Rock That Summer

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Agathe

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♫ Trois nuits par semaine - Indochine ♫

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Voilà déjà deux semaines que les vacances d'été ont commencé. La moitié de la bande est en voyage, alors mes journées sont plus ennuyantes que ce qui était prévu.

Marie est partie en Algérie chez ses grands parents,

Lucas, est à Auch, une petite ville proche de Toulouse,

Émilie est à Paris, pour faire la tournée des scènes ouvertes. C'est contre elle que je suis la plus remontée. J'aurais aimé l'accompagner à la basse, mais je suis condamnée entre les murs de ma maison.

Mes vacances sont loin d'être celles que j'imaginais pour l'instant..

Cependant, quelqu'un manque à l'appel. Johan ne m'a pas dit qu'il partait, peut-être que je vais avoir quelqu'un pour combler ma solitude ?

Sans tarder, je saute de mon lit et me précipite hors de ma chambre. J'atterris dans le salon, salue ma mère d'un baiser sur le front et me saisis du téléphone fixe.

- Maman, tu connais le numéro de madame Andrieu ?

- Demande à ton père, il note tout.

Je souffle d'avance en me revoyant parcourir l'entièreté de la maison pour trouver mon père. Je pose le téléphone et remonte en courant à l'étage pour toquer à la porte de son bureau.

- Coucou, papa.. Tu aurais le numéro de madame Andrieu s'il te plaît ?

- Pourquoi faire ?

- Ça ne te regarde pas.

- Je suis ton père à moins que ça ait changé entre-temps, donc j'ai quand même le droit de savoir.

- J'ai 18 ans dans quelques heures à moins que ça ait changé entre temps, donc je fais ce que je veux.

Je préfère faire comme si je n'avais pas vu le regard assassin qu'il me lance, et retente ma chance. Je prends un malin plaisir à me moquer de lui quand il fait sa tête de mule.

- Tu as son numéro ?

Sans un mot, il ouvre l'un de ses tiroirs et en sort son cahier violet qu'il me tend.

- Agathe, tu sais, je t'ai déjà dit de faire attention à son fils..

- Oui papa, je sais merci ! Au bout de dix ans tu pourrais quand même commencer à lui faire confiance non ?

Je ne lui laisse pas le temps de répondre et file hors de son bureau. Je claque volontairement la porte pour lui faire comprendre que je suis mécontente, c'est jouer avec le feu, mais je m'en fiche. C'est bien le problème de mes parents, ils sont aimants et bienveillants mais trop intrusifs. Ils se mêlent de ma vie comme si j'étais encore une gamine. Mais dès demain, je ferais ce que je veux, que ça leur aille ou non.

Je descends les escaliers, déjà essoufflée des allers-retours que j'enchaîne et comme si ce n'était pas suffisant, je me mets à courir vers le salon pour récupérer le téléphone.

Depuis que ma tante est tombée malade, c'est la guerre à la maison. Ma mère passe le plus clair de son temps à lui téléphoner. C'est très rare que je puisse mettre la main sur cet appareil alors je ne vais pas m'en priver.

Je me saisis du téléphone et quitte le salon en déroulant le fil derrière moi jusqu'à ce que je sois assez éloignée de ma mère pour qu'elle n'entende pas la conversation. Je pose le support au sol et amène le téléphone à mon oreille.