Chapitre 9

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Hadrian était assis les yeux tournés vers l'extérieur, l'esprit complètement ailleurs.  Il écoutait d'une oreille distraite les explications de son professeur. Maths! Ce n'était pas sa matière favorite mais comme pour tous les autres, il n'avait absolument pas besoin de se concentrer pour y réussir. L'école, ça devenait beaucoup trop facile.

Il n'avait pas passé un mois dans sa nouvelle classe de sa professeur avait demandé qu'ils soit admis à la classe supérieure et quelques examens plus tard, le revoilà le nouvel élève d'une nouvelle classe avec de nouveaux enfants et toute la rentrée avait l'impression de recommencer. Il était encore une fois le petit nouveau mais cette fois c'était pire, il était le petit nouveau bien plus jeune que ses camarades, le chouchou du professeur, le petit génie du coin.  Il n'avait pas peur que les autres s'en prennent à lui, aussi puérils et méchants qu'ils pouvaient l'être, ils savaient, ou du moins leurs parents savaient, que s'en prendre à un Cuza était synonyme de suicide social. Ils se contentaient de remarques par-ci et par-là pour lui pourrir l'existence. Échec cuisant!

Hadrian continuait de briller par sa compréhension extraordinaire de ses cours et, bien surprenant, continuait à s'ennuyer sans fin.

Le petit garçon réprima un soupir et tourna négligemment la tête vers la petite horloge au haut de la porte. Plus que cinq minutes. Sans un mot, il sortit le petit carnet qu'il utilisait pour noter ses devoirs et attendit l'avalanche. Tous ses professeurs semblaient penser qu'ils seraient les seuls à les enterrer sous les devoirs durant les vacances de décembre et aucun ne se gênait pour le leur faire comprendre.

Les yeux du gamin se mirent à briller en entendant le doux bruit signifiant la fin du trimestre. Il aimait apprendre, mais il adorait les vacances. C'était la periode pendant laquelle il avait l'occasion de revoir ses frères, de les regarder discuter la tête penchée l'un vers l'autre. Le rire rare mais clair de Léandros lui manquait, et ciel, que dire Hélios? Il rassembla ses affaires aussi vite que possible et se glissa adroitement entre ses camarades. Ses pas étaient rapides, ses frères étaient sensés revenir le jour même et il avait plus que hâte de les écouter raconter tout ce qu'ils avaient appris, vu et les nombreuses bêtises de Hélios. Encore une fois! Les discussions par lettres et miroirs étaient satisfaisants mais rien ne pourrait remplacer la sensation de bien-être qui l'enveloppait quand il était en présence d'un des Cuza-Volturi, sa famille.

Un grand sourire éclaira son visage alors qu'il arrivait enfin à la sortie. La tête penchée en arrière, il laissa les rayons du soleil jouer sur son visage, créant un délicieux contraste avec l'air froid de l'hiver roumain.

- Hades!

Les yeux du garçon s'ouvrirent en grand alors qu'il se tournait en vitesse en direction de la voix. Sa bouche s'ouvrit en grand de surprise avant que ses lèvres ne forment un sourire immense. A quelques pas de lui, ses frères le regardaient, amusés et fiers dans leurs uniformes de Durmstrang. Ses pieds se mirent à bouger de leurs propres chefs et il se trouva à courir vers eux, les yeux étrangement humides. Inconscient des nombreux regards qui les observait, Hadrian se jeta sur Hélios et le serra, le rire gai de son frère résonnant dans ses oreilles. Merlin, qu'est-ce qu'ils lui avaient manqué!

Il ouvrit ses yeux et son regard tomba sur Léandros. L'aîné de la fratrie les regardait avec un petit sourire au coin des lèvres. Hadrian eut un petit rire, d'eux trois, seul Léandros parvenait à garder un air noble quelque soit la circonstance. Le gamin lâcha enfin Hélios et jeta ses bras autour de la taille de son second frère. Un soupir de satisfaction lui échappa en le sentant le serrer en retour, le menton posé sur ses mèches sombres. Ces vacances ne pouvaient que bien se passer!

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Hadrian déglutition difficilement, les yeux levés vers l'immense bâtiment devant lequel il se tenait. Lui qui s'était imaginé se relaxer avec sa famille chez lui pendant les trois semaines de vacances que son école lui accordait, avait été plus que surpris en apprenant qu'ils allaient rendre visite à la branche maternelle de la famille, les Volturi. Il avait laissé son appréhension disparaître face à la claire joie de sa mère, elle fredonnait plus que d'habitude, et l'excitation de ses frères. Même Andréas avait l'air plus léger à la perspective du voyage. L'euphorie générale l'avait gagné et c'est avec impatience qu'il avait attendu leur départ. Debout devant le palais Volturi, il n'était plus si sûr de lui.

PrinceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant