Chapitre 15

1.5K 113 18
                                    

- Attends, attends, écrivit rapidement Hadrian, tu es en train de me dire que Léandros Dumitru Mihai Cuza-Volturi, mon frère aîné Léandros, a frappé un gars et je n'ai même pas été là pour voir ça?

- Et attends, tu ne sais pas le meilleur, répondit Hélios,Dominic avait le nez en sang et s'avançait vers Dros, je pense qu'il allait répliquer, mais on saura jamais. Il avait à peine avancé d'un quand Dros lui a souri, crocs dehors, les bras croisés, aussi calme qu'une rivière et bam! Plus rien. Dominic s'est littéralement pissé dessus.

- J'te parie que l'idiot a oublié que Dros était un vampire.

- Et j'te parie que l'idiot ne l'oubliera plus de si tôt, vint la réponde de Léandros, même ma détention ne m'a pas désenchanté.

Hadrian rigola doucement, seul Léandros utilisait des mots comme désenchanté de manière aussi régulière. Le gars prenait son role de futur leader très au sérieux malgré ses treize ans et le fait qu'il ne prendrait pas la place de son père à la tête de la communauté vampirique avant au moins trois cents autres années.

- Faut qu'on aille en cours Hadès, écrivit Dros. Tu es certain que tu iras bien?

- On gardera nos journaux avec nous tout au long de la journée p'tit frère, ajouta Hélios. Un seul mot et nous serons avec toi.

Hadrian ferma douloureusement les yeux et soupira. Bien sur qu'ils ne pourraient pas rester avec lui toute la journée. Qu'ils se soient levés assez tot pour lui parler déjà était incroyable, ils ne l'avaient jamais fait avant. Mais en même temps, durant les deux première années ou ils avaient été à Durmstrang, lui avait eu ses parents avec lui, le supportant silencieusement et avec amour tout au long de la journée qu'il prenait le soin de dédier à ses parents biologiques.

- Je vais bien, répondit enfin Hadrian, ce n'est qu'une journée. Si quelque chose ne va pas, vous serez les premiers à le savoir. Je garde mon journal.

Hadrian ferma le petit livre en cuir que sa mère lui avait donné au début de l'année scolaire. Durmstrang était plus libéral que Poudlard d'une certaine manière. Les étudiants étaient plus que libres de contacter leurs familles durant le week-end, des réseaux de cheminées étaient mises à leur disposition pour ce faire, il leur suffisait juste de s'inscrire au préalable. A Poudlard, ils ne jouissaient pas de tout ce luxe. Leurs professeurs gardaient leurs connexions au réseau de cheminée aussi jalousement qu'une maman ours. Et après deux mois sans aucun réel contact avec sa famille, Hadrian se sentait sombrer doucement dans la solitude. Plus le temps passait, plus il s'interrogeait sur le sens logique des sorciers de la Grande Bretagne, ils prenaient des enfants de onze ans qui n'avaient jamais réellement quitté l'entourage de leurs parents, dans le cas des sangs-purs, les éloignaient de cette source de réconfort et de protection pour les forcer à vivre d'eux-mêmes avec pour seul lien avec leurs parents, un oiseau et un morceau de parchemin. Stupide!

Hadrian tourna légèrement la tête vers les rideaux épais qui entouraient son lit. Ses sens n'avaient pas cessé de se développer depuis son onzième anniversaire, il arrivait désormais à entendre une personne s'avancer dans sa direction à partir de dix mètres de lui, il sentait son parfum quand il arrivait aux trois mètres et les battements du coeur, le bruit du sang dans ses veines à près de un mètre. Il savait que ces changements étaient tout à fait naturels, compte tenu de qui il était, de ce qu'il était. Mais il avait vécu des années à la suite de son adoption sans aucune vraie différence par rapport à comment il était, rendant l'apparition, bien que graduelle, de ces nouvelles capacités quelque peu destabilisantes. 

PrinceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant