Chapitre 8

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Hadrian jeta un regard inquiet vers Sebastian, le "chauffeur" de la famille, et raffermit sa prise sur son sac à dos. Il avait juste demander les livres pour avancer tout seul dans ses études moldues. Mais Andréas avait, il ne savait comment, découvert son projet et tout avait été ridiculeusement amplifié. Désir d'apprendre s'était changé en désir de retourner à l'école. Son inscription à l'école primaire s'était faite avant même qu'il puisse cligner de l'oeil.

Et on se demandait pourquoi il se méfiait encore de Andréas Cuza!

Hadrian expira lentement avant de s'avancer vers le lieu où il allait désormais passer le plus clair de son temps. Il ne gardait pas un bon souvenir de son passage à l'école dans le Surrey, mais ici, il n'y aurait pas de Dudley Dursley pour intimider quiconque tenterait de s'approcher de lui. Peut-être arriverait-il à se faire des amis? Fort de cette pensée, il plaqua un sourire sur son visage et entra dans la cour.

Si ça ne se passait pas bien, il pourrait toujours revenir à passer son temps à la bibliothèque de chez lui. N'est-ce pas?

Hadrian laissa son regard courir d'un point à l'autre de la cour, les mains collées sur les manches de son sac à dos. La seule chose pire que d'être le nouvel élève est certainement d'être le nouvel élève arrivant des jours après la rentrée. Et brusquement, il eut envie de courir retrouver Sebastian et rentrer chez lui. Personne n'était jamais mort d'ennui, n'est-ce pas?

- Êtes-vous le nouvel élève?

Prenant une grande inspiration, Hadrian résista à l'envie de lever les yeux au ciel et se tourna. Une jeune femme d'environ la trentaine le regardant avec un sourire gentil. Hadrian força ses lèvres à en esquisser un en retour, tentant tant bien que mal de cacher son malaise. Qui a eu la grande idée de créer l'école?

- Oui madame, répondit-il aussi calmement que possible. Hadrian Cuza.

La dame haussa les sourcils, visiblement surprise. L'enfant soupira doucement, il semblerait que quelque soit le pays où il aille, il était condamné à porter le poids d'un nom de famille bien trop grand pour un enfant de son âge.

Elle se reprit assez vite pourtant et relança son sourire puissance mille.

- Je suis Mademoiselle Katrina et je serai votre professeur pour le reste de l'année. Si vous avez besoin de quoique ce soit, ma porte est ouverte.

Hadrian hocha brièvement la tête et fit un sourire qui se transforma immédiatement en grimace une fois que Mademoiselle Katrina ait tourné le dos. C'était dans des moments comme celui-ci qu'il se demandait si Andréas le considérait réellement comme son fils ou juste comme son petit jouet personnel à tourmenter. Et sincèrement, il ne savait pas laquelle des deux options était la plus terrifiante.

La sonnerie interrompit toute idée de fuite qu'il ait pu avoir et il suivit, en soupirant comme un animal qu'on amène à l'abattoir. Première journée de classe, scène un, prêt, action.

Hadrian passa la journée à soupirer comme un malade et à se faire dévisager comme un extra-terrestre, à la fois par son professeur et par ses nouveaux camarades. Mademoiselle Katrina était désormais persuadé qu'il était une sorte de génie, son excuse d'avoir eu divers tuteurs et travailler avec ses frères aînés ayant été balayé d'un geste de la main. Il aurait aimé pouvoir être capable de lui dire qu'il était à moitié vampire et que cela lui offrait des capacités hors du commun, rien que pour le plaisir de voir l'expression de son visage.

La voiture noire que Andréas avait mis à sa disposition s'arrêta juste devant lui et il se jeta littéralement sur la portière. Il avait plus que hâte de rentrer chez lui. Il avait un père adoptif à qui remonter les bretelles.

PrinceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant