Chapitre 5

3K 186 7
                                    

Comment en était-il arrivé là ?

Harry posa une main sur son coeur qui battait à mille par seconde en luttant pour reprendre son souffle. Le jeune garçon s'appuya contre le tronc de l'arbre qui lui servait de cachette temporaire, le souffle court, tentant de faire le minimum de bruit que possible.

Il savait exactement comment il se trouvait présentement dans le seul endroit où il avait eu l'interdiction de mettre le pied. C'était la faute d'Hel Cuza. D'une façon ou d'une autre, c'était toujours la faute d'Hel Cuza.

**********************************

Harry tourna rapidement la page de son livre de lecture et retourna à sa discrète observation. Il avait remarqué depuis plusieurs semaines que les visites de Andréas à la salle d'études se faisaient de plus en plus souvent. Cela faisait trois mois qu'il vivait avec la petite famille de vampire, il avait appris depuis le temps les diverses habitudes les plus notables de ses gardiens. Veronica s'investissait énormément dans les études de ses enfants, elle passait tous les jours, ne serait-ce que pour une dizaine de minutes, pour assister aux cours. Elle se chargeait aussi personnellement de leurs avancées en "bonnes manières".

Harry adorait ces leçons. Veronica était drôle, elle avait cette capacité à le mettre à l'aise d'un simple sourire, elle avait toujours une histoire intéressante à raconter. Et bien qu'elle ait été clair sur l'importance de ce qu'elle leur apprenait, elle restait une ange de patience, ne perdant jamais le sourire face à un échec. Peut-être était-ce cela qui les incitait justement à ne pas échouer ?

Mais si Veronica était toujours là, cela n'était pas le cas d'Andréas. Au cours du dîner, il mettait un poing d'honneur à écouter et discuter du déroulement de la journée de sa petite famille mais disparaissait pendant la journée. Hélios disait qu'il travaillait mais quel genre de travail pouvait faire un vampire ? Léandros lui avait fourni un livre sur son peuple dès sa première semaine chez eux, sûrement fatigué de l'entendre débiter les idées préconçues des humains, moldus de surcroît, qui croyaient les connaître mieux qu'eux même.

Les week-end, Andréas passait une bonne partie de la journée avec ses fils, que ce soit pour une partie de tir à l'arc, une course, une pseudo-bataille. Là où Veronica priorisait les jeux de logiques, Andréas était à cent pour cent physique. Harry les observait généralement de loin, rigolant parfois, écoutant, apprenant de loin. Il n'était pas parvenu à baisser ses barrières autour de Andréas, le vampire passait son temps à le taquiner, le pauvre garçon était sur ses gardes à chaque fois que le plus âgé entrait dans la même pièce que lui. Mais cela n'empêchait pas Harry d'apprécier son attitude avec ses jumeaux. Il aimait se dire que son père aurait été pareil, travailleur mais toujours avec du temps pour lui. C'était une image d'un père de famille tellement différente de celle que lui avait offert Vernon Dursley.

Harry aimait les habitudes, il savait ainsi précisément quand il allait croiser Andréas et pouvait se préparer en conséquence, ou possiblement l'éviter. Les soudaines apparitions du vampire à ses heures d'études le rendaient tendu, d'autant plus qu'il l'avait surpris plus d'une fois en train de le regarder d'une façon pensive. Bon pensif ou mauvais pensif, il n'en savait rien. Il savait juste qu'il n'aimait pas cela.

Harry soupira et tourna une autre page. Il les lirait plus tard, pour le moment, garder un oeil sur Andréas Cuza était le plus important. Il serait prêt pour quoique ce soit que l'homme préparait. Il le serait.

Andréas réprima un petit sourire en observant le manège du gamin. S'il croyait être discret! L'enfant l'intriguait. Il avait compris, et ce depuis le lendemain même de son arrivée, que le vrai Harry Potter n'était en rien pareil au mini-héros décrit dans les histoires qui sortaient déjà sur son personnage. Il était un enfant calme, mais loin d'être timide. S'il se fiait à ce qu'il avait déjà observé du caractère du garçon, il dirait qu'il est un passif, l'enfant observait tout, il analysait son entourage comme personne d'autre de son âge et notait presque immédiatement un quelconque changement dans son environnement. Une telle capacité ne se développait pas d'un coup, et s'il devait croire les indices que le gamin laissaient échapper de temps à autre au cours d'une conversation, indices qu'il croyait, une capacité pareille, pour un enfant de cet âge, ne s'était pas développé sans coups. Il avait été obligé d'être constamment conscient de son entourage pour assurer le minimum de bien-être qu'il pouvait acquérir.

PrinceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant