Chapitre 23

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Drago Malefoy s'avançait d'un pas bien déterminé vers le bureau de son parrain. La vie à Poudlard avait pris un tournant des plus inattendus depuis l'attaque contre Colin Creevey. Au début, les rumeurs à Poudlard faisaient croire que l'attaque avait été planifié, de préférence par un Serpentard plus âgé, contre un élève de Gryffondor né-moldu. Mais plus le temps passait, moins il y avait de preuves, et plus les regards mauvais en direction des Serpentards diminuaient. L'atmosphère dans l'établissement s'était considérablement allégé, en dépit de l'état de Colin. Bien sûr, Lockhart en avait profité pour essayer d'augmenter sa popularité. Un club de duel pendant les attaques mystères, quoi de mieux pour faire oublier son incompétence en tant que professeur que de créer un club? 

Neville, Hadrian et lui y étaient allés, curieux. Hadrian avait tenu jusqu'à voir leur idiot de professeur se faire projeter à travers la plateforme avant de se faufiler en dehors de la grande salle. Neville était resté plus par obligation qu'autre chose, son bras ayant été capturé par une Hermione enthousiaste. Drago, lui, était resté que par morbide fascination. Regarder son parrain remettre un idiot à sa place l'avait toujours fasciné. L'air à la fois perdu et déçu qui avait orné son visage en réalisant que "Harry Potter" ne se trouvait plus dans la salle quand il l'avait appelé pour une démonstration allait fournir de beaux rêves à Drago pour les jours à venir. 

Mais ce n'était pas pour une raison aussi futile que sa satisfaction à voir son parrain humilier son professeur le moins favori qui poussait Drago à aller le voir aujourd'hui. C'était une tout autre raison. 

Juste quand ils avaient commencé à baisser leur garde, un nouveau né-moldu avait été attaqué, Justin Finch-Fletchley, et avec lui, le fantome de Gryffondor. Hadrian avait été celui à le trouver et ce fut le début de leurs problèmes. Pressé de trouver un coupable, tous les doigts avaient été pointés vers le jeune corbeau. Les serpentards, heureux d'être pour une fois loin des projecteurs, faisaient circuler les rumeurs comme jamais. Personne ne savait vraiment qui avait été le premier à le dire mais bientot, le bruit se fit courir que Harry Potter était un fourchelangue. Seuls Drago et Neville étaient au courant de cette information et Hadrian se refusait de penser ne serait-ce qu'une seule seconde qu'un des deux était l'auteur des rumeurs qui avaient fait de sa vie à Poudlard un enfer. 

Pour Drago, c'était une tout autre histoire. Lucius et Narcissa avait découvert l'aptitude de l'ami de leur fils durant les vacances d'été et l'avait partagé avec leur proche ami, Severus Snape. N'ayant jamais vraiment eu l'habitude de mentir ou de cacher quoi que soit à sa famille, Drago avait finalement cédé à confirmer la nouvelle pour son parrain après lui avoir fait juré de ne rien dévoiler à qui que soit. Ce fut là son erreur. 

Il n'avait pas été difficile, une fois ses soupçons en place, de faire avouer à ses camarades que le professeur de potions avait été celui à lâcher la bombe. Cela n'étonnait pas le blond, il avait constaté depuis l'année précédente l'animosité que semblait porter son parrain envers ses amis. Il avait stupidement cru que le sentiment passerait quand Severus verrait à quel point il appréciait les deux autres garçons. Loin de là! 

Drago avait tout avoué à ses amis le jour même, et contrairement à ce qu'il avait pensé, ils ne l'avaient pas blamé. A eux trois, plus Hermione quand elle le voulait, ils avaient entrepris de fouiller la bibliothèque à la recherche de tous les sorts de protection qu'ils pouvaient trouver. Les étudiants, une fois constatée que leurs attaques verbales n'avaient aucun effet sur eux, avaient commencé à leur jeter des sorts, rien de bien méchants dirait le directeur, juste des sorts pour les faire trébucher au haut d'un escalier, ou même une fois, coller le pauvre Neville à un mur pendant deux heures entières. 

Les relations avec leurs maisons s'étaient dégradées. Les Gryffondors, trop heureux de se déclarer justiciers, menaient une vraie campagne de discrimination contre le petit groupe, obligeant Hermione à se mettre à dos plus que ses camarades de classe. Neville se contentait juste de faire comme si, à part Hermione, il n'y avait que lui dans la tour. Il ne parlait à personne, ne répondait à personne, ne mangeait plus à la table des rouges et or. Le soir venu, Puma montait la garde aux pieds de son lit de peur que quiconque ne vienne l'attaquer. 

PrinceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant