mes yeux et mes joues couvertes de larmes pour regarder ce que j'avais percuté.
Je vis le prof d'anglais devant moi, le regard sérieux, et plus loin derrière, Lucie, qui me regardait d'un air triste.
J'étais pitoyable. Une vrai merde, à pleurer au milieu de la cour, par terre, devant un prof sur qui j'avais foncé.
Je regardais celui ci qui me tendait sa main. Son regard c'était un peu adoucit en voyant que c'était moi, putain il était vraiment amoureux !
J'ignorais sa main et me relevais par mes propres moyens et avec l'aide de Lucie, qui venait de s'approcher et me soulevait.
Une fois debout, je croisais son regard pendant quelques secondes puis sa main glissa le long de mon bras pour aller trouver la mienne.
-Il faut qu'on parle. Seules. Dit-elle dans un murmure.
J'acquiesçais d'un geste de la tête et serrais doucement sa main. Elle entrelaça nos doigts. Je ne dis rien, pourtant à l'intérieur j'explosais. Je crevais de peur et j'avais envie de partir en hurlant. J'avais peur qu'un élève sorte d'un groupe et pointe un révolver sur sa tempe pour la tuer.
Je soupirais légèrement pour tenter de me calmer et reportais mon regard sur le prof.
-Mademoiselle Toon il va falloir qu'on ait une discussion sérieuse.
Je grimaçais et ouvrais la bouche pour parler.
-Désolé Monsieur, mais elle n'a rien à vous dire. Dit Lucie à ma place.
Elle avait dit cela d'une voix forte et assuré, complètement différente de la voix qu'elle avait quelques minutes plus tôt aux toilettes. Elle était déterminée.
Sur ce, elle tira mon bras et m'emporta hors de l'école, ignorant les cris du prof d'anglais.